First Republic continue de s'effondrer à Wall Street, faute de plan de sauvetage

Un vendredi catastrophique à Wall Street (-43%) a clôturé une semaine infernale pour la banque First Republic, dont l'avenir est plus que jamais incertain. Les nombreuses rumeurs de plan de sauvetage n'aboutissent pas, ce qui ne laisserait d'autre choix qu'une intervention des autorités américaines pour sortir de la situation;
First Republic Bank n'est toujours pas tiré d'affaires.
First Republic Bank n'est toujours pas tiré d'affaires. (Crédits : MIKE SEGAR)

-43% ! L'action de la banque régionale américaine First Republic a de nouveau plongé vendredi à la clôture de Wall Street. Ce nouvel effondrement porte à -75% l'évolution du cours depuis mars. Pourtant, la situation semblait plutôt s'améliorer en début de semaine. La banque expliquait qu'elle avait survécu à la ruée aux guichets de ses clients, et des rumeurs de plan de sauvetage laissaietn envisager une sortie par le haut pour la banque.

Mais selon le Wall Street Journal, l'agence américaine chargée de garantir les dépôts bancaires, la FDIC, pourrait prendre dès ce week-end le contrôle de la banque puis revendre ses actifs à un autre établissement. JPMorgan Chase et PNC Financial Services font partie des sociétés intéressées. La perspective de cette mise sous séquestre, bien qu'incertaine a fait fuir les investisseurs.

Une valorisation en chute de 97% sur l'année

Le sort de First Republic est en suspens depuis sa défaillance rapprochée avec deux autres banques américaines aux profils similaires, Sillicon Valley Bank et Signature Bank; début mars. Les autorités et d'autres établissements financiers sont déjà venus à sa rescousse pour éviter qu'elle ne connaisse le même sort que ses deux consœurs, à savoir la faillite après des retraits massifs soudains de la part de leurs clients.

Avec réussite : First Republic a confirmé en début que nombre de ses clients avaient retiré plus de 100 milliards de dollars de dépôts au premier trimestre, sans qu'elle ne flanche. Et pour cause : l'entreprise a pu compter sur 30 milliards de dollars de fonds apportés par les autres banques dans ses comptes. Mais cette survie réussie n'est pas suffisante aux yeux des investisseurs, qui ont fait plonger l'action mardi et mercredi avant de lui accorder un répit jeudi, et donc de la baisser plus que jamais vendredi.

Résultat : la valorisation de First Republic ne s'élève aujourd'hui qu'à 654 millions de dollars, contre 20 milliards en début d'année plus de 40 milliards à son pic en novembre 2021. Elle s'est donc écroulée de près de 97% rien qu'en 2023. Créée en 1985 en Californie, elle avait réussi à se hisser à la 14e place du classement des plus grandes banques américaines (en termes de taille d'actifs) l'an dernier.

Qui veut de First Republic ?

Pour redresser la tendance, la direction avait présenté lundi soir quelques mesures destinées à renforcer la santé financière de la banque. Elle a aussi souligné qu'elle étudiait des « options stratégiques » mais sans donner beaucoup de détails. Dès lors, toutes les solutions sont envisageables : intervention des autorités, vente totale ou partiel des actifs, statu quo en misant sur une baisse prochaine des taux d'intérêts...

Pour Alexander Yokum, du cabinet CFRA, le scénario d'une prise de contrôle de l'établissement par les autorités avant la revente des actifs à un prix réduit fait partie des plus probables. Les autorités pourraient toutefois être réticentes à sauver une troisième banque en peu de temps.

Et pour cause : avec les faillites de SVB et Signature Bank, la FDIC a suscité l'idée que tous les dépôts étaient protégés, y compris ceux au-delà de la limite légale des 250.000 dollars, alors qu'elle n'en a pas légalement l'autorité, a remarqué Sheila Blair, ancienne patronne de cette agence. Mais si la FDIC ne le fait pas, « cela pourrait surprendre les gens et être perturbateur », a-t-elle ajouté alors qu'elle était interrogée sur la chaîne CNBC au sujet d'un risque de contagion au reste du secteur bancaire.

L'hypothèse d'un rachat de certains actifs par d'autres banques sans intervention des autorités est envisageable mais fait également face à des obstacles importants, dans la mesure où une majorité des prêts accordés par First Republic sont des prêts immobiliers à taux fixes, qui ont donc perdu de la valeur avec la récente hausse des taux d'intérêt, explique Alexander Yokum. Quant au scénario d'un rachat simple par une autre banque, il est pour une raison similaire peu probable à ses yeux. Le nouveau propriétaire devrait immédiatement intégrer dans ses comptes le fait que les actifs de First Republic liés à des taux fixes comme les prêts immobiliers ou les bons du Trésor ont perdu de la valeur.

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Commentaires 2
à écrit le 29/04/2023 à 20:00
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Pourquoi protéger au-delà de 250 000 dollars US les dépôts douteux de clients orientaux? (cf. images de file d'attente chez SVB) C'est tout de même étonnant que les autorités financières américaines ne s'interrogent pas sur l'extrême volatilité ...

à écrit le 29/04/2023 à 9:51
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Ca fait plaisir de voir que toute cette pyramide de Ponzi s'écroule enfin

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