Pour le deuxième mois consécutif, les exportations allemandes se portent mieux. La première puissance européenne a exporté au total en février pour 36,7 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières (CVS), soit une augmentation de 4% sur un mois, selon des données de l'Office fédéral de la statistique (ONS) publiées ce mardi 4 avril. Par rapport à février 2022, les exportations, pilier de la puissance économique allemande, ont progressé de 7,6%.
C'est surtout mieux qu'attendu : les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse de 1,6% le mois dernier. En janvier sur un mois, l'augmentation avait été de 2,1%.
Cette hausse « est une petite lueur d'espoir face aux incertitudes mondiales. La poursuite de l'atténuation des goulots d'étranglement dans les livraisons donne actuellement des impulsions positives », note Carolin Herweg, experte à la Chambre d'Industrie et de commerce (DIHK).
Forte demande de la Chine et des États-Unis
Les exportations allemandes ont augmenté plus que prévu en février grâce à une forte demande de la Chine, premier partenaire commercial de l'Allemagne (+10,2%). Mais aussi des États-Unis (+9,4%). Avec la Grande Bretagne, les exportations s'affichent aussi en hausse mais moins, de 2,5%. C'est presque pareil avec les pays de l'Union européenne (+2%).
Du côté des importations, elles ont augmenté de 4,6% en données CVS comparé à janvier, contre une hausse de 1,0% attendue par les analystes. La plupart provenaient de Chine, à hauteur de 13,6 milliards d'euros, soit en augmentation de 6,7% par rapport à janvier. Les importations avec les pays de l'Union européenne ont crû de 5,1% sur un mois et celles avec les États-Unis ont par contre baissé de 8,7%.
À noter que les exportations vers la Russie ont diminué de 14,3% en février par rapport à janvier, en données corrigées des variations saisonnières, tandis que les importations en provenance de Russie ont chuté de 67,2% sur le mois.
Des exportations attendues en baisse sur l'année
Reste que le solde commercial de l'Allemagne est resté largement excédentaire en février, à 16 milliards d'euros, quasiment égal au mois précédent (16,7 milliards d'euros en janvier). Il était de 10,7 milliards d'euros à la même période l'année précédente. L'Allemagne, dont le commerce extérieur est un des moteurs de la croissance, résiste mieux que prévu aux retombées de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique.
Mais les problèmes de chaîne d'approvisionnement, la crise énergétique et les risques géopolitiques devraient peser sur les entreprises exportatrices cette année. La Chambre de Commerce et d'Industrie en Allemagne (IHK) prévoit une croissance réelle des exportations de 2,5% en 2023, soit un point en dessous de la croissance moyenne de la décennie précédente.
De façon plus générale, les hausses de prix et l'affaiblissement de la demande mondiale freinent la première économie européenne dont le PIB a reculé de 0,4% au quatrième trimestre 2022, faisant peser la menace d'une récession si le pays enregistre une nouvelle contraction de son PIB au premier trimestre 2023. L'Allemagne a vu fondre de plus de moitié en 2022 son excédent commercial, plombé par les hausses de coûts. Les dernières prévisions officielles, datant de janvier, prévoient toutefois une croissance de 0,2% en 2023, contre une récession de 0,4% prévu l'automne dernier.
(Avec agences)
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