Brexit : BlackRock reste à Londres et choisit Budapest, Amsterdam et un peu Paris

Le leader mondial de la gestion d'actifs, qui emploie 3.000 personnes à la City, implantera aux Pays-Bas son entité juridique pour l'Union européenne et la Hongrie sera son principal bureau, avec 450 personnes. A Paris, les effectifs du géant américain, actuellement de 40 personnes, devraient doubler.
Delphine Cuny
L'Américain BlackRock a indiqué à ses équipes que "seulement un très petit nombre de postes sera affecté" par le Brexit.

Paris n'aura pas su convaincre le leader mondial de la gestion d'actifs. Le poids lourd américain, avec plus de 6.400 milliards de dollars sous gestion, a choisi de maintenir sa principale implantation européenne à Londres, où la firme emploie 3.000 personnes, selon une note interne dont Reuters a pris connaissance. Les transferts et délocalisations seront limitées. Après le Brexit, qui sera effectif le 29 mars 2019, c'est à Budapest que se trouvera son plus important bureau, avec 450 personnes occupées essentiellement à des tâches d'informatique et de back-office. En tout, la firme emploie environ un millier de personnes en Europe hors Royaume-Uni.

Afin de pouvoir continuer à servir des clients de toute l'Union européenne après le Brexit, BlackRock installera aux Pays-Bas son entité juridique pour l'essentiel de ses activités au sein de l'UE. Seuls 10 à 20 postes supplémentaires, par transfert ou recrutement local sont envisagés dans les deux ans à venir au bureau néerlandais, dans le risque et le juridique.

"Nous nous préparons depuis plusieurs années aux impacts opérationnels, juridiques et stratégiques du Brexit et, à ce stade, nous pouvons dire que seulement un très petit nombre de postes sera affecté par nos décisions d'étendre nos autorisations réglementaires pour nos entités existantes en Europe continentale" indique le mémo interne consulté par Reuters.

Un hub de gestion alternative à Paris

A Paris, le spécialiste de la gestion passive (fonds indiciels) crée une société de gestion, qui a reçu le feu vert de l'Autorité des marchés financiers (AMF) en septembre, et va y établir son "hub" pour la gestion alternative (stratégies long/short, immobilier, infrastructure). BlackRock va aussi doubler ses effectifs, actuellement de 40 personnes, dans la capitale.

Le groupe fondé et dirigé par Larry Fink laisse toutefois la porte ouverte à d'autres arbitrages :

"Alors qu'il demeure beaucoup d'incertitudes politiques et réglementaires, nous restons flexibles et continuerons à surveiller de près tous les développements" précise la note interne.

Le leader européen de la gestion d'actifs est le français Amundi, filiale du groupe Crédit Agricole.

(Avec Reuters)

Delphine Cuny

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