Coincés en Grèce, des réfugiés paient des passeurs pour retourner en Syrie

Usés par un long périple, les réfugiés se retrouvent à attendre en Grèce dans des camps de fortune. Des conditions très difficiles à supporter pour certains Syriens, qui préfèrent rentrer dans leur pays d'origine.
Laszlo Perelstein
Depuis les accord du 18 mars, le flux de réfugiés s'est "tari" mais, en témoignent les données du gouvernement grec, la pression sur les lieux d'hébergement reste très forte

Au terme d'un long voyage, les familles de réfugiés sont enfin parvenues à rejoindre les terres européennes. Une expérience éprouvante, qu'elles aimeraient laisser derrière elles, mais qui perdurent et ne semblent jamais finir. Coincés en Grèce suite à la fermeture des frontières aux nouveaux migrants décidée par l'Union européene, certains ne supportent pas les conditions de vie extrêmement difficiles et ne veulent plus qu'une chose : retourner d'où ils viennent en payant un passeur, comme le raconte le site GlobalPost Investigations (GPI), média spécialisé dans les guerres et conflits, qui a consacré un long article au sujet.

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Policier en Syrie, Thaer Al Nahir a surmonté des épreuves inimaginables après avoir réussi à réunir sa famille tenue en captivité par Daech. Questionné par GPI, ce réfugié de 39 ans s'interroge : "Pourquoi n'importe qui devrait-il avoir à entreprendre un tel voyage ? Il n'y a aucune raison. Ce n'est pas humain." Sept mois ont passé depuis que sa famille et lui-même sont arrivés sur l'île de Lesbos, fin février, désormais sans argent.

"Donnez-moi l'argent pour payer un passeur et je retournerai en Syrie sur le champ. Là-bas, la mort est rapide. Ici, nous mourrons lentement."

Sur les huit premiers mois de l'année, environ 4.000 réfugiés (surtout des Afghans, des Irakiens et des Iraniens), sont retournés depuis la Grèce dans leur pays d'origine via un programme de volontariat mis en place par l'Organisation interntional pour les migrations internationales, écrit le GlobalPost Investigations. Leur pays jugé trop dangereux, les Syriens, eux, ne peuvent prétendre au programme.

Dans un reportage publié début août, Al Jazeera rapportait le désespoir des réfugiés, usés par les longues procédures d'entrée mises en place par le Bureau européen d'appui en matière d'asile (BEAA). "Je veux juste qu'ils se dépêchent ou au moins nous renvoient en Syrie... beaucoup de gens regrettent complètement d'être venus, et beaucoup sont retournés en Turquie", avait déclaré au site Maha, une réfugienne syrienne de 38 ans arrivée en février depuis Alep avec ses trois enfants.

Des conditions de vie déplorables

Depuis les accord du 18 mars, le flux de réfugiés s'est "tari" mais, en témoignent les données du gouvernement grec, la pression sur les lieux d'hébergement reste très forte, comme le soulignait mi-octobre Bloomberg. Plus de 60.000 personnes sont actuellement hébergées dans des complexes du gouvernement ou de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Sur les 66.400 réfugiés en Grèce que l'Union européenne s'est engagée à relocaliser sur deux ans en septembre 2015, un peu moins de 5.000 l'ont effectivement été en 13 mois.

Dans un rapport paru en octobre, l'ONG Médecin sans frontières critiquait la gestion humanitaires des réfugiés, contraints de vivre dans des camps qui "devraient être une solution à court-terme" dans des "conditions de réception inférieures aux normes" et ce "malgré les importants fonds disponibles" - 1,11 milliard d'euros ont été donnés à la Grèce dans ce but.

 >> Aller plus loin Pourquoi l'accord entre l'UE et la Turquie ne résoudra pas la crise des migrants

Laszlo Perelstein
Commentaires 2
à écrit le 03/11/2016 à 19:38
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On comprend que les réfugiés ne soient pas effrayés par nos gros racistes hystériques avinés et violents hein, ils ont vécu bien pire.

le 04/11/2016 à 10:39
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@citoyen blasé: rien ne t'empêche de les accueillir chez toi !

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