Goldman Sachs : le bond des profits tombe plutôt mal

Accusée de fraude, la prestigieuse banque d'affaires vient de publier une très forte progression de son bénéfice net, à 3,3 milliards de dollars. Après la SEC, les autorités britanniques ont, elles aussi, décidé d'ouvrir une enquête.

Une nouvelle fois Goldman Sachs bat toutes les attentes. La prestigieuse banque d'affaires a vu ses profits doubler au premier trimestre 2010, à 3,3 milliards de dollars. L'an passé à la même époque, elle s'était "contentée" d'un bénéfice net de 1,66 milliard de dollars. Par action, cela représente 5,59 dollars, bien au-delà des 4,01 dollars escomptés par les analystes.

Le produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires pour les banques, a grimpé de 35% sur la période, pour atteindre 12,8 milliards de dollars. Une performance elle aussi nettement supérieure aux prévisions, le consensus des marchés ne misant que sur 11,16 milliards.

"Notre performance du premier trimestre reflète l'apparition de davantage de signes de croissance économique", s'est félicité Lloyd Blankfein, le PDG de la banque. "Bien que nous soyons encouragés par les perspectives de croissance de l'économie, nous continuons à mettre l'accent sur un niveau de capital et de liquidités élevés, et une gestion disciplinée".

Par ailleurs, le Financial Services Authority (FSA), le régulateur britannique des marchés boursiers, a ouvert ce mardi une enquête formelle sur le comportement de Goldman Sachs, quatre jours après l'ouverture d'une procédure similaire par son homologue américain, la Securities and Exchange Commission (SEC).

La SEC reproche à Goldman Sachs d'avoir caché aux marchés qu'elle avait créé et structuré un CDO ("collateralized debt obligations"), un produit de dette complexe adossé à des prêts immobilier résidentiel, à la demande de l'un de ses principaux clients, le fonds d'investissements Paulson. Ce dernier était impliqué dans le choix des titres alors qu'il avait lui-même pris une position de vente à découvert sur ce portefeuille, misant donc sur la baisse de sa valeur.

Un des vice-présidents de la banque, Fabrice Tourre, est également poursuivi. Il est considéré par les autorités comme le principal responsable dans ce montage, qui aurait fait perdre plus d'un milliard de dollars à plusieurs investisseurs. En un peu plus de neuf mois, 99% de ce portefeuille a en effet été dégradé, précise la SEC. Paulson aurait versé 15 millions de dollars à Goldman Sachs pour concevoir la structure du CDO

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Commentaires 2
à écrit le 21/04/2010 à 6:33
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Il serait temps de faire abstraction du terme de "vice-président" (VP). Dans les banques anglo-saxonnes, cela correspond à un niveau hiérarchique moyen. Il doit y avoir plusieurs milliers de VP chez Goldman, idem chez JP, Barclays... Annoncé comme ce...

à écrit le 20/04/2010 à 13:52
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Ouf, aujourd'hui personne ne peut dire: on ne savait pas! Mais la déconstruction des ramifications de ce géant de la finance risque d'entrainer le chômage là où on ne s'y attend pas.

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