La BCE devrait encore relever ses taux cette semaine avant d'autres hausses à venir

La BCE ne prévoit pas de marquer le pas dans sa politique de durcissement monétaire avec des hausses probables en juin et en juillet, malgré le recul de l'inflation et la récession.
Christine Lagarde, présidente de la BCE.
Christine Lagarde, présidente de la BCE. (Crédits : KAI PFAFFENBACH)

Le durcissement monétaire semble loin d'être fini. Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) devrait à nouveau relever ses taux d'intérêt malgré le reflux de l'inflation et l'entrée de la zone euro en récession technique. En effet , l'institution attend « des signes probants » indiquant que l'inflation « revient au plus tôt et durablement à l'objectif de 2% », avait précisé Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans une interview publiée au début du mois au quotidien belge l'Echo. « Nous n'en sommes pas encore là », avait-elle alors jugé.

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De même, la présidente de la BCE Christine Lagarde sa présidente souligne régulièrement qu'il y a encore « du chemin à parcourir » avant de songer à un assouplissement de la politique monétaire. Pour l'instant, la hausse annuelle des prix en zone euro atteint 6,1% en mai, après avoir culminé à 10,6% en octobre. L'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'énergie et de l'alimentaire, a poursuivi sa baisse en mai, à 5,3%. Or « rien ne prouve clairement que l'inflation sous-jacente ait atteint un pic », a prévenu Christine Lagarde. La hausse des taux de jeudi devrait être de 0,25 point de pourcentage jeudi, comme en mai, ce qui fixerait le taux de dépôt, de référence, à 3,5%.

Réunion de la Fed dans le même temps

Dans le même temps, la réserve fédérale américaine, dont la réunion est prévue mercredi, devrait faire une pause dans son resserrement monétaire, entamé plus vite et plus fort que la BCE. Depuis juillet dernier, ses taux directeurs ont été relevés de 3,75 points de pourcentage depuis juillet de l'année dernière après plus d'une décennie de taux très bas voir nuls, synonymes d'injection massive d'argent bon marché dans l'économie.

Alors que la hausse des taux de juin paraît acquise, la BCE « fera également allusion à une hausse probable » de taux d'une ampleur égale à venir en juillet, estime Andrew Kenningham de chez Capital Economics. Selon cet économiste, cela signifierait que « la politique monétaire restera restrictive pendant une période prolongée ». « La durée durant laquelle nous maintiendrons les taux est maintenant plus importante que le taux terminal précis que nous atteindrons », s'est récemment positionné le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy, qui participe au conseil des gouverneurs de la BCE.

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Le recul du PIB, de -0,1% entre janvier et mars, comme lors du trimestre précédent, a néanmoins marqué l'entrée en récession de la région, notamment à cause du brusque ralentissement de l'économie allemande. Cela devrait « affaiblir les arguments en faveur de plusieurs autres hausses de taux », estime Carsten Brzeski qui considère que « la BCE est susceptible de l'ignorer ». Partisane du relèvement des taux, Isabel Schnabel assure que la politique monétaire « devrait produire son effet maximal sur l'inflation en 2024 », preuve que les effets du durcissement monétaire demeurent aléatoires et incertains.

Commentaire 1
à écrit le 12/06/2023 à 9:15
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Les riches ne craignent rien eux c'est bon ils peuvent y aller à fond.

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