Dans la finance, les « boutiques » recrutent

Les petites structures de banque de financement et d'investissement séduisent des candidats auxquels elles n'avaient pas accès avant la crise financière.
Le marché de l'emploi dans la banque de financement commence à se détendre, à New York. Copyright Reuters

Dans deux mois, les étudiants en dernière année d?école de commerce plancheront sur leur examen de sortie.  Que peuvent-ils espérer, une fois leur diplôme en poche? En France, « la visibilité sur les recrutements en banque de financement et d?investissement (BFI) est faible, pour 2012 », soupire Antoine Biot, directeur associé au sein du cabinet de recrutement Robert Walters. Car, en Europe comme aux Etats-Unis, les BFI ont payé un lourd tribut à la crise de la dette dans la zone euro, la défiance des investisseurs ayant laminé les activités de courtage et porté un rude coup au marché du conseil en fusions et acquisitions, ainsi qu?au pilotage d?introductions en Bourse. Résultat, fin 2011, les quatre grandes banques françaises ? BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis ? avaient annoncé la suppression de quelque 5.000 emplois, au total, dans leurs divisions de BFI, dont 1.760 en France.

Les boutiques recommencent à recruter

Reste qu?au sein de la BFI, « il convient de distinguer le conseil en fusions et acquisitions des activités de marchés de capitaux. Alors que ces dernières sont, pour beaucoup, sinistrées, le marché des fusions et acquisitions ? sans être encore vraiment reparti - se détend », nuance Antoine Biot. Ce qui laisse espérer des recrutements dans ce domaine. Surtout, « il faut distinguer les boutiques des grandes BFI », poursuit Antoine Biot. « Les boutiques, elles, recommencent à recruter, depuis quatre ou cinq mois. L?environnement de marché difficile leur permet de séduire des candidats auxquels elles n?auraient pas pu accéder avant la crise. »

Des structures plus réactives

De plus, axées uniquement sur le conseil en fusions et acquisitions, ces mini-BFI sont souvent plus réactives que leurs grandes concurrentes, présentent moins de risques de conflits d?intérêts, et moins de risques de « fuites » au sujet d?opérations ultra-confidentielles. Par boutiques, il ne faut pas entendre Lazard ou Rothschild, qui, tout en étant des « pure players » de la banque d?affaires, sont des structures de grande taille. Les boutiques en question sont des entités d'une vingtaine de personnes au maximum, comme Messier Maris & Associés, créée par l'ancien patron de Vivendi Jean-Marie Messier, Bucéphale Finance, fondée par Jean-Marc Forneri, ou Leonardo & Co, dirigée par Jean Peyrelevade, l'ancien patron du Crédit Lyonnais.

Trois types de profils recherchés

Quels profils recherchent-elles ? D?abord, des chargés d?affaires, responsables des analyses sectorielles et financières, de la recherche de cibles et d?acquéreurs potentiels. Ensuite, de jeunes directeurs et, enfin, des « partners » ou associés, forts de 15 à 20 ans d?expérience, susceptibles de leur apporter de nombreuses affaires, grâce à leur réseau. Combien les boutiques sont-elles prêtes à payer pour ces compétences ? « Un chargé d?affaires avec quatre à cinq ans d?expérience peut prétendre à une rémunération fixe annuelle de l?ordre de 60.000 à 80.000 euros, et un directeur avec huit ou neuf ans d?expérience peut espérer un salaire fixe de 90.000 à 120.000 euros par an », détaille Antoine Biot. Pour les « partners », c?est une autre histoire car, à leur niveau, c?est le bonus, c?est-à-dire la rémunération variable, qui compte, bien plus que la rétribution fixe.

« Last but not least », les candidats à l?expatriation ont peut-être une carte à jouer de l?autre côté de l?Atlantique. Car, si le marché de l?emploi en BFI reste extrêmement difficile à Londres, « il commence en revanche à se détendre à New York », indique Antoine Biot. Avis aux Gordon Gekko en puissance.
 

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Commentaire 1
à écrit le 28/09/2012 à 14:11
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Aller de l'autre coté de l'Atlantique, merci pour le conseil... mais encore faut-il obtenir un visa de travail aux US!

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