Les mauvais indicateurs économiques de l'Allemagne n'ont que peu d'impact sur le taux de chômage. Ce dernier a atteint 5,7% en août, comme en juillet, revu en hausse de 0,1 point, avec de 18.000 de chômeurs supplémentaires sur un mois, en données corrigées des variations saisonnières (CVS). En données brutes, le nombre de chômeurs grimpe à 2,7 millions, en hausse d'environ 79.000 sur un mois, a détaillé l'Agence pour l'emloi, ce jeudi 31 août.
Cette augmentation est typique des mois d'été. De fait, les jeunes s'inscrivent au chômage après avoir quitté l'école ou terminé leur formation, tandis que les entreprises reportent souvent les embauches à la fin des vacances d'été.
Le sous-emploi en hausse
Cet élément saisonnier et la faiblesse de l'économie « laissent des traces sur le marché du travail », mais celui-ci se trouve « toujours dans une situation solide », a estimé la présidente de l'Agence pour l'emploi, Andrea Nahles, dans un communiqué.
Outre le chômage, le sous-emploi, qui inclut des salariés en incapacité de travail à court terme, a lui grimpé à 3,49 millions de personnes en août. Toutefois, l'augmentation de 207.000 par rapport à l'année précédente est largement due au grand nombre de réfugiés ukrainiens et qui sont en partie intégrés dans le marché du travail.
Une résilience qui contraste avec une économique qui décline
Cette résilience du marché de l'emploi est l'une des rares satisfactions que peut afficher l'Allemagne. Elle devrait être le seul grand pays industriel à connaître une récession en 2023, selon le FMI. L'inflation reste à un haut niveau (6,2% en juillet), notamment dans les secteurs de l'alimentation et de l'énergie. La propension des ménages allemands à dépenser évolue ainsi à un niveau proche du creux enregistré en septembre 2022, au plus fort de la crise énergétique.
« Le problème de l'Allemagne n'est pas conjoncturel, mais structurel », a estimé dans une analyse parue cet été l'expert Marcel Fratzscher, chef de l'institut économique DIW Berlin. Le pays a besoin d'un « programme de transformation à long terme, avec une offensive d'investissement, une large débureaucratisation et un renforcement des systèmes sociaux ».
(Avec AFP)
