Zone euro : léger recul de l'inflation en janvier (-2,8%), encore loin de l'objectif fixé par la BCE

L'inflation a connu un léger reflux dans la zone euro en janvier, à 2,8% sur un an, après 2,9% en décembre, selon Eurostat, mais l'indicateur reste installé très au-delà de l'objectif de 2% que se fixe la Banque centrale européenne (BCE). La France fait partie des mauvaises élèves de l'UE.
Pour Christine Lagarde, présidente de la BCE, il ne fait aucun doute que la zone euro est dans une tendance désinflationniste
Pour Christine Lagarde, présidente de la BCE, il ne fait aucun doute que la zone euro est dans une tendance désinflationniste (Crédits : KAI PFAFFENBACH)

Sur le front de l'inflation, la guerre est loin d'être terminée. Si, selon Eurostat, l'inflation a connu un léger reflux dans la zone euro en janvier, à 2,8% sur un an, après 2,9% en décembre, l'indicateur reste installé très au-delà de l'objectif de 2% que se fixe la Banque centrale européenne.

Ce recul, moins fort que la prévision (-2,7%) des analystes interrogés par Bloomberg, est lié à un moindre renchérissement des prix de l'alimentation (y compris alcool et tabac), à 5,7%, sur un an contre 6,1% en décembre, comme à une inflation plus modérée des prix des biens industriels hors énergie (+2%). Dans le même temps, les prix de l'énergie ont poursuivi leur baisse (-6,3%), mais à un rythme moindre que le mois précédent (-6,7%). La hausse des tarifs des services s'est maintenue à 4% sur un an en janvier.

L'inflation sous-jacente recule de 3,2%, un signe encourageant

Dans l'ensemble, cette quasi-stagnation de l'inflation devrait conforter la BCE dans l'idée que le combat n'est pas terminé pour ramener la hausse des prix à la consommation à son objectif de 2%.

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Un signe très encourageant, néanmoins : le chiffre le plus scruté par les marchés financiers et l'institution de Francfort est celui de l'inflation sous-jacente, corrigée des prix très volatils de l'énergie et de l'alimentation. Cet indicateur, jugé plus représentatif, a reculé en janvier à 3,3%, contre 3,4% en décembre et 3,6% en novembre, restant au-delà de la prévision des analystes (3,2%).

« Nous sommes sur une tendance désinflationniste, cela ne fait aucun doute », a estimé mercredi Christine Lagarde, président de la BCE, « mais nous devons être plus avancé dans le processus pour avoir confiance ».

La BCE s'était prononcée jeudi dernier en faveur d'un troisième statu quo d'affilée, en conservant ses taux à un niveau historiquement haut. Lors de la conférence de presse suivant la décision jeudi dernier, Christine Lagarde avait notamment indiqué maintenir les propos qu'elle avait tenus au forum de Davos indiquant qu'une baisse des taux aux environs de juin était « probable ».

La France parmi les pays les plus touchés

L'Italie (0,9%), la Lettonie (1%), la Lituanie (1%) et la Finlande (0,7%) ont enregistré le taux d'inflation le plus faible en janvier parmi les 20 pays partageant la monnaie unique. Néanmoins, l'inflation est repartie à la hausse en Italie sur un an, après 0,6% en décembre. L'Autriche (4,3%) a vu les prix augmenter moins rapidement, mais connaît toujours l'une des inflations les plus élevées de la zone euro, avec l'Estonie (5%) et la Croatie (4,8%). La France, qui avait mieux contenu l'inflation que ses partenaires en 2022, est désormais parmi les pays les plus touchés, avec un taux de 3,5% sur un an le mois dernier, contre 3,1% en Allemagne.

Sur l'autre front, celui du chômage, le taux de la zone euro s'est stabilisé à 6,4% en décembre, au même niveau qu'en novembre, à son plus bas historique malgré une conjoncture économique morose, toujours selon Eurostat. L'indicateur reste au niveau le plus bas depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série, en avril 1998, pour les pays ayant adopté la monnaie unique européenne. En glissement annuel, le taux de chômage a baissé de 0,3 point en décembre. Pour l'ensemble de l'UE, le taux de chômage s'est établi à 5,9% en décembre, également stable par rapport à novembre et en baisse de 0,2 point par rapport à décembre 2022.

Ces chiffres témoignent de la résistance durable du marché de l'emploi face au recul de la croissance enregistré l'an dernier. Si l'économie européenne a échappé de peu à la récession en fin d'année, elle affiche une maigre croissance de 0,5% sur l'ensemble de 2023 et semble enlisée dans la stagnation avec une Allemagne et l'impact de la remontée des taux d'intérêt.

Les moins de 25 ans bien davantage concernés par le chômage

Quelque 12,94 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage en décembre au sein des vingt-sept Etats membres de l'UE, dont 10,91 millions parmi les vingt pays partageant la monnaie unique. Le taux de chômage s'établit à 7,3% en France, comme les trois mois précédents, contre 3,1% en Allemagne, selon les données harmonisées d'Eurostat. Les taux les plus faibles de l'UE ont été enregistrés en République tchèque (2,8%), à Malte (2,4%) et en Pologne (2,7%). Les plus élevés ont été relevés en Espagne (11,7%) et en Grèce (9,2%). Les jeunes de moins de 25 ans restent bien davantage touchés que l'ensemble de la population, avec un taux de chômage de 14,7% dans l'ensemble de l'UE (contre 14,5% en novembre) et de 14,4% dans la zone euro.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 01/02/2024 à 16:28
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Obsédée par les 2% d'inflation comme 2 % de déficit qui ne reposent sur aucune preuve économique, la BCE aura bien couler l'économie Européenne (voir notamment le secteur du bâtiment) , Lagarde pourra faire donner la leçon aux états et aux salarié...

à écrit le 01/02/2024 à 14:05
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L'inflation n'a rien de gênant si les salaires suivent. C'est au contraire un très bon moyen de désendetter les acteurs économiques. La lutte contre l'inflation actuelle est menée pour défendre les intérêts des rentiers.

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