Allemagne : l'inflation ralentit à 2,2% en mars sur un an, au plus près de l'objectif de la BCE

Les prix à la consommation en Allemagne ont reculé de 0,3% par rapport à février, selon les chiffres provisoires publiés ce mardi par l'office des statistiques Destatis, se rapprochant ainsi de l'objectif fixé à 2% par la Banque centrale européenne. Un recul que Berlin doit à une baisse des prix de l'alimentation et de l'énergie.
L'inflation en Allemagne a atteint 2,2% en mars sur un an.
L'inflation en Allemagne a atteint 2,2% en mars sur un an. (Crédits : HANNIBAL HANSCHKE)

Si près du but. L'inflation en Allemagne a atteint 2,2% en mars sur un an. Un chiffre qui se rapproche grandement de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE) pour la zone euro à 2%.

Berlin a ainsi constaté un nouveau reflux le mois dernier de ses prix à la consommation de 0,3 point de pourcentage par rapport à février, selon des chiffres provisoires publiés ce mardi par l'office des statistiques Destatis dans un communiqué. C'est son plus bas niveau depuis avril 2021. Pour rappel, l'inflation s'élevait à 5,9% en moyenne en 2023, après un pic de 8% en octobre 2022, causés par la hausse historique des coûts de l'énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine.

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Le recul enregistré en mars encore plus fort que ce qu'avaient anticipé les experts de l'outil d'analyse financière Factset qui tablaient sur un recul plus léger à 2,3%. Sur un mois néanmoins, les prix ont augmenté de 0,4%.

Servant de référence à la BCE, l'indice global des prix harmonisés a aussi décéléré en Allemagne en mars, à 2,3% sur un an, après 2,7% en février.

Baisse des prix de l'alimentation et de l'énergie

L'inflation en Allemagne « pourrait tomber à 2% dès le mois prochain, avant de se redresser quelque peu dans les mois suivants », a commenté ce mardi Carsten Brezski, de la banque ING. Il voit ensuite l'agrégat suivre une trajectoire plus volatile et « osciller dans une fourchette de 2% à 3% plutôt que de continuer à descendre en ligne droite à 2% ou moins ».

Première cause de ce ralentissement : la baisse des prix de l'alimentation sur un an, une première depuis 2015. Ceux-ci ont baissé de 0,7% par rapport à mars 2023.

En outre, les prix de l'énergie, premier facteur de l'inflation depuis deux ans, étaient inférieurs de 2,7% à ceux de mars 2023. Une bouffée d'air pour la première économie européenne, car, basée sur un modèle industriel d'export, elle a subi encore plus fortement que ses voisines européennes l'arrêt de la fourniture du gaz russe bon marché et la flambée des prix de l'énergie.

Des taux encore au plus haut en zone euro

Par ailleurs, pour calmer l'inflation dans la zone euro, la BCE a augmenté les coûts d'emprunt à un rythme sans précédent depuis juillet 2022 : son principal taux directeur, celui sur les dépôts, a ainsi atteint son plus haut historique, à 4%, tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent respectivement à 4,50% et 4,75%.

Mais depuis octobre dernier, l'institution a opté pour le statu quo, laissant, à chaque réunion, ses taux à un niveau inchangé. Et si elle fera le point lors de la réunion du Conseil des gouverneurs jeudi prochain, la BCE a jusqu'ici laissé entendre qu'une première baisse des taux n'interviendrait pas avant juin.

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Sa présidente avait pourtant affirmé sur CNN fin janvier, que s'« il peut y avoir plusieurs pauses, le prochain mouvement se fera à la baisse », précisant que les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) étaient sur la même ligne. « Si nous avons le choix entre augmenter et réduire, ce sera de les réduire », avait-elle ajouté. Christine Lagarde avait néanmoins précisé que si « nous sommes sur une tendance désinflationniste, cela ne fait aucun doute », « nous devons être plus avancés dans le processus pour avoir confiance ».

Pour l'heure, l'institution de Francfort s'attend elle à ce que la hausse des prix n'atteigne l'objectif de 2% qu'en 2025 dans l'ensemble de la zone euro, après 2,3% en 2024 sous l'effet de l'impact plus faible des prix de l'énergie.

L'inflation de nouveau à la baisse en France

Côté français, l'inflation a également connu un nouveau recul au mois de mars à 2,3% sur un an ce mois-ci, après 3,0% en février, selon les données provisoires communiquées le 29 mars par l'Insee. L'inflation a aussi ralenti sur un mois en mars, à 0,2% contre 0,9% en février. « Ce ralentissement serait dû à la légère baisse des prix de l'énergie, notamment du gaz et des produits pétroliers », a expliqué l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.

A l'inverse, « les prix des produits manufacturés accéléreraient » en mars sur un mois, « du fait de la hausse saisonnière des prix de l'habillement après les soldes d'hiver », a-t-il ajouté. Les prix de l'alimentation et des services seraient en revanche « stables sur un mois ».

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 02/04/2024 à 20:56
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L'inflation signifie absolument rien. La production totale d'industrie allemande diminue c'est vraiment important.

à écrit le 02/04/2024 à 19:12
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On en reparlera dans six à huit mois - next!

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