Nucléaire : pour sortir de la dépendance russe, la Slovaquie choisit Framatome pour ses besoins en combustible

Framatome va fournir du combustible nucléaire à la Slovaquie afin de réduire sa dépendance à l'égard de la Russie. L'annonce a été faite mercredi, en marge de la visite d'Emmanuel Macron à Bratislava, la capitale. Les pays pro-nucléaire de l'Union européenne ont déjà souligné mi-mai la nécessité de veiller à ce que l'Europe continue à réduire sa dépendance à l'égard des importations russes.
La Slovaquie faisait partie des quinze pays pro-nucléaire de l'Union européenne invités à Paris le 16 mai afin d'établir « une feuille de route » du développement de cette énergie.
La Slovaquie faisait partie des quinze pays pro-nucléaire de l'Union européenne invités à Paris le 16 mai afin d'établir « une feuille de route » du développement de cette énergie. (Crédits : Yves Herman)

La Slovaquie ne veut plus dépendre de la Russie en matière énergétique. Dans ce contexte, l'entreprise française Framatome va livrer du combustible « comme les Russes en fabriquent » afin d'alimenter le parc nucléaire slovaque de conception soviétique, selon un document signé avec l'opérateur Slovenské Elektrárne.

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Quatre réacteurs de conception russe VVER répartis dans deux centrales nucléaires

La Slovaquie possède quatre réacteurs de conception russe VVER répartis dans deux centrales nucléaires. Ils ont été mis en service au milieu des années 80 pour ceux de Bohunice et à la fin des années 90 sur le site de Mochovce. Ces réacteurs utilisent pour l'heure du combustible russe et fournissent plus de 50% de l'électricité du pays.

« Nous devons être indépendants de l'approvisionnement russe », a martelé la présidente slovaque Zuzana Caputova lors d'une conférence de presse avec son homologue français, en soulignant que la France était un « partenaire privilégié » dans ce domaine. « Dans le contexte international actuel, Framatome a reçu la demande de l'ensemble des exploitants européens de centrales VVER de contribuer au développement d'une solution énergétique européenne souveraine réduisant la dépendance vis-à-vis des importations européennes », a relevé l'entreprise française.

Il existe 18 réacteurs VVER en exploitation en Europe, dont quatre réacteurs VVER de 1000 MW en République tchèque et en Bulgarie, et 14 réacteurs VVER de 440 MW en Finlande, en République tchèque, en Slovaquie et en Hongrie. EDF sera par ailleurs sur les rangs lors de l'appel d'offres pour la construction d'une prochaine tranche sur le site de Mochovce, à une centaine de kilomètres de Bratislava.

Les pays pro-nucléaires veillent « à ce que l'Europe continue à réduire sa dépendance à l'égard des importations russes »

La Slovaquie faisait partie des quinze pays pro-nucléaire de l'Union européenne invités à Paris le 16 mai afin d'établir « une feuille de route » du développement de cette énergie. La France s'est ainsi érigée en fer de lance européen de l'atome. « Cette réunion a montré que nous pouvions, si on assemblait tous les projets, atteindre un potentiel de 150 gigawatts (GW) de nucléaire déployé en 2050 », contre 100 GW aujourd'hui, a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.

La responsable a exprimé le vœu que les échanges entre pro-nucléaires « permettent d'aider à construire un consensus au sein du conseil européen de l'énergie pour intégrer pleinement le nucléaire dans la stratégie énergétique de l'Union ». Dans une déclaration commune, les participants à cette réunion ont également souligné « la nécessité de veiller à ce que l'Europe continue à réduire sa dépendance à l'égard des importations russes », notamment en ce qui concerne le combustible nucléaire.

En intégrant le Royaume-Uni, « sur la filière nucléaire, nous sommes indépendants au-delà de 90%, il n'y a aucune autre énergie sur laquelle nous avons ce niveau d'indépendance », a souligné Agnès Pannier-Runacher. S'agissant des pays qui comptent sur leur sol des centrales de technologie russe, la ministre a estimé à « une petite dizaine d'années » le temps nécessaire pour sortir de la dépendance au combustible russe.

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(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 06/03/2024 à 11:19
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D'où vient l'uranium, qui recycle les déchets... C'est une mascarade, tout projet nucléaire profite à la Russie !

à écrit le 01/06/2023 à 10:30
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On nous parle en permanence de dépendance envers l'un, pour nous mettre sous la coupe d'un autre ! Alors, qu'il s'agit de reprendre une dépendance locale, c'est à dire une indépendance ! ;-)

le 01/06/2023 à 15:36
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Vous sous-entendez qu'une dépendance de la Slovaquie à la France se substitue à une dépendance à la Russie ??? Si le plus gros risque de la Slovaquie est là, ils vont être relativement libre de leur politique ...!

le 01/06/2023 à 16:51
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Avoir la "dépendance" de la Slovaquie ne va pas être un cadeau, mais plutôt une obligation pour la France, par sa simple appartenance à l'UE de Bruxelles !

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