Le calendrier de la recapitalisation des banques françaises se précise. Celles-ci devront présenter le 15 décembre à l'Autorité de contrôle prudentiel "un plan détaillé" des mesures qu'elles comptent prendre pour atteindre un ratio de fonds propres durs de 9% d'ici au 30 juin 2012, a annoncé mercredi le Premier ministre, François Fillon, qui s'est entretenu durant près d'une heure et demie ce matin avec les dirigeants des principales banques françaises, en présence de Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, et de François Baroin, ministre de l'Economie.
La France reste déterminée à obtenir l'application du plan de sauvetage de la Grèce décidé le 27 octobre
Pour mémoire, cet objectif d'un ratio de fonds propres durs de 9% au 30 juin 2012 - correspondant à une recapitalisation de 8,8 milliards d'euros pour les banques françaises - avait été fixé dans le cadre du plan de sauvetage de la Grèce, conclu à Bruxelles le 27 octobre. Un accord dont "la France reste déterminée à obtenir, avec ses partenaires, l'application pleine et entière", a martelé François Fillon, alors que le projet de référendum grec risque de rendre caduc le plan du 27 octobre. Ce dernier implique notamment, pour les banques, de renoncer à la moitié de leurs créances sur la Grèce.
Les bonus au titre de 2011 seront en baisse significative
D'ores et déjà, les banques "m'ont dit ce matin qu'elles pourraient atteindre l'objectif de 9% via la mise en réserve de leurs bénéfices et la maîtrise de leurs risques", a indiqué François Fillon. Autrement dit, sans faire appel à l'argent public. Dans le cadre de cette discipline, "les banques devront faire preuve de la plus grande modération dans le versement de dividendes et de bonus", a insisté le Premier ministre. Ajoutant que les bonus versés au titre de 2011 devraient donc être "en baisse significative."
L'évolution des crédits aux entreprises sera suivie de près
Enfin, pour le chef du gouvernement, pas question que la cure d'austérité des banques provoque une raréfaction du crédit aux entreprises, en particulier aux PME. Dans cette optique, François Baroin sera chargé de suivre trimestre par trimestre l'évolution des encours de prêts bancaires aux entreprises, avec Christian Noyer et Gérard Rameix, médiateur du crédit. "Les banques françaises feront tous les efforts nécessaires pour poursuivre le financement de l'économie", a assuré mercredi la Fédération bancaire française. Ce qui ne sera pas chose facile : les crédits bancaires au secteur privé dans la zone euro risquent de baisser de 5% au moins, en raison de l'obligation de respecter dès la mi-2012 le ratio de fonds propres durs de 9%, avertit l'Institut de la finance internationale.
Sujets les + commentés