
Se rapprocher face aux « menaces qui pèsent sur notre société » et qu'on « ne peut affronter seuls ». A l'heure où la Pologne conteste le droit de l'Union, le candidat à la primaire Les Républicains Michel Barnier a exposé dimanche sa vision du projet européen sur CNews, Europe 1 et Les Echos. L'ancien négociateur du Brexit a plaidé pour une « mutualisation de nations », capables de s'unir face au « réchauffement climatique », au « terrorisme » ou à la « finance mondiale ».
« Il y a une table autour de laquelle va s'organiser l'ordre ou le désordre du monde dans les 30 ans qui viennent », où « sont assis les Américains, les Chinois, l'Inde, la Russie, le Brésil » mais le risque est que « nous [soyons] éliminés de cette table », a-t-il développé. Et de préciser qu'il ne s'agit pas de « renoncer » ou de « partager » la souveraineté nationale de chacun des pays, mais de s' « associer ».
« D'ici à 30 ou 40 ans, il n'y aura peut-être plus que l'Allemagne, et encore, et je n'ai pas envie que la France soit spectatrice des décisions prises par les autres », a-t-il averti.
Celui qui espère porter les couleurs de la droite à la présidentielle française d'avril 2022 a aussi commenté la décision historique de la Cour constitutionnelle polonaise contre la primauté du droit européen, la qualifiant de « problème ». « Les Polonais ont accepté d'entrer dans l'UE, ils ont accepté les traités. Ils l'ont voulu, personne ne les a obligés. Et 17 ans après ils disent 'on peu ne plus reconnaître des traités' », s'est-il étonné.
Vendredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'était dite « profondément préoccupée » par la situation, et s'était engagée à « faire respecter les principes fondateurs » de l'UE sur la primauté du droit européen et des arrêts de la Cour de justice. Un bras de fer qui rappelle celui avec Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'Union européenne le 1er janvier 2021.
Pêche post-Brexit
Michel Barnier est d'ailleurs revenu sur le Brexit et la crise de la pêche actuelle avec les Britanniques quant à l'octroi de licences à des bateaux français. « S'ils ne veulent plus respecter leur accord, il y aura des sanctions », et « peut-être que l'accord global va tomber », a-t-il fait valoir. Ce qui entraînerait le rétablissement « des tarifs douaniers et des quotas ». L'accord en question devait permettre aux pêcheurs français de poursuivre leur activité dans les eaux de la Couronne, mais les permis de pêche tardent a être délivrés, accentuant les tensions entre les flottes.
Pour rappel, la pêche était l'une des principales pommes de discorde entre l'UE et le Royaume-Uni lors des négociations sur le Brexit. Début mai, des dizaines de bateaux de pêcheurs normands et bretons s'étaient massés devant le port de Saint-Hélier à Jersey pour défendre leur droit de continuer à pêcher dans ces eaux, provoquant l'envoi par Londres de deux patrouilleurs pendant quelques heures.
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