
La hausse des taux d'intérêt a également un coût pour les assureurs. Pour AXA, numéro un mondial de l'assurance dommages pour les entreprises, elle s'est traduite par des moins-values en « mark-to-market » qui expliquent, pour l'essentiel, le recul de 11% du résultat net de l'assureur à 6,7 milliards d'euros.
Mais cette hausse des taux a également eu un impact positif sur le résultat opérationnel de la branche dommages, avec des revenus d'investissements en forte hausse de 350 millions d'euros. En dommages, l'actif est plus court, ce qui permet de réinvestir à des taux plus élevés. Au total, l'assureur termine 2022 avec une hausse de son chiffre d'affaires (+2% à 102 milliards d'euros de primes) et une progression de son résultat opérationnel (+4% à 7,3 milliards d'euros) « dans un environnement pas facile ».
« Ces résultats sont le fruit d'une longue transformation du groupe », a souligné Thomas Buberl, directeur général d'AXA, lors de la présentation des résultats.
Toute la stratégie du groupe a été notamment de se « désensibiliser » des marchés financiers pour se tourner vers le risque technique, celui du dommage, de la prévoyance ou de santé.
L'exposition au risque financier a ainsi chuté de 80% dans les années 2010, à moins de 15% aujourd'hui. Une stratégie qui n'est absolument pas remise en cause avec la remontée des taux d'intérêt, nous précise Frédéric de Courtois, directeur général adjoint, en marge de la conférence.
Nouveau programme de rachat d'actions
Les activités dommages contribuent désormais à 60% du résultat opérationnel contre une contribution de 30% du pôle épargne et retraite. L'exposition du groupe au risque « Cat Nat » est resté stable à 2 milliards d'euros, malgré la forte baisse de la réassurance sur les catastrophes naturelles de la filiale XL Re, de 40% en 2022 (et 35% prévu en 2023).
Dans cette dernière année d'exécution du plan « Driving Progress 2023 », Thomas Buberl se déclare confiant pour l'année à venir et espère même dépasser certains objectifs du plan, comme la croissance du résultat opérationnel. En revanche, le ratio de solvabilité de l'assureur a reculé à 215% (contre une cible de 190%), une baisse liée à une distribution généreuse aux actionnaires.
Le dividende par action progresse ainsi de 10% à 1,7 euro (soit plus de 6% de rendement) mais, surtout, l'assureur a annoncé un nouveau programme de rachat d'actions d'un montant de 1,1 milliard d'euros. Pour mémoire, le groupe avait déjà lancé l'été dernier un programme de rachat d'actions d'un montant de 1 milliard d'euros.
La nouvelle a été saluée par le marché, avec un cours de l'action en hausse de 3% en fin de séance, sur un marché légèrement haussier. Le rebond du titre est de 10% depuis le début de l'année et de 20% depuis six mois pour retrouver des niveaux proches de ses plus hauts-historiques.
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