Aéma signe l’accord définitif pour la reprise d’Aviva France

Le processus de vente de la filiale française de l’assureur britannique Aviva vient de franchir une étape importante. Une nouvelle gouvernance se met en place chez Aviva France. L’Afer, la puissante association d’épargnants, liée à Aviva France par un contrat de coassurance, vient de saluer l’arrivée de son nouveau partenaire.
Le groupe mutualiste Aéma vient de signer l'accord définitif pour racheter Aviva France, une transaction qui devrait être finalisée d'ici la fin de l'année.
Le groupe mutualiste Aéma vient de signer l'accord définitif pour racheter Aviva France, une transaction qui devrait être finalisée d'ici la fin de l'année. (Crédits : SIMON DAWSON)

C'est signé. L'assureur mutualiste Aéma Groupe (Macif et Aésio) et Aviva Plc ont signé l'accord définitif de cession des titres d'Aviva France, une étape importante dans le processus d'acquisition de la filiale française de l'assureur britannique. Il reste désormais à obtenir des autorisations réglementaires, notamment des régulateurs, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l'autorité des marchés financiers (AMF), de la Banque centrale européenne et de l'Autorité de la concurrence, pour finaliser la transaction d'ici la fin de l'année.

En février dernier, Aéma était entré en négociations exclusives avec Aviva Plc pour racheter Aviva France pour un montant de 3,2 milliards d'euros. Depuis, le processus se déroule selon le calendrier prévu, précise un communiqué du groupe mutualiste, sans éléments de surprise sur les aspects économiques et financiers du dossier.

Cette étape s'accompagne d'un changement de gouvernance au sein d'Aviva France, avec le départ de son directeur général, Patrick Dixneuf, qui sera remplacé par Philippe Sorret, ancien directeur général d'Aviva France de 2005 à 2010.

Nouveau départ pour l'Afer

De son côté, Gérard Bekerman, le président de l'Afer, la puissante association d'épargnants, liée à Aviva France via un accord de coassurance, a officiellement exprimé son soutien à la reprise par Aéma. « Nous avons beaucoup échangé, rencontré, dialogué, analysé, réfléchi (...) sur notre futur partenaire et je le dis franchement, le partenaire que nous avons préféré, c'est Aéma », a ainsi indiqué, Gérard Bekerman, lors d'une conférence de presse, en présence de l'état-major d'Aéma.

Dès l'annonce du processus de vente d'Aviva France, l'été dernier, le sujet de l'Afer a été central. Car il constitue à la fois une force et une faiblesse. Une force car l'association regroupe 760.000 adhérents et pèse quelque 60 milliards d'euros actifs gérés. De quoi prendre une part de marché significative sur le marché de l'assurance-vie. Une faiblesse car ce trésor reste toujours massivement investi dans un fonds en euros à capital garanti dont les performances s'érodent peu à peu et qui coûte de plus en plus cher en capitaux propres. Bref, la rentabilité de l'activité est loin d'être au rendez-vous.

La question des fonds en euros

L'an dernier, l'Afer a annoncé un taux de rendement de 1,7% sur son fonds en euros en 2020 (contre 1,85% un an plus tôt), arraché de haute lutte auprès de son partenaire Aviva. Il était en effet de notoriété publique que les relations entre l'Afer et Aviva s'étaient dégradées au fil des ans, à proportion de la baisse continue des taux. Seule l'ancienneté du stock d'obligations accumulé permet in fine à l'Afer de maintenir des rendements relativement compétitifs par rapport au marché.

Autrement dit, l'assurance-vie n'attire plus. C'est pourquoi peu d'assureurs français se sont portés candidats à la reprise du fonds de commerce de l'Afer. La principale candidature concurrente d'Aéma était d'ailleurs constituée d'un tandem, formé d'Allianz pour la partie dommages d'Aviva France, et d'Athora, issu du fonds d'investissement américain Apollo, qui se fait une place en Europe en rachetant des portefeuilles d'assurance-vie.

Le soutien de Gérard Bekerman est une façon de prendre acte du rachat d'Aéma. Le président de l'Afer avait en effet marqué, dans la dernière ligne droite de la compétition, une préférence pour la candidature d'Athora, qu'il avait pourtant voué aux gémonies en septembre dernier.

Reste à l'Afer à négocier avec Aéma son nouveau contrat de partenariat, selon ses quatre exigences « respect du paritarisme, maintien de la performance du fonds général, résolution de vieux contentieux et enfin, la mise en place de moyens permettant aux adhérents de devenir les véritables acteurs de leur association ». Et surtout à Aéma, via sa filiale Mutavie, de délivrer de la performance.

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