Allemagne : l'inflation se replie très légèrement en août, à 6,1% sur un an

L'inflation en Allemagne a poursuivi son lent recul en août, à 6,1% sur un an, selon des chiffres provisoires publiés ce mercredi. Les économistes s'attendent dans leur ensemble à une accalmie sur les prix dans les mois à venir.
L'inflation alimentaire en Allemagne, la plus importante, continue de reculer pour le cinquième mois de suite, mais reste élevée, à +9% sur un an.
L'inflation alimentaire en Allemagne, la plus importante, continue de reculer pour le cinquième mois de suite, mais reste élevée, à +9% sur un an. (Crédits : MICHELE TANTUSSI)

C'est un petit recul, mais un recul quand même. L'inflation en Allemagne s'est repliée de 0,1 point de pourcentage en août par rapport à celui de juillet, s'élevant à +6,1%, selon des chiffres provisoires publiés ce mercredi 30 août par l'institut Destatis. Elle dépasse ainsi légèrement la prévision des analystes sondés par Factset (6%).

Lire aussiL'Allemagne en quête de solutions pour sortir de la récession en 2023

Servant de référence pour la Banque centrale européenne (BCE), l'indice des prix harmonisé a lui aussi baissé en août, à 6,4% sur un an, après une hausse de 6,5% en juillet. Sur un mois, les prix ont augmenté de 0,3%. Comme en juillet, les chiffres d'août ont été influencés par plusieurs effets de base, qui devraient s'estomper sur le reste de l'année.

Recul de l'alimentaire

La hausse des prix de l'énergie a été de 8,3% sur un an, dépassant celle d'août 2022 qui était marqué par des mesures gouvernementales pour calmer les prix de l'énergie, après leur flambée dans le sillage de l'invasion russe en Ukraine. Les prix des services progressent de 5,1%, en comparaison avec août 2022 où avait été introduit un billet de transport public à 9 euros par mois dans tout le pays.

L'inflation alimentaire, la plus importante, continue de reculer pour le cinquième mois de suite, mais reste élevée, à 9% sur un an.

Lire aussiAllemagne : le marasme économique va encore durer

Du mieux attendu

Destatis avait annoncé mardi une hausse des salaires nominaux de 6,6% en Allemagne au deuxième trimestre 2023, sur un an. Il s'agit de la plus forte augmentation des salaires depuis le début de la série chronologique en 2008, ce qui pourrait alimenter l'inflation dans les mois à venir.

Les économistes s'attendent néanmoins dans leur ensemble à une accalmie sur les prix dans les mois à venir. L'inflation pourrait afficher une « forte baisse » à partir de septembre, explique ainsi Carsten Brzeski, économiste chez ING, et revenir à environ 3% d'ici la fin de l'année. Preuve à l'appui, la baisse des prix à l'importation et à la production ce mois-ci, « qui indiquent d'autres pressions déflationnistes à venir », souligne-t-il.

Cette forte inflation influe en tout cas sur le moral des consommateurs allemands. Il devrait en effet repartir en baisse en septembre, selon le baromètre GfK publié mardi. L'institut prévoit un indice à -25,5 points en septembre, en baisse de 0,9 point par rapport à août, où il avait relevé la tête, a indiqué l'institut de recherche dans un communiqué. Le moral des consommateurs n'est pas prêt à redécoller d'ici à la fin de l'année en raison de « taux d'inflation toujours élevés, notamment dans les secteurs de l'alimentation et de l'énergie », a d'ailleurs commenté Rolf Bürkl, expert en consommation de GfK.

Lire aussiAllemagne : les consommateurs ont le moral en berne

Difficile équilibrage pour la BCE

Au sein de la zone euro, l'Espagne a, elle aussi, publié les chiffres provisoires de son niveau d'inflation pour le mois d'août. Il ressort que la hausse a de nouveau accéléré, à 2,6% sur un an, après être passée sous la barre des 2% au mois de juin, selon une estimation publiée ce mercredi par l'Institut national des statistiques (INE).

Ces données ont de quoi compliquer la tâche de la Banque centrale européenne qui augmente ses taux à marche forcée depuis un an pour faire face à une hausse des prix durablement élevée en zone euro. Au total, elle les a relevés de 4,25 points de pourcentage depuis juillet 2022. Elle se décidera en septembre de la poursuite, ou non, du resserrement de sa politique monétaire, sur fond de perspectives économiques assombries en zone euro.

(Avec AFP)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.