La menace d'une vague de faillites est-elle exagérée ?

A cette question, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, minimise ce mardi le risque. Tandis qu'il se montre rassurant, la Banque centrale européenne s'était, elle, montrée beaucoup plus alarmiste, évoquant « une vague d'insolvabilité ».
Les organisations professionnelles et les économistes s'inquiètent de voir une explosion des défaillances une fois que l'Etat commencera à réduire ses aides.
Les organisations professionnelles et les économistes s'inquiètent de voir une explosion des défaillances une fois que l'Etat commencera à réduire ses aides. (Crédits : LT)

Alors que les alertes sur le risque d'une vague de faillites se multiplient, le gouverneur de la Banque de France estime de son côté qu'il ne faut pas exagérer la menace.

Pas plus tard que la semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) prévenait : « la menace d'une vague d'insolvabilité est grande », si les Etats n'opèrent pas un « soutien accru » pour leur solvabilité. Depuis l'éclatement de la première vague en 2020, la réponse massive et rapide des États de la zone euro a consisté à soulager les problèmes de liquidité des entreprises. Des moratoires sur la dette, des garanties sur les prêts et prêts publics ont été accordés. Or, le surendettement résultant de ces mesures « augmente le risque d'une vague majeure d'insolvabilité », avertissait la BCE le 28 avril.

Lire aussi : La vague de faillites d'entreprises se profile en zone euro, selon la BCE

Ne pas exagérer la menace

François Villeroy de Galhau voit de son côté la situation d'un autre œil, rappelant que la trésorerie des entreprises n'était pas particulièrement inquiétante actuellement.

« Il faut éviter d'exagérer les alarmes » même si « la prudence s'impose en la matière », a affirmé le gouverneur lors d'un événement organisé par la banque européenne d'investissement (BEI).

Grâce au soutien massif de l'Etat, le nombre de faillites est resté particulièrement bas depuis le début de la crise sanitaire et économique, inférieur d'environ 40% à sa moyenne habituelle.

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Le calme avant la tempête ?

Mais les organisations professionnelles et les économistes s'inquiètent de voir une explosion des défaillances une fois que l'Etat commencera à réduire ses aides.

« Sur les dernières semaines, les chiffres 2021 sont logiquement passés au-dessus de cette référence 2020 très basse, mais restent significativement inférieurs à ceux de 2019 », a souligné François Villeroy de Galhau.

Selon les derniers chiffres publiés mi-avril par la Banque de France, le nombre de défaillances d'entreprises en mars dernier a diminué de 40,9% par rapport à mars 2020, contre 42,5% de baisse sur un an en février.

Toutefois, selon le cabinet Altares, qui recense l'ensemble des procédures ouvertes auprès des tribunaux de commerces, 79% des jugements prononcés mènent dorénavant à une liquidation de l'entreprise, soit « un niveau jamais atteint en 20 ans ».

« La situation de trésorerie des entreprises est, selon notre enquête mensuelle, aujourd'hui supérieure à sa moyenne historique dans l'industrie et tend vers celle-ci dans les services », a toutefois affirmé mardi François Villeroy de Galhau.

Ce dernier note aussi que les dispositifs existants comme la Médiation du crédit ou les Comités départementaux d'examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi) « n'enregistrent pas aujourd'hui de montée des flux » de dossiers.

Lire aussi : Un an de crise : les plans sociaux explosent, les défaillances chutent

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 05/05/2021 à 9:58
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Une certaine rareté dans les matières premières et équipements se vérifie régulièrement et va peser sur la reprise. Dans les faits nous risquons de découvrir qu'il n'y a pas que les microprocesseurs qui manquent et il me semble nécessaire qu'en l'esp...

à écrit le 05/05/2021 à 9:20
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Personne n'en sait rien : c'est l'avenir. Mais une chose est sûre : on nous annonçait il y a un an une grande catastrophe économique pour la rentrée 2020, et on l'attend toujours. On les entend moins, les corbeaux, ces derniers temps. Comme c'est...

le 05/05/2021 à 11:08
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les profiteurs de cette crise font profil bas ! le palmares reste a établi !

à écrit le 04/05/2021 à 18:18
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C’est du Pipo!!!! Il n’y a aucune crise. Les gens ont épargné un max, les taux sont bas. L’année prochaine, c’est le début des années folles.....

à écrit le 04/05/2021 à 13:47
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bref tout va bien les gens ne vendent plus rien depuis un an, ils ont de la tresorerie grace aux pge ( ca reviendra en impots, apres2022), donc ca va? y a moins de faillites que quand ca va alors que ca va pas, donc il ne va rien se passer? je pen...

le 04/05/2021 à 18:23
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"Les gens ne vendent plus rien" ??... Airbus vend peut-être moins d'avions, et les restaurants/bars souffrent sans doute (et encore, ceux qui ont fait de la VAP s'en sortent parfois très bien), mais de nombreux autres secteurs tirent (fortement parfo...

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