L'Espagne a vu son déficit commercial chuter de 48,5% au premier semestre 2020 par rapport à la même période l'an dernier, d'après les données officielles publiées vendredi. La crise du Covid-19 a en effet davantage impacté les importations que les exportations espagnoles. Le déficit commercial atteignait ainsi 7,57 milliards d'euros fin juin.
Durant cette période, marquée par le confinement imposé pour lutter contre le coronavirus, les importations ont chuté de près de 19%, tandis que les exportations reculaient de 16%.
L'Espagne grande gagnante
Sur le seul deuxième trimestre, le plus concerné par le confinement mis en place le 15 mars, les importations ont reculé de plus de 32% et les exportations de près de 28%. Une grande partie de l'économie espagnole ayant été à l'arrêt, les entreprises ont réduit leurs exportations de biens, mais également les importations nécessaires à la fabrication de leurs marchandises.
Parmi les biens dont la consommation a chuté pendant cette période, on trouve l'énergie. En effet, avec une activité quasiment à l'arrêt pendant plusieurs semaines, la facture énergétique (consommation de pétrole et autres produits énergétiques) a largement diminué.
Concernant les exportations, l'industrie automobile, dont les usines ont été totalement arrêtées, est la principale cause de la chute. L'Espagne étant le deuxième constructeur automobile européen derrière l'Allemagne, l'industrie automobile représente à elle seule un quart de la baisse des exportations.
Alors qu'en France, le déficit commercial se creuse
Contrairement à l'Espagne, dans l'Hexagone, le déficit commercial s'est enfoncé dans le rouge. La France a subi en effet au premier semestre 2020 une importante dégradation de son déficit des biens, à -34 milliards d'euros contre -29 milliards d'euros sur la même période l'an dernier. Les exportations de biens ont reculé de 21,5 % par rapport au 1er semestre 2019, selon les données des douanes publiées le 7 août.
Ce repli dépasse celui enregistré au premier semestre 2009, au plus fort de la crise financière (-20,8 %). Il n'est que partiellement compensé par le recul des importations françaises (-17,6 %).
Les échanges de biens se sont progressivement dégradés avec l'ensemble des régions du monde, au fil de l'évolution de la pandémie de Covid-19, d'abord avec la Chine, puis avec l'Europe et enfin plus tard avec les Etats-Unis.
Toutes les catégories de biens sont affectées par ce recul, seuls les produits pharmaceutiques font exception (+10,1 % d'exportations, +16,6 % d'importations).
Point commun avec l'Espagne, le secteur automobile est particulièrement touché avec une chute de 38,1% de ses exportations par rapport au 1er semestre 2019. Le secteur aéronautique est également frappé de plein fouet avec 47,2% de baisse de ses exportations par rapport à l'an dernier.
Autre élément comparable avec l'Espagne, la facture énergétique en France s'est elle aussi allégée (15 milliards d'euros contre 23,6 milliards d'euros au 1e semestre 2019), du fait d'un important recul des importations de produits énergétiques dont le gaz et le pétrole (-41%).
En France, seuls les services ont bien résisté à la crise puisque l'économie tricolore reste excédentaire, avec un solde de 2,4 milliards d'euros (contre 11,7 milliards au premier semestre 2019), malgré un recul important des exportations.