Assurance-vie : les unités de comptes soutiennent la collecte

Après plusieurs mois de décollecte ou de faible collecte, l’assurance retrouve en novembre une collecte nette positive de 1,4 milliard d’euros, selon les derniers chiffres de France Assureurs. Une collecte nette essentiellement portée par les unités de comptes, ces contrats au capital non garanti, investis pour l’essentiel dans les actions, et ce, malgré la baisse des marchés en 2021. En revanche, le fonds en euros, à capital garanti, accélère sa décollecte.
Les supports en unités de compte représentent 1,7 milliard d'euros de collecte nette en novembre, alors que les fonds en euros ont décollecté 300 millions d'euros.
Les supports en unités de compte représentent 1,7 milliard d'euros de collecte nette en novembre, alors que les fonds en euros ont décollecté 300 millions d'euros. (Crédits : HANS LUCAS/REUTERS)

« Nous assistons à une forme de stabilité de l'assurance-vie, notamment dans la proportion des unités de comptes dans la collecte », se félicite Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, lors de la présentation des chiffres de collecte pour le mois de novembre. Cette collecte s'est clairement ressaisie, après plusieurs mois de collecte nette faiblarde, voire de décollecte, comme au mois d'octobre. Ce produit d'épargne a sans doute pâti de la moindre appétence des ménages pour l'épargne mais aussi de la concurrence du Livret A dont le taux a doublé à 2% durant l'été.

Ainsi, la collecte nette s'établit à 1,4 milliard d'euros en novembre - plutôt un bon chiffre pour ce mois - ce qui porte la collecte nette de l'assurance-vie à 13,7 milliards d'euros depuis janvier. Les unités de compte ont largement soutenu la collecte, soit une collecte nette de 1,7 milliard d'euros en novembre, malgré la baisse des marchés tout le long de l'année, et représentent 39% de la collecte, une proportion stable mois après mois, année après année. Depuis le début de l'année, les unités de compte ont ainsi engrangé une collecte nette d'environ 30 milliards d'euros, un record.

Les épargnants ont pris acte de la nécessité de diversifier leurs actifs, et les assureurs ont su également proposer une gamme de supports de plus en plus large, notamment vers les produits structurés, le non coté et l'immobilier, et même les obligations dont les rendements deviennent plus attractifs. Toutefois, les assureurs se sont engagés, à l'initiative du superviseur, à clarifier les commissions attachées aux unités de compte, jugés parfois excessifs.

Accélération de la décollecte des fonds en euros

En revanche, le fonds en euros poursuit sa décollecte, de quelque 300 millions d'euros en novembre, soit 17 milliards d'euros depuis janvier, c'est-à-dire une décollecte trois fois supérieure à celle constatée en 2021 sur la même période. Sans parler d'hémorragie, cette décollecte ne doit pas être trop brutale en période de remontée des taux, le temps que les assureurs ajustent leur actif et leur passif.

Cet arbitrage des ménages en faveur des unités de compte, largement favorisé par les assureurs eux-mêmes, s'explique aisément par la faiblesse du rendement des fonds en euros, qui devraient même être inférieurs au Livret A cette année, et bien évidemment, largement négatifs en prenant en compte l'inflation.

Toutefois, les assureurs sont conscients du danger d'une décollecte trop rapide sur les fonds en euros et ils devraient annoncer, pour 2022, des rendements en hausse sensible par rapport à 2021. Ce qui devrait freiner la décollecte, voire favoriser une collecte à nouveau positive sur les fonds en euros.

Les annonces de rendement au titre de 2022 vont s'échelonner tout le long de ce mois de janvier, les premières annonces étant généralement les plus généreuses. Ainsi, quelques assureurs de niche ont déjà annoncé des hausses substantielles, comme Milleis (2,15%) ou Garance Epargne (2,8%).

Les assureurs auront en ligne de mire la rémunération du Livret A, qui doit d'ailleurs être revalorisée au 1er février, et ils ne devraient pas trop s'en écarter. En 2021, le rendement moyen des fonds en euros était de 1,28%, selon l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Les assureurs pourront notamment puiser dans leurs provisions pour participation aux bénéfices (PPB), soit un stock de 71 milliards d'euros (près de 5% des provisions mathématiques) pour proposer, pour 2022, des hausses significatives. Et déjà certains assureurs lèvent certaines restrictions à la collecte sur les fonds en euros.

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