BCE : Christine Lagarde sort du bois, les taux pourraient ne pas baisser avant l’été

La Banque centrale européenne (BCE) pourrait commencer à réduire ses taux d'intérêt cet été, a déclaré ce mercredi sa présidente Christine Lagarde. Cette dernière a néanmoins prévenu que cette décision dépendrait des dernières données économiques.
« Je dois rester réservée car nous disons aussi que nous dépendons des données et qu'il y a encore un niveau d'incertitude et certains indicateurs qui ne sont pas ancrés au niveau où nous voudrions les voir », a rappelé Christine Lagarde.
« Je dois rester réservée car nous disons aussi que nous dépendons des données et qu'il y a encore un niveau d'incertitude et certains indicateurs qui ne sont pas ancrés au niveau où nous voudrions les voir », a rappelé Christine Lagarde. (Crédits : JOHANNA GERON)

Voilà une sortie médiatique qui va plaire aux emprunteurs qui ont vu leur coût d'endettement flamber à cause du resserrement de la politique monétaire. Dans un entretien à Bloomberg Television à Davos, Christine Lagarde a été interrogée sur l'hypothèse qu'une majorité de membres du Conseil des gouverneurs de la BCE se prononcent sur une baisse des taux cet été, voire d'ici l'été. « Je dirais aussi que c'est également probable », a déclaré Christine Lagarde. Une réponse lourde de signification puisque jusqu'alors, la présidente de la gardienne de l'euro se refusait à parler d'une éventuelle baisse à venir.

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Pour rappel, pour combattre l'inflation, accentuée par la hausse des prix de l'énergie au lendemain de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la BCE s'est lancée dans un cycle inédit de relèvement des taux d'intérêt, procédant à dix hausses d'affilée en les amenant de 0% début 2022 à 4 et 4,75%, avant d'effectuer une pause en octobre.

Mais les investisseurs parient maintenant sur une détente sur les taux, dès le printemps. Les marchés monétaires anticipent actuellement une baisse de 150 points de base sur l'ensemble de l'année.

La baisse de l'inflation « sur la bonne voie »

Et pour cause, l'inflation qui était au-dessus de 10% à l'été 2022, s'est établie à 2,9% en décembre en zone euro. Si le mois de décembre a connu un léger rebond après les 2,4% de novembre, Christine Lagarde a néanmoins affirmé que l'inflation était « sur la bonne voie », mais qu'il était trop tôt pour crier victoire. En zone euro, la BCE table en effet sur une hausse des prix à 2,7% en 2024, 2,1% en 2025, puis 1,9% en 2026.

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« Sur la tendance de fond, la pression s'est clairement retournée sur le prix des biens notamment, affirmait, en effet, dans une interview à La Tribune ce mercredi, Christophe Barraud, économiste en chef de Market Securities. L'inflation pourrait converger vers la cible de la BCE à 2% à l'horizon du troisième trimestre. La Chine est en phase de déflation. Malgré les coûts du fret en hausse, cette déflation en provenance de Chine permet de contrebalancer les récentes hausses de l'inflation ».

Néanmoins, un élément pourrait continuer de peser sur les prix, les tirant à la hausse, les salaires : « Les employés ont perdu du pouvoir d'achat au cours des années 2021 et 2022 et il y a désormais un effet de rattrapage dans les négociations qui ont lieu », a expliqué Christine Lagarde. Pour compenser l'inflation, des augmentations de salaires sont, en effet, négociées dans les entreprises et les administrations de la zone euro, sous l'œil attentif de la BCE qui attend « d'en savoir plus (...) en avril ou en mai » pour décider d'un éventuel assouplissement de sa politique monétaire, a expliqué la présidente de l'institution.

Le risque d'aller trop vite

« Mais je dois rester réservée, car nous disons aussi que nous dépendons des données et qu'il y a encore un niveau d'incertitude et certains indicateurs qui ne sont pas ancrés au niveau où nous voudrions les voir », a-t-elle nuancé. Les taux d'intérêt ont certes atteint un « pic », mais « nous devons maintenir une politique restrictive aussi longtemps que nécessaire pour s'assurer que nous arrivons à un état où l'inflation ne dépasse pas 2% à moyen terme ».

« Le risque pourrait être que nous allions trop vite et que nous devions revenir à un resserrement plus important, car nous aurions ruiné les efforts que tout le monde a déployés au cours des quinze derniers mois », a-t-elle mis en garde.

Un discours qui corrobore celui de Philip Lane, le chef économiste de la BCE. « Une fois que nous aurons acquis une confiance suffisante dans notre capacité à atteindre notre objectif d'une inflation à 2%, la question des baisses de taux reviendra au premier plan. Mais pour l'instant, nous ne disposons que de conjectures, et nous devrons attendre la publication de nouvelles données avant d'aller plus loin », a-t-il déclaré le 14 janvier, lors d'une conférence à Dublin, en Irlande.

(Avec AFP)

Commentaires 11
à écrit le 19/01/2024 à 13:58
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Les pays très endettés de la zone euro en particulier exhortent la BCE à baisser les taux d'intérêt afin de faciliter l'endettement. Mme Lagarde est la bonne personne à contacter pour cela. En tant que lobbyiste de la France, elle fera tout pour exau...

à écrit le 18/01/2024 à 20:00
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Comprendre comment le taux fonctionne réellement sur le marchė si tx augmente Il ya un problème 100% ( nome..........) si tx baisse il ya un problème 100% ( nome .......) quoi faut il faire exact...

à écrit le 18/01/2024 à 18:06
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Comment cet individu qui a donné 400 millions d'euros d'argent public à son complice Bernard Tapie, peut-il encore exercer des fonctions publiques ?!

à écrit le 18/01/2024 à 10:38
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Depuis Trichet , on a l'habitude , les banques centrales ont une capacité de détruire les économies de l'UE inégalée . Madame Lagarde suit le même chemin . Le hic , c'est que l'Allemagne , le soutient actif de la rigueur au sein de l'union , voit so...

à écrit le 17/01/2024 à 19:01
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C'est n'importe quoi. "Si vous ne trouvez plus rien cherchez autre chose" Brigitte Fontaine

le 18/01/2024 à 8:32
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mme lagarde déploie une nouvelle forme de chantage voir de manipulation identique a la macronie

le 18/01/2024 à 10:55
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Elle ne fait que suivre, suffit juste de regarder son CV... ^^

à écrit le 17/01/2024 à 18:51
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D'ici l'été tout peut changer. Il ne faut pas faire des prévisions des mois à l'avance.

à écrit le 17/01/2024 à 18:31
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Je ne comprends pas à quoi sert Mme Lagarde. On pourrait la remplacer par une photocopieuse de taux US, cela ferait le même boulot et cela serait beaucoup moins cher!

à écrit le 17/01/2024 à 18:13
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Peut-être cela sera-t-il nécessaire quand on va s’apercevoir que les finances publiques de nombre de pays en zone UE vont partir en cacahuètes.. On diversifie les monnaies, et on achète du dollar notamment..

à écrit le 17/01/2024 à 16:53
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On en rediscutera, surtout et déjà par l'environnement économique et géopolitique actuel qui poursuit sa dégradation. Des propos visant à rasséréner les marchés financiers, ni plus ni moins. En 2023, j'estimais un assouplissement monétaire pas avan...

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