L'Espagne préfère se passer de l'aide européenne pour recapitaliser Bankia

Le fonds public bancaire de restructuration va apporter 4 à 5 milliards pour recapitaliser Bankia en urgence. Et le transfert d'actifs toxiques à une 'bad bank' ne modifiera pas ses besoins de capitaux qui resteront déterminés par les résultats des stress tests menés par Oliver Wyman.
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Le ministre de l?Economie espagnol, Luis de Guindos, a confirmé Lundi dans une interview radiophonique sur Onda Cero, que le Fonds de restructuration bancaire espagnol, le FROB, apportera de façon imminente entre 4 et 5 milliards d?euros à Bankia. Il s?agit d?une sorte de « recapitalisation-pont », destinée à répondre aux besoins urgents de capital de la quatrième banque d?Espagne, nationalisée en mai, le temps que soit effective l?aide européenne. La recapitalisation par les fonds européens des banques nationalisées est attendue entre novembre et décembre.

Redresser les fonds propres de Bankia en urgence

L?injection du FROB permettra de redresser les taux de fonds propres de Bankia et de sa maison-mère BFA, tombés respectivement à 6,3% et 1,8% après avoir enregistré des pertes de 4,5 milliards d?euros au premier semestre. Les résultats ont été plombés par des provisions de 7,5 milliards d?euros. Le groupe nationalisé réalisera un assainissement supplémentaire d?environ 7 milliards d?euros au second semestre.

Pourquoi, en dépit de ses difficultés à se financer sur les marchés, l?Espagne n?a-t-elle pas fait appel aux 30 milliards d?euros mis à disposition par l?UE en tant que première tranche de l?aide de 100 milliards pour recapitaliser ses banques ? Tout simplement parce « l?Espagne n?a demandé aucun versement de cette facilité d?urgence pour Bankia », d?après le porte-parole de la Commission européenne, Simon O?Connor.

Cette affirmation vient démentir les informations publiées dans le quotidien El País indiquant que les autorités européennes avaient freiné des quatre fers, préférant attendre de connaître les résultats des stress tests menés par Oliver Wyman. L?accord signé en juillet entre l?Espagne et ses partenaires européens rendait pourtant possible un accès quasi immédiat à ces 30 milliards.

La création de la 'bad bank' n'allègera pas la facture

El País affirmait par ailleurs que l?UE estimait en outre que la création d?une ?bad bank?, consacrée par un décret approuvé vendredi dernier par le gouvernement espagnol, allait modifier la situation des banques nationalisées. Bankia, qui réclame 19 milliards d?euros, en fait partie.

Cette société de gestion d?actifs (SGA) permettra d?ôter les biens toxiques des bilans des banques recevant des fonds publics. Selon les prix de transfert de ces actifs à la nouvelle structure, qui seront détaillés prochainement dans un règlement, les pertes induites pour les banques, et donc leurs besoins en recapitalisation seront plus ou moins importants. Le prix et la nature des actifs détermineront également le risque pris par les actionnaires de la SGA, dont l?Etat, qui ne pourra néanmoins contrôler plus de 50% de la structure, ce qui limitera les possibles pertes pour les contribuables.

Toutefois, au Ministère de l?Economie, on affirme que les actifs toxiques étant provisionnés par les banques, leur transfert à la SGA n?altérera pas le calcul des besoins en capital des banques. Les résultats des stress tests de mi-septembre sont donc les seuls déterminants du montant final du plan d?aide européen à la recapitalisation des banques espagnoles.

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