Parité : Pedro Sanchez forme un gouvernement avec 11 femmes et 6 hommes

Le nouveau premier ministre espagnol, qui a fait chuter Mariano Rajoy, a annoncé la composition de son gouvernement : il comprendra 11 femmes et 6 hommes, issus pour la plupart des rangs socialistes. Mais, source potentielle de problème, aucun membre de Podemos n'y figure. Or les membres de la gauche radicale ont lourdement pesé dans la victoire du jeune socialiste.
Le 6 juin, le nouveau premier ministre Pedro Sanchez annonce la formation d'un gouvernement majoritairement féminin. En cela, il reprend le mouvement de conquête de la parité entamé sous Zapatero, mais il est le premier à faire pencher le balancier clairement en faveur des femmes.
Le 6 juin, le nouveau premier ministre Pedro Sanchez annonce la formation d'un gouvernement majoritairement féminin. En cela, il reprend le mouvement de conquête de la parité entamé sous Zapatero, mais il est le premier à faire pencher le balancier clairement en faveur des femmes. (Crédits : Statista*)

Le nouveau chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a présenté son gouvernement mercredi, gouvernement minoritaire qui comprend une majorité de femmes nommées à des postes importants.

Pedro Sanchez, dont le Parti socialiste (PSOE) ne détient que 84 des 350 sièges du Congrès des députés, la chambre basse du Parlement, a été propulsé à la tête du gouvernement vendredi après avoir réussi à réunir une majorité de députés d'horizons divers pour voter une motion de censure contre le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, emporté par une affaire de corruption.

Pour ce gouvernement inédit à majorité féminine, Pedro Sanchez a nommé 11 femmes, dont une à la vice-présidence du gouvernement, et six hommes, pour la plupart socialistes, avec des profils plutôt techniques.

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Cliquez sur le graphique pour l'agrandir. Pedro Sanchez reprend le mouvement de conquête de la parité entamé sous Zapatero, mais il est le premier à faire pencher le balancier clairement en faveur des femmes. Crédit : Statista* ]

Absence de Podemos (gauche radicale), malgré son important soutien

"Tous sont hautement qualifiés et apportent une vocation de service public. Ils reflètent le meilleur de l'Espagne", a déclaré Pedro Sanchez à la presse.

Le nouveau gouvernement "est paritaire, intergénérationnel, ouvert sur le monde mais ancré dans l'Union européenne", a-t-il ajouté.

Il n'a toutefois pas fait entrer au gouvernement de représentants de la gauche radicale de Podemos, qui, avec ses 67 députés, a pourtant apporté un soutien de poids au vote de la censure vendredi.

Des personnalités féminines de haute volée

Parmi les femmes distinguées, figurent la vice-présidente du gouvernement Carmen Calvo, personnalité socialiste de renom, la ministre de l'Economie Nadia Calvino, actuellement directrice générale du budget de l'UE à la Commission européenne et la ministre de la Justice, Dolores Delgado, procureure chargée des affaires de terrorisme.

Le Parlement étant fragmenté, Pedro Sanchez n'aura pas la tâche facile pour faire voter ses réformes politiques. Mais des victoires rapides sur des propositions consensuelles et populaires pourraient lui permettre de rester au pouvoir ou de remporter des élections anticipées si le gouvernement ne parvenait pas à se maintenir jusqu'à la fin de son mandat, prévue en 2020.

Un gros défi : reconstruire une relation de confiance avec la Catalogne

L'un des dossiers les plus difficiles et les plus importants portera sur la reconstruction d'une relation de confiance avec la Catalogne sécessionniste, directement administrée de Madrid après le référendum controversé sur l'indépendance organisé à l'automne dernier et tenu pour illégal par le gouvernement central.

Tout en restant ferme sur l'unité espagnole, inscrite dans la Constitution, Pedro Sanchez devra ouvrir des canaux de communication pour rétablir les relations avec le nouveau gouvernement catalan, farouchement indépendantiste.

Deux Catalans font d'ailleurs partie du gouvernement Sanchez, dont l'ex-président du Parlement européen, Josep Borrell, nommé aux Affaires étrangères. Ce dernier choix n'a pas plu aux sécessionnistes.

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(*) Un graphique de notre partenaire Statista*

(Avec Reuters)

Commentaires 12
à écrit le 08/06/2018 à 8:45
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Faites très attention avec cela étant donné aussi que cela veut peut-être aussi dire que Sanchez aime un peu trop les femmes... Ne pas oublier que c'est un social démocrate, un être doté de tous les vices donc.

le 09/06/2018 à 5:37
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Sanchez ( le " cheri de ces dames " ) a été élu ( et réelu ) par les femmes , a la tete du PSOE .

à écrit le 07/06/2018 à 21:50
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Donc 11 hommes et 6 femmes ce serait déséquilibré voire phallocrate, mais 11 femmes et 6 hommes c'est la "parité" ? On délire grave...

à écrit le 07/06/2018 à 20:03
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Bientot l’Espagne va accuser des autres pays d’etre sexiste s’ils refusent leurs demandes.

à écrit le 07/06/2018 à 15:50
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C'est du marketing pur sucre de la part de cette administration qu'est l'UE de Bruxelles, la mise en place d'un gouvernement dans une de ses succursales a coup de sondages équivoques!

à écrit le 07/06/2018 à 13:36
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Lorsque l'on constate l'absence de gouvernement, de majorité, en Allemagne durant six mois, de meme en Espagne l'an passé, en Italie, l'on comprend que Merkel admirative de la solidité de la Vème République, et du scrutin uninominal majoritaire à de...

le 07/06/2018 à 17:15
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]@Anne-Sophie 07/06/2018 13:36 Vous avez tout à fait raison. Notre Constitution de 1958, qui était en béton, a été malheureusement dénaturée par des hommes politiques irresponsables qui n'avaient qu'une vision court terme. Et maintenant, il va êtr...

le 08/06/2018 à 13:16
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Merkel sans gouvernement plusieurs mois, a pourtant tant insisté pour que Macron n'introduise Nullement de proportionnelle. Il lui a répondu " meme pas une petite dose ? " . " meme pas " : a t-elle appuyé.

à écrit le 07/06/2018 à 11:16
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Dommage, afin d'achever de les discréditer face à l'opinion, que Sanchez n'ait pas intégré de Podemos (tout comme Mitterrand, en l'associant au pouvoir, a débarrassé la France du PCF). La démocratie espagnole a grand besoin d'être purgée de ce mouvem...

à écrit le 07/06/2018 à 11:13
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Dommage, afin d'achever de les discréditer face à l'opinion, que Sanchez n'ait pas intégré de Podemos (tout comme Mitterrand, en l'associant au pouvoir, a débarrassé la France du PCF). La démocratie espagnole a grand besoin d'être purgée de ce mouvem...

à écrit le 07/06/2018 à 10:52
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L'Espagne de Rajoy ou celle de Sanchez est la même, néolibérale exploitant ses pauvres et moyens au profit des plus riches, certainement que Sanchez est seulement moins impliqué dans des dossiers de corruption parce que plus jeune tout simplement. ...

à écrit le 07/06/2018 à 10:01
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Bref la médiocrité sociale démocrate qui se vend systématiquement au plus offrant "Fin de cycle pour la social-démocratie" https://www.monde-diplomatique.fr/2016/03/A/54964 Courage aux espagnols ils sont en train de passer d'un fillon à un ma...

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