Brexit : un sondage donne une majorité à l'indépendance de l'Ecosse

Après le vote favorable à l'UE de l'Ecosse, 59 % des Ecossais seraient prêts à voter pour l'indépendance selon un sondage. La première ministre écossaise Nicola Sturgeon estime de son côté que les conditions du vote de 2014 n'existent plus.
L'Ecosse va-t-elle se séparer du Royaume-Uni ?

Selon un sondage publié ce dimanche 26 juin par le journal Sunday Post, 59 % des électeurs écossais seraient prêts à voter en faveur de l'indépendance de leur « nation » vis-à-vis du Royaume-Uni. Même si le résultat du référendum sur l'Union européenne a montré la prudence avec laquelle il faut prendre les enquêtes d'opinion britannique, ce sondage montrerait une nette évolution par rapport au résultat du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse le 18 septembre 2014. Le maintien dans le Royaume-Uni avait obtenu 55 % des suffrages exprimés. Un autre sondage publié dimanche et réalisé par donne ainsi une majorité de 52 % à l'indépendance.

« Le Royaume-Uni de 2014 n'existe plus »

La cause de ce changement dramatique est évidemment le résultat du référendum sur le maintien de l'Union européenne. 52 % des Britanniques ont choisi de quitter l'UE, mais 62 % des Ecossais ont demandé le maintien dans cette même union. Cette divergence de résultat a conduit la première ministre écossais Nicola Sturgeon a évoqué la possibilité d'un nouveau référendum sur l'indépendance. Dans l'émission politique britannique The Andrew Marr Show sur BBC One, elle a déclaré que « le Royaume-Uni dans lequel les Ecossais ont choisi de rester en 2014 n'existe plus ».

« Pas un point de départ »

De fait, en septembre 2014, l'Union européenne avait menacé, en cas d'indépendance, d'exclure l'Ecosse et lui imposer une nouvelle procédure d'adhésion. Cet élément avait joué de façon déterminante dans le choix des Ecossais de maintenir l'Union avec le reste du Royaume. A présent que le Royaume-Uni va engager sa sortie de l'UE, une des principales raisons du vote contre l'indépendance pourrait disparaître. Mais Nicola Sturgeon se montre prudente : elle a indiqué dans la même émission que « l'indépendance n'est pas son point de départ ». Elle préfère engager de son côté des négociations avec l'UE pour savoir comment faire respecter le vote écossais contre le Brexit. L'Ecosse, dont le parlement devra être consulté sur le Brexit, pourrait également avoir dans la procédure législative à venir un moyen de pression pour équilibrer le processus, sans le stopper, néanmoins. De fait, l'accord parlementaire écossais pour le Brexit pourrait être échangé contre un nouveau référendum sur l'indépendance.

L'UE prête à soutenir l'indépendance ?

La nature de ces négociations risque d'être complexe. L'Ecosse est en effet une part entière du Royaume-Uni et lui procurer un « statut spécial » dans les relations avec l'UE sera délicat sans passer par l'indépendance. Mais il n'est pas sûr que les Européens acceptent de favoriser l'indépendance écossaise en accordant un accès automatique à l'Ecosse en cas de sécession avec le Royaume-Uni. Vendredi 24 juin, le chef du groupe conservateur PPE au parlement européen, Manfred Weber, a indiqué que « l'Europe est ouverte à de nouveaux membres » et de poursuivre : « ceux qui veulent rester le pourront ». Mais ces propos signifient-ils que ce proche d'Angela Merkel soutiendrait l'intégration immédiate de l'Ecosse ou que l'Ecosse devra suivre la procédure d'adhésion à l'UE après son indépendance ?

Les Catalans en embuscade

Favoriser l'indépendance de l'Ecosse pourrait en effet poser un problème interne à l'UE, car les événements sont suivis de près en Catalogne. Si l'UE n'a plus les mêmes appréhensions vis-à-vis de l'indépendance écossaises, l'argument d'une exclusion de la Catalogne de l'UE, utilisée comme dans le cas écossais, tombera. Les indépendantistes catalans pourraient s'en prévaloir, ce qui pourrait inquiéter les autorités espagnoles et celles des pays confrontés aux problèmes séparatistes comme la Belgique ou la France. Bref, l'indépendance écossaise est une bombe à retardement dont l'UE peut jouer pour peser sur Londres, mais dont l'usage est assez malaisé pour elle.

Commentaires 18
à écrit le 27/06/2016 à 9:09
Signaler
Rechercher une "indépendance" pour tomber sur une "dépendance" moins démocratique, c'est de la folie douce ou une manipulation!

à écrit le 26/06/2016 à 21:38
Signaler
Je parie que le Brexit n'arrivera pas. Le referendum n'a rien de "legally binding", Cameron va rester au pouvoir jusqu'en Octobre et a deja annonce qu'il n'activerait pas l'article 50 et qu'il laisserait a son successeur le soin de s'en charger (i.e....

à écrit le 26/06/2016 à 20:26
Signaler
L’Écosse est autosuffisante ? Le prix du pétrole qui a chuté, c'est peut-être un handicap en 2016 ? Pas facile d'être autonome.

à écrit le 26/06/2016 à 19:14
Signaler
si c'est le même sondage qui annonçait le brexit perdant la veille du vote , pas d'inquiétude !

à écrit le 26/06/2016 à 17:42
Signaler
Oué, sauf que l'Écosse, c'est un peu comme la Grèce. Sans les fonds de reversion du Royaume-Uni, ils n'ont pas grande chose, d'autant plus que le prix du pétrole s'est écroulé. Je doute d'autre part que l'Europe va être maintenant en mesure de "sauve...

le 26/06/2016 à 22:19
Signaler
Oh oui, 11.3 Mds € (la contribution annuelle du Royaume-Uni) - 6.4 Mds € (les investissements et subventions européennes annuelles au Royaume-Uni) ... donc 4.9 Mds €, l'UE (Budget : 155 Mds € en 2016 et 17 000 milliards d'€ de richesse produite en 20...

le 27/06/2016 à 7:24
Signaler
@Pwet: si tes chiffres délirants tenaient la route, peut-être. Mais bon, on verra. Personnellement, je n'y crois pas :-)

le 27/06/2016 à 11:30
Signaler
"ils n'ont pas grande chose" Il reste la visite des chateaux hantés ,mais c'est pas gagné

à écrit le 26/06/2016 à 17:30
Signaler
L'EU s'offusquait du référendum sur la séparation de la Crimée de l'Ukraine, au profit de la fédération de Russie. Qu'elle soit cohérente et s'offusque contre celui-ci. Ou bien qu'elle reconnaisse le référendum de Crimée au même moment où elle accept...

le 26/06/2016 à 22:22
Signaler
Pas vu beaucoup de petits hommes verts (ou bleus, plus le style de l'UE) en Ecosse ? Vous si ?

le 27/06/2016 à 8:25
Signaler
L'Ukraine ne fait pas partie de l'UE (et n'en fera probablement jamais partie) donc aucun intérêt d'en parler et surtout de comparer le royaume uni à un pays du tiers monde qui est en pleine guerre civile. Pour ce qui est de l’Écosse, elle n'exist...

à écrit le 26/06/2016 à 14:54
Signaler
... en ne rendant pas l'adhésion de la catalogne automatique en cas d'indépendance.

à écrit le 26/06/2016 à 14:50
Signaler
Le cas ecossais est différent du cas catalan. L'ecosse appartient à une "fédération" qui ne veut plus faire partie de l'UE. Il serait normal dans ce cas que l'UE accepte son adhesion dans le cadre de son indépendance. La catalogne fait déjà partie de...

à écrit le 26/06/2016 à 14:11
Signaler
Les écossais devraient aussi se demander si l'UE existera encore dans 30 ans, car en cas d'indépendance ils pourraient se retrouver sans rien. C'est d'une certaine manière lâcher la proie pour l'ombre. Avec d'un coté 300 ans d'histoire commune avec l...

à écrit le 26/06/2016 à 12:24
Signaler
Bauf ! cela est une situation normale pourquoi refuser tout le temps le changement naturelle des choses ,c'est vraiment comme on dit en psychologie de la résistance au changement .

à écrit le 26/06/2016 à 11:52
Signaler
Un sondage fabriqué en 48h !!!! Interroger 1000 personnes minimum pour que le sondage soit valide + fabriquer les questions du sondage + faire les calculs statistiques et le publier en 48h !!! C'est tout simplement impossible de chez impossible...

le 26/06/2016 à 20:30
Signaler
Avec des tablettes ou smartphones connectées (GSM) vous avez le traitement en temps réel (comme les photographes envoient leurs clichés dès la prise faite (Wifi entre l'appareil et le PC portable). Un sondage n'est jamais non plus une vérité, juste ...

le 27/06/2016 à 11:27
Signaler
Un sondage n'est pas fait pour montrer la tendance de ceux qui votent mais pour influencer le comportement des électeurs dans de future élection.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.