Rapport Liikanen : l'Allemagne s'accroche à son modèle

Le rapport Liikanen, qui recommande une séparation des activités bancaires sous certaines conditions,remet en question le modèle de « banque universelle » allemande.
Copyright Reuters

Le rapport Liikanen ne fait pas que des heureux en Allemagne. Après avoir pris connaissance du texte présenté par le commissaire européen aux services financiers, Michel Barnier, plusieurs acteurs du secteur se sont dressés pour défendre le modèle allemand de banque universelle. Celui-ci repose sur une offre bancaire diversifiée (banque traditionnelle, privé, d?investissement, bancassurance) aux différents acteurs (particuliers, entreprises, institutionnels et instituts financiers), sans cloisonnement de ses activités.

Défense des banques universelles

Pour l?association nationale des banques populaires (BVR), « la structure de l?économie allemande, son orientation à l?exportation et la part élevée de l?investissement bancaire est intimement lié au modèle de banque universelle ». D?après l'organisation Deutsche Kreditwirtschaft, qui rassemble les banques privées et les caisses d?épargnes allemandes, et pour qui « la séparation des activités d?investissement des banques universelles restreint les possibilités de la gestion interne du risque ».


La Deutsche Bank visée


Dans les faits, peu de banques allemandes sont concernées. En effet, la séparation des activités ne serait obligatoire que si la banque d'investissement représente de 15% à 25% de son actif ou dépasse les 100 milliards d'euros. A priori, seule la Deutsche Bank - et ses 240 milliards d?activité de trading - serait concernée, même si certains analystes citent également la Commerzbank ou la LBBW (banque du Land de Bade-Wurtemberg). Pour le président du conseil de surveillance de la Deutsche Bank, Paul Achleitner, la diversification des activités de la banque universelle permet une meilleure gestion du risque alors que ce sont des instituts spécialisés comme Hypo Real Estate, IKB ou Lehman Brother qui ont menacé le secteur pendant la crise. « Il est évident que la remise en cause de ce modèle coûteraégalement à l?industrie allemande » prévient-il dans la Handelsblatt.


15 à 30% de bénéfices en moins


Si les instances européennes décidaient de suivre les recommandations du rapport, la Deutsche Bank pourrait être contrainte de séparer ses activités en deux. Les deux nouvelles entitésdevraient alors se refinancer indépendamment pour respecter les critères de liquidité et de solvabilité.D?après une note d?analyste d?Exane BNP-Paribs, le cloisonnement des activités bancaires pourraient coûter de 15 à 30% de résultat aux banques d?investissement. A côté, une interdiction des activités pour compte propre ne leur couterait « que » 5 à 10%.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 06/10/2012 à 20:06
Signaler
Si les banques européennes doivent s'affaiblir pour des raisons idéologiques, ce sera tout bénéfice pour les "non-européennes".

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.