Les prévisions économiques de l'Europe de l'Est s'assombrissent (Berd)

Les conséquences de la guerre en Ukraine vont se faire sentir de plus en plus durement sur les économies des pays de l'Europe de l'Est. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) abaisse ainsi à 3% sa prévision de croissance en 2023 dans ses régions, contre 4,7% antérieurement. En revanche, l'institution relève sa prévision pour 2022, selon un rapport publié mercredi.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) s'inquiète des effets de la guerre en Ukraine qui va se faire sentir de plus en plus durement sur les économies de sa zone, principalement les pays de l'Europe de l'Est.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) s'inquiète des effets de la guerre en Ukraine qui va se faire sentir de plus en plus durement sur les économies de sa zone, principalement les pays de l'Europe de l'Est. (Crédits : Stefan Wermuth)

Les mises en garde et les scénarios sombres s'accumulent sur l'avenir de l'économie mondiale. Après l'OMC qui prédit une « récession mondiale » et l'OCDE qui a fortement dégradé ses prévisions de croissance mondiale pour l'an prochain, c'est au tour de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) d'avertir sur les effets de la guerre en Ukraine qui va se faire sentir de plus en plus durement sur les économies de sa zone, principalement les pays de l'Europe de l'Est.

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Dans un rapport publié mercredi, l'institution abaisse ainsi à 3% sa prévision de croissance en 2023 dans ses régions, contre 4,7% anticipés en mai. En revanche, l'institution relève sa prévision pour cette année à 2,3%, contre 1,1% prévu en mai, les consommateurs ayant davantage dépensé leurs économies de la période de pandémie qu'anticipé, selon le rapport.

Si cela a « temporairement dopé la consommation malgré la chute des salaires réels - hors inflation -, cela s'est traduit par une forte augmentation des déficits des comptes courants en Europe centrale », relève la Berd dans son rapport.

Les prix du gaz pèsent de plus en plus en Europe

Mais pour l'an prochain, les prévisions s'assombrissent. Cette révision « reflète un approvisionnement réduit en gaz depuis la Russie (...) et des pressions inflationnistes dans le monde comme dans les régions de la Berd », note cette dernière. « Nous voyons des prix du gaz beaucoup plus élevés, une inflation en hausse, et le ralentissement attendu en Europe de l'Ouest va peser durement sur les exportations », explique à l'AFP la cheffe économiste de l'organisation de financement, Beate Javorcik.

Les prix du gaz en Europe « atteignent en moyenne 2,5 fois leur niveau de 2021 » en termes ajustés de l'inflation, note la Berd. Elle prévient aussi que « des coûts qui flambent dans les secteurs très consommateurs d'énergie, comme l'aluminium, la sidérurgie ou certains domaines de l'industrie automobile », sans oublier des problèmes de chaîne d'approvisionnement avec l'Allemagne, vont également ralentir la croissance en Europe centrale et dans le sud-est du Vieux Continent.

La Berd fait valoir que ses prévisions pourraient encore être « fortement abaissées si les hostilités s'aggravent ou si les exportations de gaz de Russie sont encore plus réduites ».

Chez les pays en guerre, l'Ukraine devrait subir cette année une contraction économique massive de 30% de son PIB, prévoit la Berd, maintenant son anticipation de mai, avant un rebond de croissance attendu de 8% l'an prochain. Quant à la Russie, l'organisme international prévoit une contraction de 5% du PIB russe cette année puis encore de 3% l'an prochain. Des prévisions inchangées depuis mai. « Nous pensons que les sanctions » qui ciblent la Russie en réaction à son invasion de l'Ukraine « vont avoir un impact sur l'économie russe à l'avenir », souligne Beate Javorcik.

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Inflation record

L'inflation dans les régions de la Berd, qui comprend certains pays du Maghreb ou d'Asie centrale, a atteint 16,5% en juillet, un record depuis 1998, à la fin de la période de transition pour les ex-économies communistes de la zone, souligne l'institution dans son rapport. Tandis que les prix du blé sont « largement revenus à leur niveau d'avant la guerre, les prix du pétrole restent élevés au regard des moyennes historiques », poursuit-elle.

La hausse des prix de l'énergie et de la nourriture pénalise particulièrement les ménages les plus pauvres et représente pour ceux-ci une part majeure de leurs dépenses. Face à la crise du coût de la vie, « plus de deux tiers des économies de la Berd ont mis en place des subventions pétrolières » similaires à celles adoptées dans les économies développées.

(Avec AFP)

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