Ce qu'Axa promet au marché pour 2015

Très attendu sur son futur plan qui ne sera rendu public que début 2011, l'assureur, lourdement sanctionné par le marché, a tenu à donner quelques éléments aux investisseurs.
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Axa a dévoilé ce mardi une partie des objectifs financiers qui figureront dans son prochain plan stratégique et qui visent à accroître sa rentabilité et sa présence sur les marchés émergents. Le deuxième assureur européen par la capitalisation boursière, qui tenait sa conférence annuelle destinée aux investisseurs, a également révélé que des ajustements de réserves sur ses produits "variable annuities" aux Etats-Unis (proches des unités de compte et comportant des garanties en capital) auraient un impact négatif de l'ordre de 100 millions d'euros sur son résultat opérationnel au deuxième semestre.

Très attendu sur son futur plan qui ne sera rendu public que début 2011, l'assureur, lourdement sanctionné par le marché, a tenu à donner quelques éléments aux investisseurs.

Plombé par une stratégie jugée parfois floue, par une croissance en berne et par ses déboires en Australie, Axa accuse une des plus mauvaises performances du secteur de l'assurance en Europe. La valeur chute de 20% depuis janvier, alors que son grand concurrent Allianz gagne 3% sur la période et que l'indice sectoriel européen avance de 2,3%.

Le titre a chuté de 4,9% mardi, dans un marché en forte baisse (-2,6%).

L'ensemble du secteur de l'assurance, et les assureurs vie plus que les autres, subissent des pressions à court terme liées à un environnement de taux bas, en Europe et aux Etats-Unis, a plaidé le PDG d'Axa, Henri de Castries, lors d'une conférence de presse, évoquant aussi la faible croissance des pays matures et les incertitudes liées à la future réglementation Solvabilité 2.

"LA STRATÉGIE RESTE CLAIRE"

Allouer le capital avec flexibilité, améliorer la rentabilité et la génération de cash flow et accélérer la croissance rentable, tels sont les grands objectifs du groupe, a résumé Henri de Castries.

"La stratégie d'Axa reste claire (...) Il s'agit toujours d'être la compagnie préférée du secteur (...) mais on peut maintenant se fixer des objectifs plus ambitieux qu'auparavant" grâce notamment à la nouvelle organisation par lignes mondiales de métiers adoptée en 2009, a poursuivi le PDG du groupe.

Le sujet, "ce n'est pas de faire de la croissance mais c'est de trouver la meilleure utilisation du capital et de le déployer là où il y a à la fois de la croissance et des marges", a-t-il ajouté.

Les efforts qui seront déployés pour accroître les parts de marché en santé et en prévoyance s'inscrivent dans cet objectif.

"On nous dit qu'Axa change de stratégie (...) Non. Le monde change et les besoins évoluent. Si vous êtes LVMH et que ce sont les produits rouge qui plaisent, vous n'allez pas vendre autre chose", a-t-il ironisé.

Encore peu présent dans les pays émergents - leur part dans le résultat opérationnel du groupe n'excède pas 5% - Axa a fait de l'Asie un de ses axes de développement majeur. Après un an de déboires, le groupe pourrait enfin voir le bout du tunnel avec la nouvelle offre lancée avec AMP sur sa filiale australienne Axa APH.

PARTENARIATS

Interrogé sur sa stratégie d'acquisition, le PDG d'Axa a dit son intérêt pour des partenariats avec des acteurs bancaires disposant déjà de réseaux de distribution, à l'image de celui qui vient d'être noué en Chine avec ICBC. "Cela nous paraît une voie prometteuse (...) C'est aussi un moyen plus rapide que d'attendre l'éléphant blanc", a-t-il dit.

Le groupe vise maintenant une hausse de son activité dans la santé et la prévoyance, aux marges nettement plus élevées (de l'ordre de 40% pour les affaires nouvelles) que celle de l'assurance vie (environ 20%), avec une progression attendue de cinq points dans le volume des affaires nouvelles d'ici à 2015.

En assurance vie, il dit vouloir augmenter de 20% sur la période ses affaires nouvelles en unités de compte en Europe continentale, alors que le faible niveau des taux d'intérêt rogne les marges des produits en euros.

Henri de Castries a jugé que cet objectif n'était "pas déraisonnable" malgré la réticence des épargnants à investir en actions depuis la crise financière et a dit compter sur les conseils de ses réseaux propriétaires pour parvenir à convaincre leur clientèle.

En dommage, où Axa a déjà augmenté ses tarifs de 2,8% en moyenne depuis janvier et où il pense les relever d'encore 3% en 2011, l'assureur veut renouer avec la rentabilité et vise un ratio combiné courant (hors reprises sur réserves sur exercices antérieurs) compris entre 96% et 100% tout au long du cycle (contre 102,7% au premier semestre 2010) et de 100% (qui équivaut à l'équilibre) sur la seule année 2011.

Il entend aussi réaliser des gains de productivité totalisant environ 1,5 milliard d'euros avant impôts d'ici à 2015 (500 millions en vie et un milliard en dommage), grâce notamment aux évolutions technologiques et au déploiement de plates-formes mutualisées.

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