Zone euro : malgré le ralentissement économique, le chômage reste stable... pour le moment

Alors que la zone euro a frôlé la récession en 2023, son taux de chômage s'est stabilisé à 6,4% en décembre, soit toujours un plus bas depuis 1998.
Le taux de chômage de la zone euro s'est stabilisé à 6,4% en décembre, au même niveau qu'en novembre.
Le taux de chômage de la zone euro s'est stabilisé à 6,4% en décembre, au même niveau qu'en novembre. (Crédits : BRIAN SNYDER)

L'emploi, l'insubmersible variable économique de l'Europe ? C'est ce qui semble se vérifier, puisque le taux de chômage de la zone euro s'est stabilisé à 6,4% en décembre, au même niveau qu'en novembre, malgré une conjoncture économique morose, selon des données publiées ce jeudi par Eurostat. En glissement annuel, le taux de chômage a baissé de 0,3 point en décembre. L'indicateur reste au niveau le plus bas depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série, en avril 1998, pour les pays ayant adopté la monnaie unique européenne.

Pour l'ensemble de l'UE, le taux de chômage s'est établi à 5,9% en décembre, également stable par rapport à novembre et en baisse de 0,2 point par rapport à décembre 2022.

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Les données d'Eurostat sont basées sur la définition du chômage du Bureau international du travail (BIT). Sont considérées comme chômeurs les personnes sans emploi qui ont activement cherché du travail au cours des quatre semaines précédentes et sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux prochaines semaines. Selon cette grille de lecture, quelque 12,94 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage en décembre au sein des vingt-sept Etats membres de l'UE, dont 10,91 millions parmi les vingt pays partageant la monnaie unique.

Des pays aux situations très diverses

Derrière ces chiffres moyens, se cachent néanmoins de fortes disparités entre les 27 Etats membres de l'Union européenne. Ainsi le taux de chômage s'établit à 7,3% en France, comme les trois mois précédents, contre 3,1% en Allemagne, selon les données harmonisées d'Eurostat.

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Les taux les plus faibles de l'UE ont été enregistrés en République tchèque (2,8%), à Malte (2,4%) et en Pologne (2,7%). Les plus élevés ont été relevés en Espagne (11,7%) et en Grèce (9,2%).

A noter aussi, les jeunes de moins de 25 ans restent bien davantage touchés que l'ensemble de la population, avec un taux de chômage de 14,7% dans l'ensemble de l'UE (contre 14,5% en novembre) et de 14,4% dans la zone euro.

Un chômage qui résiste au ralentissement économique...

Reste que les chiffres de décembre témoignent de la résistance durable du marché de l'emploi face au recul de la croissance enregistré l'an dernier.

Pour rappel, le chômage a nettement baissé en Europe depuis la mi-2021, grâce à la forte reprise économique post-Covid qui a succédé à une récession historique. Mais depuis, les choses ont bien changé.

Si l'économie européenne a échappé de peu à la récession en fin d'année, elle affiche une maigre croissance de 0,5% sur l'ensemble de 2023 et semble enlisée dans la stagnation avec une Allemagne et l'impact de la remontée des taux d'intérêt. Malgré une stagnation de l'activité économique dans la zone euro à partir de fin 2022, alimentée par les conséquences de la guerre en Ukraine et la flambée de l'inflation, il a poursuivi son recul avant de se stabiliser depuis le printemps à un niveau inédit en un quart de siècle.

...Pour le moment

Quand sera-t-il pour l'année en cours ? Une chose est sûre, l'incertitude demeure. « Les données disponibles indiquent que l'avenir reste incertain et que les perspectives sont orientées à la baisse », a ainsi déclaré Luis de Guindos, vice-président de la BCE, le 10 janvier.

Une dynamique qui devrait d'ailleurs être mondiale. L'Organisation internationale du travail (OIT) anticipe notamment une hausse du chômage mondial à 5,2% en 2024 contre 5,1% en 2023, liée à une baisse de l'activité économique partout dans le monde.

La France de son côté ne devrait pas échapper à cette dynamique. Après plusieurs années de baisses consécutives, l'Insee table sur un taux de chômage à 7,6% au sens du bureau international du travail (BIT), à la fin du mois de juin prochain, contre 7,4% au troisième trimestre 2024. L'économie tricolore devrait continuer de créer des emplois, mais à une cadence bien moins soutenue que lors du rebond post-covid. En 2022 par exemple, plus de 100.000 emplois ont été créés par trimestre en moyenne. Et au cours de l'année 2023, ce rythme s'est brutalement ralenti pour atteindre 26.000 créations au quatrième trimestre. S'agissant des deux premiers trimestres de 2024, seulement 23.000 emplois devraient être créés.

La Banque de France de son côté le chômage pourrait continuer de grimper en 2024 (7,6%) et en 2025 (7,8%), selon les prévisions de la banque centrale. Après plus de 300.000 créations nettes d'emplois en 2023, l'économie française commencerait à détruire des postes en 2024 (-36.000) et en 2025 (-48.000).

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 01/02/2024 à 14:59
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Faire une relation entre zone euro et chômage n'est que chercher une optimisation dans la monnaie alors que celle ci doit être décentraliser ! Une monnaie locale est un booster pour une région !

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