Malgré la crise, la Banque de France poursuit ses travaux sur une e-monnaie

La banque centrale a donné le coup d'envoi de son appel à projets autour d'une monnaie numérique basée sur la blockchain et réservée aux transactions entre les institutions financières. Les dix dossiers sélectionnés à l'échelle européenne seront connus début juillet.
Juliette Raynal
(Crédits : CHARLES PLATIAU)

Particulièrement mobilisée dans la crise économique liée à la pandémie du coronavirus, notamment via la médiation du Crédit, la Banque de France ne met pas pour autant de côté ses réflexions de plus long terme. Vendredi dernier, l'institution monétaire a donné le coup d'envoi de son appel à projets pour expérimenter une monnaie numérique basée sur une technologie blockchain. L'objectif n'est pas de tester un e-euro à destination du grand public, mais une Monnaie digitale de banque centrale (MDBC) destinée uniquement aux règlements interbancaires afin de répondre aux attentes des intermédiaires financiers en quête d'efficacité, toujours d'actualité malgré le fort ralentissement économique.

Lire aussi : Monnaie digitale, blockchain, IA... comment la Banque de France s'ouvre à l'innovation

Concrètement, la Banque de France souhaite mener des expérimentations autour de deux grandes problématiques : comment échanger la représentation numérique d'un euro au sein d'un ensemble de participants et comment faire circuler une représentation numérique d'un euro contre une représentation numérique d'un titre financier, coté ou non coté.

Un appel à projets européen

"Beaucoup d'initiatives en France et à l'international se sont développées autour des opérations de règlement-livraison de titres financiers. Beaucoup de porteurs de projet ont pu conduire des expérimentations sur la partie livraison de titre, sans pouvoir intégrer la partie espèce, liée au règlement. Pour donner tout leur relief à ces expérimentations, il fallait aussi que la banque centrale réfléchisse à une représentation numérique de l'euro", explique l'institution qui mobilise une cinquantaine de collaborateurs autour de ces travaux.

L'appel à projets s'inscrit à l'échelle européenne et n'est donc pas uniquement réservé aux structures françaises. Les aspirants ont jusqu'au 15 mai prochain pour y répondre et les candidatures pourront se faire à titre individuel ou de manière groupée. "Une banque qui dispose d'un laboratoire d'innovation et qui a déjà un projet dans les cartons pourra déposer sa candidature, tout comme un groupement de circonstance composé d'acteurs bancaires en association avec un dépositaire central de titres, ou encore d'un acteur bancaire, associé à une ou plusieurs fintech", explique la banque centrale.

Pas de mise en production

Au total, l'institution monétaire retiendra un maximum de dix dossiers. Ces derniers seront sélectionnés selon le caractère innovant, mais aussi le niveau de maturité de la solution. Les porteurs de projet devront exposer leurs idées de la manière la plus claire possible, présenter leurs motivations et les ressources qu'ils entendent mobiliser pour mener à bien l'expérimentation. Ils devront également apporter un certain nombre d'éléments quant à la sécurité, la confidentialité et la conformité de leur projet avec la réglementation en vigueur. En résumé, la Banque de France retiendra le caractère innovant de l'approche et ce qu'elle peut apporter à la communauté financière. L'institution précise être très ouverte sur la technologie choisie.

Des entretiens avec les candidats dont les dossiers sont éligibles sont prévus courant juin et la sélection des dix structures retenues sera connue en juillet de manière à débuter les expérimentations. La durée de ces tests n'est pas encore arrêtée et variera, au cas par cas, selon la complexité de chaque projet. "Il s'agit d'une première tranche d'un programme d'expérimentation. Il est possible que nous rouvrons à l'avenir une deuxième tranche", indique l'institution, qui rappelle que cette démarche ne vise pas à acheter une solution ni à mettre en production un projet. "L'objectif est d'alimenter une réflexion plus globale menée au sein de l'Eurosystème [organe de l'Union européenne, qui regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales, ndlr] au travers de réflexions théoriques et opérationnelles".

Lire aussi : Pour les "crypto-députés", les banques françaises doivent créer leur propre monnaie digitale

Juliette Raynal

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Commentaires 9
à écrit le 04/04/2020 à 16:51
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Malgré la crise, la Banque de France poursuit ses travaux sur une e-monnaie La Banque de France serait plutot avisée de revoir ses priorités, et aller fouiller dans les bureaux des hauts fonctionnaires de La banque Postale qui n'arrive pas à régle...

le 04/04/2020 à 19:51
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monnaie numérique dont vous parlez est une introduction de la Chine basé sur l or et les MPp qui annule toutes vos monnaies de singes euros dollar et qui ne valent plus rien bande de gangsters

à écrit le 04/04/2020 à 10:42
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La blockchain ne sert a rien pour l'usage, ils se sont fait embobiner par un expert consultant ceinture noire en PowerPoint. La preuve, ils parlent de monnaie "digitale", on dit "numérique" quand on sait de quoi on parle.

à écrit le 04/04/2020 à 10:22
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Si l'e.monnaie est a l'étude par les banques, il serait intéressant pour nous de faire une étude pour développer le troc!

à écrit le 04/04/2020 à 7:51
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Malgré la crise ? Cette crise est justement le bon moment pour lancer une expérimentation. Comme l'état étudie la possibilité de relancer l'économie en subventionnant les consommateurs, une monnaie électronique avec date de péremption permettrait de ...

à écrit le 03/04/2020 à 22:17
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Que dire 🙄 ? Jusqu'où la bêtise du gouverneur de la banque de France ira t'elle ? Serait-il possible de mettre a sa place quelqu'un de plus en phase avec son époque.... La il va limite nous ressortir monéo bis. On a vu où cela a mené. La seule utilit...

à écrit le 03/04/2020 à 17:22
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L’émergence d’un système mondial basé sur une seule et même cryptomonnaie mondiale en perspective ? En tout cas sûrement une manière de prendre définitivement la main sur notre argent..

à écrit le 03/04/2020 à 16:51
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"Malgré la crise, la Banque de France poursuit ses travaux" ben oui, si tout s'arrête on est mal partis. Réfléchir peut se faire confiné, c'est pas du BTP. :-)

à écrit le 03/04/2020 à 15:55
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C'est n'importe quoi parce qu'une crypto-monnaie existe par sa décontralisation ; ce qui ne serait pas le cas pour la crypto-monnaie de la banque de France.

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