Bloomberg sanctionnée par l'AMF pour fausses informations sur Vinci

L'Autorité des marchés financiers a infligé une amende à l'agence d'information financière américaine dans l'affaire du faux communiqué de Vinci. Elle lui reproche de ne pas avoir vérifié les informations avant publication.
(Crédits : Philippe Wojazer)

La Commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers (AMF) a infligé ce lundi 16 décembre à l'agence de presse américaine Bloomberg une amende de 5 millions d'euros pour avoir diffusé en 2016 des informations financières au sujet du groupe de construction Vinci "qu'elle aurait dû savoir fausses". Elle lui reproche d'avoir relayé un faux communiqué de presse faisant état de "découverte d'irrégularités comptables très graves nécessitant une révision des comptes consolidés" qui se traduirait par "une perte nette en lieu et place de profits" et le licenciement du directeur financier.

"Le 22 novembre 2016, entre 16h06m04s et 16h07, deux journalistes du Speed Desk du bureau parisien de l'agence de presse de la société Bloomberg LP ont publié diverses dépêches sur les terminaux Bloomberg reprenant, en substance, le contenu d'un communiqué de presse frauduleux intitulé 'Vinci lance une révision de ses comptes consolidés pour l'année 2015 et le 1er semestre 2016', reçu à 16h05", détaille l'AMF dans un communiqué publié ce lundi soir. "Consécutivement à la diffusion de ces dépêches, dont le contenu a également été relayé par d'autres médias, le cours du titre Vinci a enregistré une baisse de 18,28%", rappelle le gendarme de la Bourse.

La Commission des sanctions reproche à Bloomberg l'absence de vérification des informations avant publication.

"La publication des dépêches par Bloomberg, qui a débuté une minute après la réception du communiqué de presse frauduleux, n'a été précédée d'aucune vérification de la part des journalistes du Speed Desk, alors même que ce communiqué, qui comportait plusieurs inexactitudes, adressé à Bloomberg en cours de séance de bourse et faisant état d'informations d'une grande gravité, laissant présager une chute brutale et immédiate du cours de bourse, appelait à une vigilance accrue de la part des journalistes."

L'agence américaine a annoncé son intention de faire appel de cette décision et reproche à l'AMF de méconnaître "le rôle vital que joue la presse dans une société démocratique".

"Nous regrettons que l'AMF n'ait pas identifié et réprimé les auteurs de ce 'hoax' et qu'elle ait choisi de sanctionner un média faisant ses meilleurs efforts pour rendre compte de ce qui semblait être une information digne d'intérêt", ajoute-t-elle dans un communiqué.

Le groupe de BTP avait précisé qu'il n'avait "pas été victime d'un piratage informatique mais d'usurpation d'identité", avec la création de fausses adresses mail au nom de responsables du groupe ainsi que d'un faux site internet.

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Commentaire 1
à écrit le 16/12/2019 à 19:23
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Usurpation d'identité, ça va loin quand même à ce niveau ils auraient pu aller jusqu'à 50 millions. Qui peut faire confiance à Bloomberg ?

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