Une semaine après les inondations qui ont durement frappé le Var et fait 25 morts, l'heure est au bilan pour les assureurs français. Selon la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), le coût de la catastrophe est estimé à environ 700 millions d'euros pour environ 45.000 sinistres.

"On retrouve des ordres de grandeur assez similaires à (ceux de la tempête, ndlr) Xynthia", pour la partie des sinistres liés aux inondations et non à la tempête a précisé le président de la FFSA Bernard Spitz, qui souligne par ailleurs que le coût moyen d'un sinistre lié à l'eau est nettement supérieur à celui d'un sinistre lié au vent.

L'importance de la facture s'explique notamment par le fait que beaucoup d'entreprises ont été touchées, ainsi que de nombreux concessionnaires automobiles. "On ne ne peut pas encore faire une estimation plus précise que cela", a indiqué Bernard Spitz, de nombreux assureurs ayant été eux-mêmes victimes des inondations.

Après la tempête Xynthia, les inondations du Var viennent alourdir la facture pour les assureurs français. "L'année 2010 démarre plutôt plus mal que 2009", a observé le président de la FFSA. Les assureurs ont déjà écopé d'une facture de 1,5 milliard d'euros pour les dégâts causés fin février par le passage sur la France de la tempête Xynthia.

Du coup, cette importante sinistralité devrait avoir "certainement des conséquences visibles" sur les ratios combinés de 2010 (qui mesure la rentabilité technique en rapportant les coûts des sinistres et des frais de gestion aux primes perçues), a reconnu Bernard Spitz, même si l'effet des catastrophes naturelles est limité par la réassurance, vers laquelle les assureurs transfèrent une partie de leurs risques.

Hausse du chiffre d'affaires des assureurs en 2009

L'année dernière, les assureurs avaient déjà fait face à une hausse de la sinistralité se traduisant par une augmentation de 12% de leurs prestations (à 34,7 milliards d'euros) et par une dégradation de leur ratio combiné à 104,2%, contre 99,8% un an auparavant.

Reste que le secteur de l'assurance en France a dans le même temps connu un rebond de son chiffre d'affaires, qui progresse de 9,2% à 200,1 milliards d'euros grâce au redémarrage de l'assurance vie.

La collecte en assurance vie a ainsi augmenté de 13% sur l'année, pour atteindre 138 milliards d'euros, un regain de vigueur impulsé par les contrats dits en euros (à capital garanti), qui ont représenté 87% des versements, un record depuis plus de dix ans.

Signe du succès retrouvé du produit d'épargne préféré des Français, qui pesait à fin avril 1.285 milliards d'euros, 93% des flux nets de placements financiers lui ont bénéficié en 2009, un chiffre qualifié d'historique par le délégué général de la FFSA Jean-François Lequoy.

Une dynamique qui se poursuit cette année. Lors des quatre premiers mois de 2010, l'assurance vie affiche une hausse de son chiffre d'affaires de 10%. Sur l'année, la FFSA prévoit néanmoins un ralentissement, avec une augmentation comprise entre 2% et 6%.