La BCE pourrait freiner de moitié ses achats de dettes avant de ranger le portefeuille

Le débat autour du volume et de la durée du "quantitative easing" s'affine au sein du Conseil des gouverneurs. Une décision doit être prise d'ici à la prochaine réunion de Francfort, le 26 octobre.
Jean-Christophe Catalon
Les opinions varient sur le nouveau montant du QE mais "il y a au moins un consensus pour le réduire sensiblement".

Les contours du scénario se précisent : le 26 octobre, à la sortie de la réunion des responsables de la Banque centrale européenne (BCE), son président Mario Draghi doit annoncer "l'essentiel des mesures" sur la sortie du programme d'achat de dettes, dit d'assouplissement quantitatif (quantitative easing, abrégé "QE" en anglais), lancé en mars 2015. Voici comment l'institution de Francfort devrait s'y prendre :

■ Réduire de moitié le volume d'achats à 30 milliards d'euros ?

Actuellement, et jusqu'à la fin de l'année, la BCE achète pour 60 milliards d'euros d'actifs chaque mois. Plus de 80% sont des titres de dette souveraine des pays de la zone euro (Grèce exclue) détenus par des banques commerciales. Dans le cadre de la sortie de ce programme, Mario Draghi devrait annoncer une réduction de ce volume d'achats (ou tapering en anglais).

Les analystes tablent sur un montant de 40 milliards d'euros mensuels pour la plupart, voire proche de 30 milliards. Ces attentes sont conformes aux informations de Reuters. L'agence a indiqué ce vendredi que "les opinions varient de 25 à 40 milliards d'euros" au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE, "mais il y a au moins un consensus pour réduire sensiblement le montant actuel". Les sources officielles interrogées par l'agence Bloomberg ont, quant à elles, confié que "réduire le quantitative easing à 30 milliards par mois [...] est une option réaliste".

■ Poursuivre le programme pendant 9 mois ?

Outre le volume, l'autre question importante est celle de la durée. "Le principal point faisant encore débat [entre les responsables de la BCE, Ndlr] porte sur la nécessité ou non d'arrêter une date fixe de cessation du programme", selon Reuters.

"Les membres les plus rigoristes du Conseil des gouverneurs veulent que la banque centrale témoigne sans ambiguïté de son intention de dénouer progressivement le QE, puis d'y mettre fin. Le camp opposé souhaite qu'elle conserve une certaine souplesse pour pouvoir prolonger le programme si la situation économique le justifiait", résume l'agence.

Jusqu'à présent, les analystes s'accordent sur une prolongation de 6 mois à compter de janvier 2018. Une durée trop courte pour les responsables de la BCE, qui entendent retarder autant que faire se peut la hausse des taux. Les sources de Reuters et Bloomberg s'accordent à dire que le QE devrait se poursuivre au minimum pendant 9 mois. L'éventualité d'étendre cette période jusqu'à 12 mois ne serait pas écartée, mais Francfort pourrait avoir des difficultés à tenir la barre aussi longtemps car le nombre de titres éligibles au programme commence à s'épuiser.

Jean-Christophe Catalon
Commentaires 7
à écrit le 25/10/2017 à 16:27
Signaler
Finalement, le QE de la BCE n'aura servi qu'a éviter la faillite de certaines banques qui ne passaient pas Bale 3. Ce système d'argent-dette créé ex-nihilo par les banques centrales type BCE est moribond. Même si les marchés ne veulent pas aborder l...

à écrit le 13/10/2017 à 13:57
Signaler
Si les taux augmentent drastiquement avec un pouvoir d'achat des ménages en constante baisse et donc une croissance sous respiration artificielle via la politique de l'offre il est évident que tout devrait se casser la gueule à un moment ou à un autr...

le 13/10/2017 à 21:23
Signaler
...D'où les inquiétudes du FMI et de Schaüble. En route pour la prochaine et cataclysmique crise économique.

le 14/10/2017 à 7:11
Signaler
Le QE n'étant en définitive que de la dette que Draghi nous empile sur le dos, le réveil risque d'étre difficile ?

le 14/10/2017 à 16:11
Signaler
Les milliardaires se sont des milliards grâce aux dettes, il est là le problème principale, Draghi ne fait qu'essayer de gérer le désastre économique dans lequel l'oligarchie nous plonge.

le 14/10/2017 à 20:56
Signaler
@ Citoyen blasé ;Vous etes sur que pour la dette vous n'y etes pas un peux !Tout le monde a profité de la dette et si l'état a maintenu le systeme à bout de bras en empruntant ,le systeme tout le monde en profite à commencer par tous les avantages s...

le 15/10/2017 à 19:04
Signaler
Non sez et vous le savez parfaitement, la dette permet de combler les finances publiques amputées à cause de l'évasion fiscale des grandes fortunes de ce monde, s'il n'y avait pas de paradis fiscaux il n'y aurait pas de dettes. Comme d'habitude v...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.