Soulagement en Italie  : Bruxelles va débloquer le déboursement de la troisième tranche du plan de relance européen

L'Italie et la Commission européenne ont conclu jeudi un accord permettant de débloquer le déboursement de la troisième tranche du plan de relance européen post-pandémie, gelée par Bruxelles depuis plusieurs mois en attendant des clarifications de Rome sur l'affectation des fonds et l'atteinte des objectifs.
L'Italie et la Commission européenne ont conclu un accord permettant de débloquer le déboursement de la troisième tranche du plan de relance, gelée par Bruxelles depuis plusieurs mois en attendant des clarifications de Rome.
L'Italie et la Commission européenne ont conclu un accord permettant de débloquer le déboursement de la troisième tranche du plan de relance, gelée par Bruxelles depuis plusieurs mois en attendant des clarifications de Rome. (Crédits : Stefano Rellandini)

Un accord trouvé au forceps. Le gouvernement italien a assuré que la péninsule recevra d'ici la fin de l'année de Bruxelles les 35 milliards d'euros encore prévus par le plan de relance européen post-pandémie pour 2023, malgré certains retards.

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« En accord avec la Commission » européenne, « les modifications proposées » par Rome « n'auront aucun impact sur le montant total des paiements que l'Italie recevra en 2023 avec la troisième et la quatrième tranche pour un montant total de 35 milliards d'euros », indique un communiqué du gouvernement.

Le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, a confirmé que « l'Italie recevra la troisième tranche dans les semaines à venir ». Pour le responsable, c'est une bonne nouvelle tant pour l'Italie que la Commission européenne.

Bruxelles attendait des clarifications sur l'affectation des fonds

L'Italie et la Commission européenne ont conclu jeudi un accord permettant de débloquer le déboursement de la troisième tranche du plan de relance, gelée par Bruxelles depuis plusieurs mois en attendant des clarifications de Rome.. Avec les modifications proposées par Rome, la troisième tranche sera réduite à 18,5 milliards d'euros tandis que la quatrième montera de 16 à 16,5 milliards. Ces modifications concernent notamment la création de crèches, les bornes de recharge électrique ou encore le projet d'agrandissement des mythiques studios de Cinecittà à Rome. En substance, Rome renonce à 500 millions d'euros de la troisième tranche qui seront récupérés avec la quatrième tranche, le gouvernement ayant reporté l'objectif de construction de cités universitaires avec la création de 7.500 lits supplémentaires pour les étudiants.

Encore des interrogations sur la quatrième tranche

Quant à la quatrième tranche, Rome avait annoncé la semaine dernière son intention de renégocier avec Bruxelles plus d'un tiers des objectifs à atteindre, ce qui pourrait retarder son déboursement et peser sur les comptes publics. « Nous avons reçu une demande de modification de dix des 27 objectifs pour la quatrième tranche et nous prendrons une décision », a commenté Paolo Gentiloni.

Première bénéficiaire du plan européen post-pandémie, l'Italie devrait encaisser 191,5 milliards d'euros d'ici à 2026 mais elle est à la traîne sur les réformes à mener en échange de l'aide. Des retards dans le déboursement des fonds européens risquent de freiner la croissance économique et aggraver la situation financière de la péninsule.

« J'espère que ces ressources arriveront, si elles n'arrivent pas, cela devient un problème, c'est évident » avait déclaré il y a une dizaine de jours le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti. « Le gouvernement admet que la quatrième tranche est en retard ou n'existe plus. Cela nous inquiète, la majorité est en plein chaos », avait réagi le chef de file du Parti démocrate (centre gauche) au Sénat, Francesco Boccia.

L'opposition vent debout

Les autorités italiennes ont dépensé cette année seulement 2,03 milliards d'euros sur 33,82 milliards prévus dans le cadre du plan de relance, selon un rapport du Centre d'études du Parlement italien publié fin juin. A titre de comparaison, des dépenses de 17,21 milliards d'euros, soit presque la totalité des 17,66 milliards prévus, ont été engagées en 2022.

« Nous sommes en train de perdre le plan de relance et, avec lui, notre crédibilité internationale et la possibilité de moderniser le pays. Nous sommes dans une situation d'urgence », a récemment jugé Carlo Calenda, chef du parti centriste Azione. Il a fustigé un « retard retentissant », ajoutant que « presque tous les fonds » dépensés l'ont été par le précédent chef du gouvernement Mario Draghi qui a passé le relais à Giorgia Meloni fin octobre 2022.

La dette publique de l'Italie s'élève à plus de 144% du Produit intérieur brut (PIB), soit le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce. Le déficit public a quant à lui augmenté à 12,1% du PIB au premier trimestre, contre 11,3% sur la même période de 2022, dans un contexte de « réduction de la pression fiscale », a annoncé mardi l'Institut national des statistiques (Istat). Pour l'ensemble de l'année, Rome table cependant sur un déficit à 4,5% du PIB, en nette baisse par rapport aux 8% enregistrés en 2022, grâce à l'accalmie sur les prix de l'énergie qui réduit les subventions aux ménages et entreprises. Le gouvernement italien s'est engagé dans sa feuille de route économique publiée en avril à réduire « progressivement » mais « durablement » le déficit public, qui devrait passer à 3,7% du PIB en 2024, 3% en 2025 et 2,5% en 2026. Parallèlement, le ratio de la dette publique devrait baisser à 140,4% du PIB en 2026, contre 144,4% en 2022, tout en restant nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro.

 (Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 21/07/2023 à 13:39
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S’il fallait une preuve supplémentaire que les pays d’Europe n’ont plus rien à dire sur leur politique !

à écrit le 21/07/2023 à 12:28
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Bonjour, Je reste surpris des pression exercer sur les etat européens par la commission européenne. D'ailleurs, je souhaiterais savor combien coûte effectivement ce plan de relancer, etat par etat ... la parts reçu de l'union européenne et la p...

le 21/07/2023 à 19:59
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Dotée de 312,5 milliards d’euros répartis sous forme de subventions aux États membres, la “facilité pour la reprise et la résilience” (FRR) est le principal instrument du plan européen. Son versement s’étalera sur trois ans, entre 2021 et 2023, dont ...

à écrit le 21/07/2023 à 10:36
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Les Italiens ont mal voté. Penser que des populistes tendance extrême droite leur apporteraient des solutions est une illusion. L'Italie s'enfonce doucement dans un scénario à la Grecque.

à écrit le 21/07/2023 à 8:44
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"Les petites filles modèles sont les élues de l'Europe" Brigitte Fontaine

à écrit le 21/07/2023 à 8:37
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L'UERSS où l'empire prévu pour durer mille ans mais ce serait étonnant.

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