Ces banquiers qui se reconvertissent dans le vin

Deux anciens banquiers d'affaires de Wall Street sont en en train de lever un fonds de 50 millions de dollars, The Wine Trust, destiné à être investi dans les grands crus.
Un Petrus vaut aujourd'hui 2.457 euros pour le millésime 2010, contre 538 euros en 2005. Copyright Reuters

Il y a une vie après la banque d'affaires. A l'heure où les banques d'investissement licencient par milliers, l'exemple de Brian Mota et de Timothy Clew est à méditer. Ces deux Américains, qui, il n'y a pas si longtemps, travaillaient comme banquiers d'affaires chez JPMorgan Chase et Credit Suisse, sont en train de lever un fonds de 50 millions de dollars, destiné à être investi dans... le vin. Plus précisément, dans les grands crus. The Wine Trust, c'est le nom du fonds géré par les deux quadras, n'est pas à la portée de toutes les Bourses : le ticket d'entrée minimum s'élève à 250.000 dollars, et les frais de gestion annuels représentent 2% du montant investi, sachant que la durée d'investissement est de huit ans. Moyennant quoi, les investisseurs qui auront placé de l'argent dans The Wine Trust pourront espérer un rendement de près de 20% par an.

La « Bourse du vin » a bondi de 195% au cours des sept dernières années

Si Mota et Clew - qui sont par ailleurs de grands amateurs de vin, avec une cave de 500 bouteilles pour le premier et de 600 à 700 pour le second - s'avancent sur une telle rémunération, c'est d'abord parce qu'ils achètent les bouteilles directement auprès de producteurs ou de négociants, sans passer par des courtiers ou des grossistes, si bien qu'il peuvent obtenir des rabais de 25% à 60% sur le prix d'achat. Ensuite, c'est le jackpot pour The Wine Trust, les grands crus se vendant aujourd'hui à prix d'or. Un Lafite-Rothschild vaut 1.307 euros le millésime 2010, contre 490 euros en 2005, et le prix d'un Petrus est passé de 538 à 2.457 euros, dans le même intervalle, selon le site Idealwine. Les clients de The Wine Trust ? Ce sont de grands restaurants, des détaillants ou bien encore des acteurs du London International Vintners Exchange, l'équivalent de la Bourse pour le vin, qui a bondi de 195% au cours des sept dernières années. Une performance à faire pâlir d'envie les investisseurs sur les marchés actions : l'indice parisien CAC 40 a dévissé de 19% au cours des sept dernières années, et le S&P 500 américain a progressé de 21% « seulement. »

10,9 millions de millionnaires dans le monde

Il faut dire que les grands vins, à l'image de l'or, constituent une valeur refuge, particulièrement appréciée des investisseurs en temps de crise. Car, alors que la production de grands crus reste stable, dans le monde, la demande explose, en raison, notamment, de l'augmentation du nombre de millionnaires dans les pays émergents tels que la Chine et la Russie. En 2010, la planète comptait 10,9 millions de millionnaires, un niveau record, selon un rapport élaboré par Merrill Lynch Wealth Management et Capgemini. Les grands crus représentent donc aujourd'hui une classe d'actifs à part entière, au même titre que les actions ou les obligations, avec des volumes d'échanges de 5 à 10 milliards de dollars par an, selon The Wine Trust. Qui compte une dizaine de concurrents, principalement au Royaume-Uni, comme Vintage Wine Fund ou Wine Investment Fund, lequel affiche un rendement annuel de 14,5% depuis 2003.
 

Pour aller plus loin : notre espace vin

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Commentaires 16
à écrit le 16/04/2012 à 13:56
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quel "commodity" n'est pas encore surevalue ? Et regardez la demande qui se profile ...en Chine.

à écrit le 15/04/2012 à 23:16
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Des financiers qui se mettent au vin pour oublier... qu'ils sont à l'origine de la plus grosse crise économique depuis 1929, avec leurs anneries de subprimes, de produits titrisés devenus pourris et autres Lehman Brothers...

à écrit le 15/04/2012 à 12:36
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N'importe quoi !

à écrit le 14/04/2012 à 16:53
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Vont encore pouvoir nous saouler... !

le 14/04/2012 à 20:11
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Wai ... comme dans "un singe en hiver " !

à écrit le 14/04/2012 à 13:59
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Encore plus performant que les grands crus de Bordeaux, le cognac ! Prix d'un hectolitre de 20 ans il y a 5 ans : 1500 ?. Prix du même hecto aujourd'hui : 5000 ?.

à écrit le 14/04/2012 à 13:22
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On cherche tous moyens de faire du fric ... quand des Thomas EDISON donnaient leurs brevets à l'humanité... ce qu'il manque aujourd?hui ... si quelqu'un découvre par exemple un vaccin contre le sida ... en fera t'...

à écrit le 14/04/2012 à 12:13
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Je suis favorable à la création d'une taxe sur le très bon pinard qui fout le camp chez les chinois ou ailleurs ou qui est bu par ceux par qui vient la faillite financière et éconolique et par les richards qui se sont enrichis grâce à la dette et la...

le 14/04/2012 à 13:04
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encore un musulman fiscaliste ! ;o))

le 14/04/2012 à 15:35
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Ce commentaire me parait relever du commentaire raciste indigne de la Tribune.

le 14/04/2012 à 20:03
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ce n'est pas du racisme ... juste de l'humour ! Nuance ! (il est fort probable que j'ai plus d'amis musulmans que vous ... je ne sais pas )

le 15/04/2012 à 19:07
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ma remarque était également un peu décalée, je suis désolé que vous l'ayez prise au premier degré, il n'y a donc aucun pb, bien à vous. Comme un très grand nombre de français, j'ai également d'excellents amis musulmans d'ailleurs pour certains d'entr...

à écrit le 14/04/2012 à 9:44
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Le vin est l'actif qui a le mieux performé (devant l'immobilier !) ces quinze dernières années. Mais toute chose a une fin : le timing n'est pas bon pour investir dans les Grands Crus je pense. Prix en primeur d'une bouteille de Lafite Rothschild en ...

le 14/04/2012 à 13:09
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Truck... tu achètes un pétrolier complet ! ok ça pas le même goût mais en vieillissant ça rapporte !

le 14/04/2012 à 13:41
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Les grands crus, c'est plus cher au litre que le pétrole !

le 15/04/2012 à 10:55
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Le type de fonds dévisse à Londres depuis Mars 2001. Outre les frais de gestion élevé (stockage, etc.) et le prix des grands crus à fini par stagner voir ont régressés pour certain. Beaucoup d'investisseurs novices ont perdu des fortunes. Encore un...

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