JP Morgan Chase met 1,4 milliard de dollars en réserve en cas de scénario noir en 2023

La plus grande banque américaine en termes de valorisation boursière a annoncé ce vendredi qu’elle allait mettre 1,4 milliard de dollars de côté pour ne pas se retrouver en manque de fonds en cas de défaut de paiement de ses créditeurs en 2023.
La banque américaine se montre frileuse face au risque de défaut de ses créditeurs en 2023
La banque américaine se montre frileuse face au risque de défaut de ses créditeurs en 2023 (Crédits : ANDREW KELLY)

Les banques n'aiment pas la récession. JPMorgan Chase l'a encore montré ce vendredi en déclarant qu'une « récession modérée » est le scénario économique le plus probable. Elle a également indiqué avoir a mis de côté davantage de réserves supplémentaires pour faire face aux éventuels impayés. L'établissement a pourtant encore enregistré un bénéfice net de 11 milliards d'euros au quatrième trimestre 2022, en hausse de 6% par rapport au dernier trimestre de 2021. Mais il reste « vigilant » et « se prépare à tout », a indiqué Jamie Dimon, le PDG de l'entreprise.

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De fait, la banque a encore augmenté ses réserves, de 1,4 milliard de dollars, pour pouvoir parer aux éventuelles faillites de ses clients, particuliers comme entreprises. A Wall Street, son action reculait de 2,7% ce vendredi dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.

La banque est confiante pour 2023, mais reste prudente

L'économie américaine reste « solide actuellement avec des consommateurs qui continuent à dépenser leur argent et des entreprises saines », a souligné Jamie Dimon, cité dans un communiqué. Et les effets de la pandémie de Covid-19 continuent à s'estomper. Mais il reste encore de nombreuses incertitudes sur les « effets ultimes » des tensions géopolitiques, de la vulnérabilité des marchés énergétique et alimentaire, de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêts engagée par la banque centrale américaine, a-t-il ajouté.

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D'autant que 2023 pourrait sonner la reprise du du chômage. « Tant que les gens ont du travail, même si les prix sont élevés, ils consomment, ce qui a aidé l'économie sur le troisième trimestre, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, mais nous savons que l'impact du resserrement financier est à venir » en termes de chômage, a, en effet, insisté Kristalina Georgieva la patronne du Fonds monétaire international, lors d'une conférence de presse jeudi. D'autant que la situation n'est pas près de s'améliorer, du fait d'une « inflation qui reste tenace » et face à laquelle « le travail des banques centrales n'est pas encore terminé », a-t-elle rappelé, impliquant dans le même temps que « la crise n'est sans doute pas terminée ».

Dans le même temps, l'impact de la hausse des taux sur les pays endettés sera également dramatique, a rappelé Kistalina Georgieva, dont l'institution alerte depuis plusieurs mois sur le risque de voir une soixantaine de pays émergents et en développement basculer dans une crise de la dette souveraine.

De bons résultats au quatrième trimestre

Un contexte qui pourrait menacer les bons résultats enregistrés par JP Morgan Chaqe lors du quatrième trimestre 2022 qui a été particulièrement rentable. Entre le premier octobre et le 31 décembre, la banque a nettement profité de la hausse des taux d'intérêt, qui a fait bondir de 48% ses revenus nets d'intérêts, soit la différence entre les intérêts que JPMorgan gagne sur les prêts consentis à ses clients et les intérêts qu'elle verse aux épargnants et autres créanciers. Cela a permis de compenser la baisse du nombre de prêts immobiliers et la chute des commissions générées par ses banquiers d'affaires (-57%), les entreprises hésitant à se lancer dans des levées de fonds ou des opérations de fusion-acquisition au vu de l'incertitude économique.

Son chiffre d'affaires a augmenté sur la période de 18% pour atteindre 34,5 milliards de dollars. Sur l'ensemble de l'année 2022, le chiffre d'affaires de l'entreprise a progressé de 6% pour totaliser 129 milliards de dollars, tandis que son bénéfice net a reculé de 22% à 38 milliards de dollars. La banque avait dégagé en 2021 des profits record, grâce notamment à la réduction des réserves mises de côté au début de la pandémie.

(Avec AFP)

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