La BCE toujours inquiète des risques de faillites d'entreprises... et des conséquences sur les Etats

Après avoir encouragé un soutien "accru" des Etats, la Banque centrale européenne recommande désormais, pour éviter des bancroutes en cascade, que les aides publiques soient "ciblées". "Les risques pour la stabilité financière sont concentrés dans des secteurs et pays spécifiques", admet-elle.
(Crédits : KAI PFAFFENBACH)

Il s'agit de la deuxième mise en garde en moins d'un mois de la BCE. La Banque centrale européenne a mis en garde les Etats de la zone euro face au risque d'une hausse de l'insolvabilité des entreprises sur le continent après la pandémie, en raison de l'arrêt attendu des aides publiques d'urgence.

"Au fur à mesure que le soutien [public] est progressivement retiré, on ne peut pas exclure des taux d'insolvabilité considérablement plus élevés qu'avant la pandémie", a affirmé l'institution dans son rapport semestriel sur la stabilité financière.

Lors de sa première mise en garde, le comité des risques systémiques au sein de l'institution voyait encore la possibilité d'un "soutien accru" des Etats pour minimiser ce risque.

Or, cette fois-ci, par la voie de son président, elle prend plus de précaution avec cette option. "Cela pourrait peser sur les Etats et les banques, qui ont soutenu les entreprises pendant la pandémie", précise-t-elle.

Le secteur des services le plus impacté

Ce risque est d'autant plus fort dans les pays "disposant des plus larges secteurs de services", le domaine d'activité le plus touché par la crise sanitaire, a-t-elle précisé.

Dans ces Etats, "le fardeau de la dette des entreprises est le plus fort", selon le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, cité dans un communiqué.

Résultat : "les risques pour la stabilité financière sont concentrés dans des secteurs et pays spécifiques".

La BCE appelle en conséquence à ce que "les politiques de soutien financier, particulièrement pour les entreprises" soient "plus ciblées".

Depuis le début de la pandémie de coronavirus en mars 2020, les Etats européens ont débloqué des fonds d'une ampleur inédite pour soutenir leurs entreprises. Les pays de la zone euro se sont en effet mis d'accord sur un plan de 750 milliards, mais dont les premiers fonds pourraient être touchés en juillet seulement.

Des "rallyes" sur le marché des actions et l'immobilier

Les taux de faillites sont tombés, grâce à ces dispositifs, à "des niveaux historiquement bas", selon la BCE.

En novembre, la BCE avait déjà mis en garde contre un arrêt prématuré des soutiens budgétaires, pointant du doigt le risque d'insolvabilité.

Dans son rapport publié mercredi, la BCE évoque également le risque que font peser les phénomènes de "rallye" boursier se déroulant dans certains secteurs, comme le marché des actions, ou l'immobilier.

Ces secteurs, où les prix ont flambé ces derniers mois à la faveur des liquidités injectées par la BCE pour soutenir l'activité, pourraient bien être "surévalués" et menacés de "corrections de prix brutales", estime-t-elle.

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Commentaire 1
à écrit le 19/05/2021 à 18:48
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Y a pas à s'inquiéter ! Ils ont tout fait pour. Le but étant, socialement, d'éliminer les classes moyennes, et économiquement, d'éliminer les petites et moyennes entreprises, pour laisser tout le gâteau aux grosses et aux Gafam, financeurs de la ca...

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