Banque d'Angleterre : une hausse de taux envisagée "dans les prochains mois"

L'institution monétaire a maintenu ses taux inchangés, mais l'accélération de l'inflation la pousse à prévoir un durcissement de sa politique monétaire.
"La vieille dame de Threadneedle Street", surnom donné à la Banque d'Angleterre dont le siège est situé dans la rue Threadneedle à Londres.

Article publié le 14/09/2017 à 13h25, mis à jour à 15h05

Les responsables de la Banque d'Angleterre (BoE) ont estimé jeudi qu'une première hausse des taux d'intérêt depuis plus de dix ans serait probablement nécessaire "dans les prochains mois" si l'économie continue de croître et que les pressions inflationnistes continuent de se développer.

Les membres du Comité de politique monétaire (MPC) ont voté par 7 contre 2 pour un maintien du taux d'intervention à un creux de 0,25% comme prévu, mais ils ont fait savoir que leur patience à l'égard d'une inflation supérieure à l'objectif fixé par la banque centrale atteignait ses limites et que tous pensaient que les taux pourraient augmenter plus rapidement que ne l'escomptaient les marchés financiers.

La livre a brièvement reculé après l'annonce, mais elle s'est rapidement orientée à la hausse quand les marchés ont digéré le communiqué de la banque centrale, notamment la perspective d'une prochaine hausse des taux. La monnaie britannique a gagné 1% face au billet vert, contre lequel elle a atteint son plus haut niveau depuis un an à 1,3339 dollar, et elle a pris près de 0,9% face au l'euro, autour de 89,20 pence 30 minutes après le communiqué de la BoE.

L'accélération de l'inflation appelle à un durcissement de la politique monétaire

Selon "certains membres" du CPM, l'accélération de l'inflation au Royaume-Uni en août à 2,9% a "renforcé les arguments en faveur d'un resserrement immédiat de la politique monétaire". La banque centrale a d'ailleurs relevé ses prévisions et s'attend à ce que l'inflation dépasse 3% en octobre, alors que le niveau cible de la BoE est de 2%.

Cette situation s'explique par la dépréciation de la livre britannique depuis le référendum sur le Brexit de juin 2016 qui a fait flamber les prix à l'importation, ainsi que la récente remontée des cours du pétrole, a détaillé l'institution. Cette dernière s'interroge sur la capacité de l'économie britannique à croître à moyen terme sans générer encore plus d'inflation.

Par conséquent, tous les membres du CPM "continuent à penser que, si l'économie poursuit sa trajectoire globalement conforme aux prévisions du rapport trimestriel sur l'inflation (publié le mois dernier, ndlr), le resserrement de la politique monétaire pourrait être plus marqué" sur les trois ans à venir que ne l'attend le marché, ont rappelé les minutes.

Le Brexit continue de faire peser des "risques considérables"

Enfin, la banque centrale a de nouveau mis en garde contre les effets de la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne (UE). "Des risques considérables continuent de peser sur les perspectives" de l'économie britannique, notamment la réaction des ménages, des entreprises et des marchés financiers aux développements en lien avec le processus de sortie de l'UE.

La BoE a une nouvelle fois prévenu que "la politique monétaire ne peut pas empêcher ni les ajustements nécessaires" liés aux nouvelles relations commerciales du Royaume-Uni, "ni la croissance des salaires plus faible" qui devrait les accompagner. Malgré une évolution meilleure que prévu (+2,1% sur la période mai-juillet), la faible croissance des salaires est un casse-tête pour la BoE car elle continue d'être inférieure à l'inflation, mettant à mal la consommation des ménages qui est l'un des principaux moteurs de l'économie.

(Avec agences)

Commentaires 7
à écrit le 14/09/2017 à 22:35
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L'endettement des anglais est plus de deux fois supérieur a celui des français. Autant dire que la hausse des taux d’intérêts est une très mauvaise nouvelle pour la GB.

à écrit le 14/09/2017 à 16:49
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En France l'inflation peut revenir au galop d'un cheval, notre gouvernement sans moque. Il a bloqué le taux du livret A. De belles économies sur le dos des français qui ne sont pourtant pas les plus aisés en possédant un livret A. Avec ce gouvernemen...

le 14/09/2017 à 17:20
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et travail famille patrie non plus d'ailleurs puisque pour la rente et donc les gens qui gagnent beaucoup d'argent à rien faire, question famille heu notre président en est l'antithèse et la patrie ben c'est pas la peine puisque selon lui nous devons...

à écrit le 14/09/2017 à 13:38
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Oh ben ça alors, ils sont sortis de l'UE et déjà ils sont pas loin de pouvoir augmenter leur taux d'intérêt eux ! Ah mais c'est vrai tout les prophètes néolibéraux qui il y a un an voyaient le pays s'effondrer vont nous dire qu'ils ne sont pas encore...

le 14/09/2017 à 21:01
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Ca fait de nombreux mois que l inflation progresse beaucoup plus vite que les salaires. Pourtant avec un taux de chômage historiquement bas, mais avec une productivité indigne, plein de petits boulots quoi. Ils sont passés de la plus forte croissa...

le 15/09/2017 à 0:18
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Juste pour dire que quand l'état augmente les salaires moins vite que l'inflation, cela revient à une mesure d'austérité déguisée. De plus, on ne peut pas dire que vote du brexit a été fait contre le néo-libéralisme de bruxelles, bien au contraire; l...

le 15/09/2017 à 9:13
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"allez je vous aide encore plus d'austérité" ET bien écoutez, une politique d'austérité qui augmente les salaires et renforce les services publics je suis pour à fond ! On pourrait avoir une politique d'austérité à l'anglaise svp ? "Vous ...

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