Patron de société cotée : ça eut payé

Selon les chiffres compilés par le cabinet ATH, les patrons des sociétés cotées, hors CAC 40 et banques/assurances, ont vu leur rémunération totale baisser de 4% en 2011. Il apparait aussi que les parties fixes augmentent au détriment des variables. Et sur un panel de 400 dirigeants, on ne dénombre que...26 femmes.
Anne Lauvergeon, la seule femme PDG du panel (Areva), n'est plus en poste aujourd'hui... Copyright Reuters
Anne Lauvergeon, la seule femme PDG du panel (Areva), n'est plus en poste aujourd'hui... Copyright Reuters (Crédits : <small>Reuters</small>)

Au moment où Bob Diamond, le sulfureux patron de la Barclays tout fraîchement déchu, annonce qu?il renonce à son extravagant bonus de 20 millions d?euros, il est intéressant de voir comment se payent les patrons d?entreprises de plus petite taille. C?est ce qu?à fait ATH, association de cabinets d?audit et de conseil, qui s?est penché sur les rémunérations de 400 dirigeants de société cotées, hors CAC 40 et banques/assurances. Le panel retenu regroupe 161 sociétés des compartiments A, B et C de la cote française.

490.000 euros par an en moyenne

En moyenne, les rémunérations totales de ces dirigeants (intégrant les parties fixes, variables, les avantages en nature et les jetons de présence) se sont élevées à 490.000 euros par an contre 508.000 en 2010. Une baisse globalement corrélée avec la diminution des résultats constatés sur la même période. Si l?on regarde plus dans le détail, cette même rémunération totale a atteint 800.000 euros en moyenne pour les dirigeants des entreprises du compartiment A qui regroupe les capitalisations supérieures à un milliard d'euros (-9% sur 2010), 403.000 euros sur le compartiment B, les capitalisations comprises entre 100 millions et 1 milliard (-7%) et 238.000 euros sur le compartiment C, moins de 100 millions (+9%). A titre de comparaison, rappelons que les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 2,4 millions d?euros en 2011 quand ceux des PME de moins de 20 salariés ont touché 47.000 euros sur l?année et ceux d entreprises de 20 à 50 salariés 76.000 euros.

Les actions gratuites et stocks options accroissent sensiblement le total

Afin de mieux lisser la différence entre les très hauts salaires et les très faibles, ATH a également calculé les salaires médians du panel retenu. Du coup, la moyenne retombe à 530.000 euros annuels sur le compartiment A, 330.000 euros sur le B et 215.000 euros sur le C. Il est intéressant de noter qu?en 2011, la part fixe des salaires de ces personnalités a augmenté alors que les parts variables ont diminué. Sans doute sous l?effet des controverses nées des bonus pharaoniques distribués à certains, dont plusieurs banquiers américains et britanniques.
Lorsque l?on intègre la distribution de stocks options ou d?actions gratuites, la rémunération globale de ces dirigeants grimpe assez singulièrement. On arrive ainsi à 1,21 million d?euros en moyenne sur le compartiment A (-5% sur 2010), 454.000 euros sur le B (-11%) et 248.000 euros sur le C (+4%). La hausse concernant essentiellement le compartiment A. De façon assez logique d?ailleurs, les plus petites entreprises se versant beaucoup moins d?actions et de stocks options que les grosses capitalisations.

Les femmes ne touchent que 56% de la rémunération globale d'un homme

Selon l?étude du cabinet ATH, sur les 400 dirigeants du panel retenu, on dénombre seulement?.26 femmes. Une bien maigre proportion alors qu?au niveau des conseils d?administration de gros efforts sont fait pour atteindre la parité. Et encore, sur les 26, il n?y avait qu?une seule pdg, les autres étant directrices générales ou déléguées. Et l?on peut effectivement parler au passé, puisque cette femme pdg n?était autre qu?Anne Lauvergeon, aujourd?hui partie de la tête d?Areva. Plus "remarquable" encore : la rémunération totale de ces femmes est égale à 66% de celle des hommes. Leurs appointements globaux, quant à eux, ne représentent que?56% de ceux de leurs homologues masculins.

Encore des progrès à faire en matière législative

Dans l?ensemble, ATH est assez élogieux sur la qualité des informations fournies par les sociétés. 82% du panel présente dorénavant les tableaux requis par l?AMF pour détailler les rémunérations des mandataires sociaux. Elles étaient 32% à le faire en 2008. « Face à ces constats, une évolution et une simplification du cadre législatif et réglementaires apparaissent encore nécessaires afin, notamment de préciser et d?harmoniser les rémunérations exceptionnelles et d?identifier l?information à fournir lorsque les rémunérations différées impactent le résultat de l?entité », lance Pierre Godet, président d?ATH.
 

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Commentaires 5
à écrit le 11/07/2012 à 19:42
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Pour diviser les rémunérations par deux chez les dirigents, il n'y a donc qu'à nommer uniquement des femmes !!! ;-)

à écrit le 11/07/2012 à 10:25
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Au moment où Bob Diamond, le sulfureux patron de la banque JP Morgan... Erreur, c'est l'ex patron de Barclays !

à écrit le 11/07/2012 à 8:56
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Bob Diamond est le patron de Barclays, non de JP Morgan (Jamie Dimon pour JPM)....

à écrit le 10/07/2012 à 23:49
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"Au moment où Bob Diamond, le sulfureux patron de la banque JP Morgan tout fraîchement déchu". => Monsieur l'Editeur, revoyez votre copie. Bob Diamond = Barclays (recemment dechu en effet).Jamie Dimon = JPMorgan, encore PDG que je sache. il ne faut ...

à écrit le 10/07/2012 à 19:51
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Je vais pleurer sur leur sort ! Il ne faut pas oublier les à cotés : voiture de fonction, gratuité téléphone etc., logement et tout ce que l'on ne sait pas.

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