Bonne nouvelle pour la zone euro : l'inflation sous-jacente ralentit tandis que la croissance rebondit

Si la Banque centrale européenne vise 2% d'inflation en zone euro, cette dernière s'est maintenue à 2,4% en avril, sur un an. Mais l'inflation sous-jacente, c'est-à-dire corrigée des prix volatiles de l'énergie et de l'alimentation, a poursuivi sa baisse à 2,7% ce mois-ci, après 2,9% en mars.
La croissance de la zone euro a rebondi plus que prévu au premier trimestre, avec un PIB en hausse de 0,3% par rapport au trimestre précédent.
La croissance de la zone euro a rebondi plus que prévu au premier trimestre, avec un PIB en hausse de 0,3% par rapport au trimestre précédent. (Crédits : Johanna Geron)

Pas de rebond de l'inflation en zone euro... mais pas de ralentissement pour autant. Cette dernière y est, en effet, restée stable en avril à 2,4% sur un an, selon des chiffres publiés ce mardi par Eurostat. Un chiffre attendu par les analystes.

Bonne nouvelle toutefois : l'inflation sous-jacente, celle corrigée des prix volatiles de l'énergie et de l'alimentation, a poursuivi sa baisse à 2,7%, après 2,9% en mars. Or, cet indicateur est particulièrement scruté par les marchés et la Banque centrale européenne (BCE) qui a toujours pour objectif d'atteindre les 2% d'inflation.

Et bien que la hausse des prix à la consommation en zone euro ait été plus que divisée par quatre - depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022 quand les tarifs de l'énergie flambaient - l'institution monétaire n'est pas encore parvenue à son but.

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Pas de baisse des taux pour l'instant

Pour parvenir à vaincre l'inflation en zone euro, la BCE a relevé ses taux à un rythme sans précédent depuis juillet 2022 - le principal d'entre eux, sur les dépôts, a atteint son plus haut historique, à 4% - et a, depuis octobre dernier, opté pour le statu quo depuis. Ainsi, le taux de dépôt reste à 4% tandis que le taux de refinancement, et le taux de facilité de prêt marginal se situent respectivement à 4,50% et 4,75%.

Depuis, le suspens demeure quant à un possible assouplissement. Pourtant, en janvier dernier, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, affirmait que, s'« il peut y avoir plusieurs pauses, le prochain mouvement se fera à la baisse », précisant que les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) étaient sur la même ligne.

« Si nous avons le choix entre augmenter et réduire, ce sera de les réduire », avait-elle ajouté. « Nous sommes sur une tendance désinflationniste, cela ne fait aucun doute », « mais nous devons être plus avancés dans le processus pour avoir confiance », avait-elle néanmoins précisé.

Mais en mars, la BCE avait, de nouveau, laissé ses taux inchangés et sa présidente avait déclaré : « Nous progressons bien vers notre objectif d'inflation », mais « nous ne sommes pas suffisamment confiants » quant au fait d'atteindre la cible à terme. On en saura « beaucoup plus en juin », avait-elle encore ajouté, alors que nombreux analystes tablent sur le milieu de l'année pour de futures baisses des taux.

Rebond de la croissance

Mais maintenir les taux à un niveau élevé n'est pas sans conséquences sur la croissance. Le renchérissement des coûts d'emprunt à un rythme sans précédent depuis juillet 2022 a, en effet, freiné la demande de crédits, affectant la consommation et l'investissement des entreprises comme des ménages.

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Dans la zone euro, le produit intérieur brut (PIB) a, d'ailleurs, reculé de 0,1% lors des deux trimestres précédents, soit une récession technique au deuxième semestre 2023, selon les chiffres dévoilés par l'institut européen des statistiques. Globalement, l'économie européenne est enlisée dans une stagnation depuis un an et demi.

Pour autant, la croissance de la zone euro a rebondi plus que prévu au premier trimestre avec un PIB en hausse de 0,3% par rapport au trimestre précédent. C'est davantage que ce que prévoyaient les analystes, interrogés par Bloomberg et Factset, qui s'attendaient en moyenne à une croissance de 0,1% sur les trois premiers mois de l'année.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 01/05/2024 à 15:54
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Je pense que les tirs croisés nous fera dépasser le 1% de croissance cette année, baisse de l'inflation et des taux d'intérêt si Lagarde tient sa promesse en juin, les JO, le tourisme et la consommation qui repart. Si l'investissement s'y mêle, Le Ma...

à écrit le 30/04/2024 à 16:24
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Lorsqu'un pays européen reste tributaire d'une Zone Monétaire non Optimale (contrairement aux États-Unis qui ont véritablement une ZMO) ben tous les pays sont ligotés à une politique monétaire commune établie sur une moyenne [https://ec.europa.eu/eu...

le 01/05/2024 à 10:55
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Je suis d’accord avec vous que la zone euro n’est pas une zone monétaire optimale. L'Euro Club comprend des États qui ont des attitudes opposées en matière de finances publiques et de politique monétaire. La politique monétaire commune a échoué. Les ...

le 01/05/2024 à 13:23
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@aditec. En effet, l'Euro a toujours été un "péché originel" représenté par des "paramètres" n’ayant aucun fondement scientifique dans l’analyse macroéconomique, mais pourtant qui dictent toujours les choix publics aux gouvernements. Une hérésie! On ...

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