C'est un bénéfice net de 3,5 milliards d'euros (2,98 milliards d'euros), soit 9,68 dollars par action, que Goldman Sachs a atteint au troisième trimestre. Contre 1,8 milliard un an plus tôt (4,79 dollars par action). C'est mieux que les prévisions des analystes, qui attendaient un bénéfice de 5,57 dollars par action, selon les données Refinitiv I/B/E/S.
Une augmentation qui trouve ses explications dans les recettes générées par le courtage, la force traditionnelle de la firme, qui ont bondi de 29%. Le chiffre d'affaires lié au marché obligataire s'est envolé de 49% quand celui lié au marché-actions a progressé de 10%. Les revenus de la banque dans leur ensemble ont grimpé de 30% à 10,78 milliards dollars, au-delà du consensus qui était de 9,5 milliards de dollars. Le seul revenu net d'intérêt a progressé de 8%, à 1,08 milliard de dollars.
Moins exposé aux particuliers et PME
Contrairement à JPMorgan et Bank of America, qui ont toutes deux fait état d'une baisse de leur revenu net d'intérêt, Goldman Sachs a une activité relativement limitée dans les services bancaires aux particuliers, même si la firme tente d'attirer plus le grand public, avec notamment sa plateforme de prêts et de dépôts en ligne Marcus.
Lors du troisième trimestre, la banque a passé une provision de 278 millions de dollars pour couvrir d'éventuelles pertes de crédit, contre 1,59 milliard au deuxième trimestre. Cette performance montre que la finance continue à gagner de l'argent malgré la récession, qui a fait exploser le nombre de chômeurs aux États-Unis et poussé nombre de petites entreprises à fermer définitivement.
Après de fortes secousses au printemps à l'arrivée de la pandémie sur le sol américain, les marchés ont poursuivi au troisième trimestre le rebond entamé au deuxième, persuadés que les Banques centrales feront le nécessaire pour éviter toute crise de liquidités. Les revenus tirés de l'activité de gestion d'actifs chez Goldman Sachs se sont envolés de +71% quand ceux de la division dédiée aux particuliers et à la gestion de fortune ont augmenté de +13%. Pour David Solomon, le PDG de la banque d'affaires, ses clients « commencent à émerger de la situation économique difficile générée par la pandémie ».
Reprise des licenciements
Cette nouvelle intervient presque deux semaines après une autre, moins réjouissante. Goldman Sachs a en effet expliqué le 1er octobre avoir « pris la décision d'engager un nombre modeste de licenciements ». Un peu moins de 400 personnes d'après l'AFP - ce qui correspondrait à un peu moins de 1% des effectifs de l'établissement - chiffre que la banque n'a pas confirmé. Cela mettrait en tout cas fin à son moratoire instauré au début de la pandémie de Covid-19 et qui consistait à suspendre les licenciements.
La banque d'affaires avait largement dépassé les attentes au deuxième trimestre grâce, déjà, à l'envolée de ses activités de courtage. Son bénéfice net avait toutefois été nettement révisé à la baisse quelques jours après la publication de ses résultats trimestriels, à cause d'une charge de 2 milliards de dollars liée à un accord mettant fin à des poursuites contre la banque pour son rôle dans le vaste scandale de corruption 1MDB.
(Avec AFP et Reuters)
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