Présidentielle 2017 : les enjeux du débat avec les 11 candidats

Pour la première fois, les onze candidats à l'élection présidentielle se retrouvent pour un débat TV avant le premier tour. Tour d'horizon des enjeux pour chacun d'entre eux.
Jean-Christophe Chanut
Les onze candidats à la présidentielle se retrouvent pour un débat TV d'avant premier tour inédit. Chacun va vouloir marquer les esprits. Hamon et Fillon vont tenter de se refraire. Le Pen et Macron vont se "tacler" et mélenchon va vouloir profiter de sa dynamique. Mais les autres candidats ne vont pas se priver de mordre les mollets des "cinq grands".

C'est une grande première dans l'histoire de la République... et de l'audiovisuel. Ce 4 avril, pour la première fois avant le premier tour d'une élection présidentielle, les onze candidats en lice* vont participer à un débat. Ce sera sur les chaines BFMTV et CNews à compter de 20h40. Evidemment avec un tel nombre de participants, les règles du jeu seront très strictes : 1 minute d'introduction par candidat, 1 minute 30 maxi pour répondre à une question, 1 minute de conclusion chacun. Quant aux thèmes abordés, ils seront également limités pour tenter d'éviter la dispersion : comment créer des emplois ? Comment protéger les Français Comment mettre en œuvre votre modèle social ? Le tout devrait durer... 3h30.

Bien entendu, les « petits » candidats ont tout à gagner dans ce débat qui va leur assurer une bonne exposition médiatique et leur permettre de préssenter leurs idées devant plusieurs millions de téléspectateurs. Pour autant, en raison du nombre de participants, le temps de parole de chacun des onze postulants sera limité à environ 17 minutes.

Hamon et Fillon doivent se distinguer pour se "refaire"

Pour certains des « grands candidats », ce débat est une occasion de se « refaire ». C'est notamment l'espoir de Benoît Hamon en délicatesse dans les sondages et qui voit son grand rival à gauche, Jean-Luc Mélenchon, prendre progressivement l'ascendant.

Et ce n'est pas le sondage de ce 4 avril (publié par "l'Obs") réalisé par l'Ifop auprès d'un échantillon de 507 sympathisants de gauche pour le compte du collectif « Une victoire pas deux défaites », notamment animé par l'économiste Pierre Larrouturou et l'ancien inspecteur du travail Gérard Filoche, qui va rasséréner Benoît Hamon. En effet, 78% des sympathisants de gauche souhaitent encore que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon s'entendent pour présenter une candidature unique. Et ce sont les soutiens de Benoît Hamon qui s'avèrent les plus favorables à cette « fusion » (93%). Or, comme Jean-Luc Mélenchon est le mieux placé des deux candidats, on devine, s'il devait n'en rester qu'un, que ce ne serait pas Benoît Hamon... Le candidat socialiste va donc tenter lors du débat de marquer les esprits. Ses proche évoquent même « un coup » en début d'émission. Quant au leader de la France insoumise, en pleine dynamique, il aura davantage François Fillon que Benoît Hamon dans sa ligne de mire. Il y a quelques jours en meeting au Havre, il a ainsi déclaré :

« Je ne suis pas en compétition avec Benoît Hamon. Maintenant mon étape, pour nous tous, c'est de rattraper François Fillon. Et une fois qu'on l'aura rattrapé, rattraper le suivant", a déclaré le candidat de la France Insoumise en meeting au havre ».

A droite, François Fillon, actuellement également distancé si l'on se fie aux sondages, devra exploiter pleinement son côté « professoral » pour séduire les Français avec son image de sérieux, et ses accents churchilliens promettant « du sang et des larmes ». Un rôle qui lui avait fort bien réussi lors des différents débats de la primaire de la droite. Mais le candidat « Les Républicains » va devoir surveiller les éventuelles attaques des autres participants sur « les affaires ». L'ancien Premier ministre devra aussi se méfier de Nicolas Dupont-Aignan qui effectue une petite percée dans les sondages à ses dépens.

Macron et Le Pen pourraient se "tacler"

Quant à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, en tête dans les sondages, il leur faudra éviter le « syndrome Juppé ». Durant les débats de la primaire de la droite, en effet, l'ancien premier ministre veillait surtout à ne pas prendre de risques et à parer les coups, pour ne pas perdre sa place de favori. On a vu le résultat. Emmanuel Macron, qui a l'électorat potentiel le plus volatile devra notamment veiller à ne pas répéter cette erreur en se montrant pugnace. Quant à Marine Le Pen, on peut lui faire confiance pour lâcher ses coups, notamment sur Macron qui se trouve au coude à coude avec elle, si l'on en croit les sondages.

Mais, surtout, les « petits » candidats vont certainement vouloir « mordre » les mollets des « grands » candidats... Pas certain donc que, cette fois, les « affaires » soient totalement occultées.

*Installés en arc de cercle face aux deux présentatrices, on trouvera de gauche à droite : François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle, Nathalie Arthaud, Marine Le Pen, Benoît Hamon, Jacques Cheminade, Philippe Poutou, Emmanuel Macron, Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 8
à écrit le 05/04/2017 à 15:13
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J'ai regardé ce débat avec intérêt et j'ai été surpris de voir que certains candidat reprennent des idées de Philippe Pascot sans forcement le citer. Maire adjoint d'Évry de Manuel Valls puis conseiller municipal, ancien conseiller régional, Chevali...

à écrit le 04/04/2017 à 18:49
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Répression par amende de 68 € au manifestant anti fillon à calais .le calaisis une droite dure le vote massif au fn seule riposte

le 04/04/2017 à 20:08
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Amende à 68€ répressive ? Attendez avec la blonde au pouvoir, vos 68€ vous paraîtront dérisoire.

à écrit le 04/04/2017 à 18:24
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Sans aucun intérêt.....certains sont pathétiques....

à écrit le 04/04/2017 à 18:23
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Personnellement, ce genre de " spectacle " ne m'intéresse absolument pas, je sais pour qui je vais voter...et surtout pour qui je ne voterai en aucun cas. Au final, ce sera " Tout sauf la blonde ".

à écrit le 04/04/2017 à 16:21
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Maintenant que ça fait 6 mois que l'on a bien matraqué médiatiquement "fillon macron le pen", on peut parler des autres, il faut bien faire semblant d'être dans une démocratie quand même. "Pas certain donc que, cette fois, les « affaires » soient...

le 04/04/2017 à 18:14
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Vous le savez comme moi, nous sommes en oligarchie ! Et ce pour des milliers de raisons ! J'appelle donc au changement et à l'instauration d'une VI ème république.

le 05/04/2017 à 11:00
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Le problème ce sont les partis politiques professionnels qui auront toujours plus intérêt à s'occuper d'eux-mêmes et de leurs réseaux que des citoyens. J'aurais bien aimé que dans le programme de Poutou, mais normalement il ne dervait pas y avoir...

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