
Article publié le 08/09/2017 à 13h09, mis à jour à 14h12
Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont dégagé un large consensus lors de leur réunion de jeudi pour faire du ralentissement des achats d'actifs (dit quantitative easing ou QE) la prochaine étape de leur politique monétaire et ont débattu de quatre options dans cette perspective, ont dit deux sources directement au fait des discussions.
Les options débattues comprennent, sans s'y limiter, une réduction des achats mensuels à 40 milliards ou à 20 milliards d'euros et leur prolongement pendant six ou neuf mois, ont dit les sources qui ont requis l'anonymat.
Toute décision devra faire l'objet d'un large consensus, ont ajouté les sources, ce qui laisse penser que les gouverneurs sont soucieux d'éviter une répétition des dissensions publiques qui ont pu se manifester après certaines décisions prises par le passé, lorsque des gouverneurs de banques centrales nationales voire des membres du directoire en avaient ouvertement critiqué certaines. La BCE s'est refusée à tout commentaire.
L'euro repart à la hausse
L'euro, qui réduisait jusqu'alors ses gains face au dollar, est reparti de l'avant en réaction aux informations de Reuters, pour repasser brièvement le seuil de 1,2060 dollar. Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro s'orientaient parallèlement à la hausse, à plus de 0,31% pour le dix ans allemand, qui était tombé en début de séance sous le seuil de 0,3%. Son équivalent français est remonté à 0,62% contre 0,605% environ quelques minutes avant.
Tout en s'inquiétant des effets de l'appréciation de l'euro sur les perspectives de remontée de l'inflation, la BCE a annoncé jeudi qu'elle prendrait en octobre l'essentiel de ses décisions sur les suites à réserver à son programme d'achats massifs d'actifs portant sur 60 milliards d'euros par mois jusqu'à la fin décembre.
> Lire aussi : Sortie du QE : "Du point de vue des investisseurs, c'est le moment"
Plus le QE dure, plus le relèvement des taux sera retardé
Si les discussions ont porté sur des montants d'achats mensuels spécifiques et les options de prolongement, elles ont surtout concerné l'enveloppe globale des achats.
Cela inclut la question des réinvestissement du produit des obligations arrivées à échéance qui va progressivement augmenter pour atteindre 15 milliards d'euros par mois dans le courant de l'année prochaine, ont dit les sources.
Les responsables de la BCE se sont aussi accordés pour ne pas relever les taux directeurs avant la fin des achats d'actifs, ont dit les sources, ce qui signifie par déduction qu'un éventuel prolongement du programme retardera d'autant la première hausse des taux.
Quid du plafond de détention sur les titres ?
Les sources ont ajouté que le plafond de détention sur les titres, qui limite les achats cumulés de la BCE au tiers de l'encours de chaque émetteur souverain, n'est pas à l'ordre du jour alors que le programme d'achats fait déjà l'objet d'une procédure devant la Cour de justice de l'Union européenne.
Le maintien en l'état de ce plafond limiterait le montant des achats que la BCE peut réaliser car elle s'en approche dans plusieurs pays, notamment l'Allemagne, le pays de la zone euro où sa politique ultra-accommodante suscite le plus d'opposition. Si le montant des achats mensuels demeurait à son niveau actuel, ce plafond serait atteint en Allemagne dans le courant du premier semestre 2018.
(Avec Reuters)
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a le à :
On a l'impression que cette impasse de l'Euro est programmé, il faudrait que l'Europe se défait pour défaire le plan au-dessus.j'espere qu'on évitera la guerre.
Ce n’est pas trop grave si le quantitative easing actuel va se terminer avant la fin de l’année 2018, il faut que les marchés financiers aient la certitude qu’il reprendra à tout moment si besoin est.
À cet égard il faut rappeler qu'on a appris récemment que la Cour constitutionnelle allemande a saisi la Cour de justice européenne estimant « qu'il y a des "raisons importantes" laissant penser que la mesure contestée, le rachat d'obligations souveraines, en anglais le "QE" pour "quantitative easing", viole l'interdiction de financer directement les États. »
Au dernier décompte début août 2017, la BCE et les banques centrales de la zone euro avaient acheté pour 1.671 milliards d'euros d'obligations souveraines contre 103 milliards d'obligations d'entreprises.
Ce qui est certain, d'après la conférence:
- un taux d'inflation pérenne de la zone euro inférieur et proche de 2% est l'objectif majeur de la BCE,
- le QE n'est pas prêt de s'arrêter pour parvenir à ce taux d'inflation ZE,
- les taux vont rester bas un certain temps après le tapering,
- le taux de change USD vs € doit être surveillé,
- des précisions sur la politique future de la BCE devraient être données en octobre 2017.
A mon humble avis, l'achat de titres Allemands (pour respecter le % des achats en fonction de l'actionnariat) ne devrait pas poser trop de problème puisque le QE a été étendu aux obligs "investment grade" même si certains mois (Juillet ou Août 2017 ?), celui-ci n'a pas entièrement été respecté afin de ne pas bouleverser les marchés.
Cordialement
Avez-vous suivi l'évolution du USD vs Euro pendant l'introduction de la conférence de monsieur M. Draghi de jeudi dernier ?
Cordialement
Il n'y a plus de solutions mais les politiciens et autres pays par les riches doivent en trouver.
L'empire des faibles.
C'est le temps de changer de monnaie .
L'argent roi mène à la perte du monde, je pense que maintenant nous le constatons bien.