Panama Papers : Mélenchon convoqué pour diffamation de la Société Générale

Le meneur de la France Insoumise doit se rendre le 26 juin devant le juge pour ses propos jugés diffamatoires par la banque qui a porté plainte en avril 2016, au moment du scandale d'évasion fiscale.
Delphine Cuny
Le leader de la France Insoumise a lui-même annoncé, ce mercredi sur son blog, qu'il avait reçu la convocation d'un juge dans le cadre d'une plainte pour diffamation déposée par la Société Générale.

Entre la Société Générale et Jean-Luc Mélenchon, c'est une longue histoire de détestation mutuelle. Le candidat de la France Insoumise à l'élection présidentielle et désormais aux législatives dans la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône a multiplié les déclarations peu amènes à l'égard de la banque de La Défense. Dans le cadre de l'affaire Kerviel, où il soutenait l'ex-trader et réclamait le remboursement du crédit d'impôt de 2,2 milliards d'euros perçu par la banque (cela figurait das son programme présidentiel), mais aussi dans l'affaire des Panama Papers.

C'est dans ce dossier que la Société Générale avait décidé en avril 2016 de porter plainte en diffamation contre Jean-Luc Mélenchon, qui est convoqué devant la justice le mois prochain. Le leader de la France Insoumise l'a annoncé lui-même ce mercredi après-midi sur son blog:

"En pleine campagne pour les élections législatives, je reçois une convocation d'un juge faisant suite à une plainte déposée contre moi par la banque Société générale. [...] La banque Société générale me poursuit en diffamation pour avoir pointé sa responsabilité dans le scandale d'évasion fiscale des Panama Papers, il y a un an. J'avais alors qualifié ses dirigeants de menteurs et demandé qu'ils soient châtiés pour avoir menti devant une commission d'enquête parlementaire", écrit-il dans ce communiqué.

Il indique qu'il se rendra à la convocation de la justice le 26 juin, "comme n'importe quel citoyen le fait en pareil cas sauf madame Le Pen".

"Propos calomnieux"

En avril 2016, les "Panama papers", des millions de documents volés au cabinet Mossack Fonseca, spécialisé dans les montages financiers, et transmis aux médias, ont révélé l'usage, à grande échelle, de sociétés off-shore par de riches clients cherchant à échapper à l'impôt. La Société Générale avait été pointée du doigt par Le Monde pour avoir ouvert 979 sociétés offshore par l'intermédiaire du cabinet d'avocats panaméen. Auditionné au Sénat le mois suivant, le directeur général de la banque, Frédéric Oudéa, avait assuré que de nombreuses entités avaient été fermées et que toutes faisaient l'objet d'un examen de conformité fiscale.

Jean-Luc Mélenchon avait déclaré au micro de France Info, en avril 2016, que les dirigeants de la banque étaient des "menteurs" et que la Société Générale était "une espèce d'industrie de la triche, de la fraude et de la combine ". Jérôme Kerviel et son avocat Me David Koubbi sont également visés par la plainte. L'ex-trader avait déclaré que son ex-employeur était "multirécidiviste des infractions". La banque avait réagi dans un communiqué:

"Les propos calomnieux tenus à l'encontre de Société Générale et ses dirigeants par M. Mélenchon et les membres du comité de soutien de Jérôme Kerviel qui, il faut le rappeler, a été condamné au pénal à plusieurs reprises pour faux et usage de faux et abus de confiance, sont, non seulement intolérables et inacceptables pour la Société Générale et pour ses 145.000 salariés, mais surtout relèvent de la diffamation".

Sur son blog, mercredi, Jean-Luc Mélenchon reprend son discours de campagne :

"La finance sait que nous sommes ses ennemis irréductibles. [...] Je me place donc sous la protection des électeurs" écrit-il, en référence à l'immunité parlementaire.  "En votant le 11 juin pour les candidats de la France Insoumise, les Français voteront pour mettre au pas la finance et éradiquer la fraude et l'évasion fiscales. Ce ne sont pas les lanceurs d'alerte qui doivent être poursuivis mais les fraudeurs et leurs amis banquiers."

Affaire Kerviel, la suite

Le bras droit de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbières, était aux côtés de Me David Koubbi, lors du prononcé en septembre dernier de l'arrêt de la Cour d'appel de Versailles, qui avait reconnu la responsabilité "partielle" de Jérôme Kerviel et critiqué les "carences" de la Société Générale en matière de contrôle, limitant son droit à réparation: les indemnités dues par l'ex-trader avaient été ramenées de 4,9 milliards à un million d'euros.

Bercy avait, dans la foulée, demandé au Trésor de réexaminer les conditions d'octroi du crédit d'impôt dont avait bénéficié la banque pour compenser ses pertes. L'administration fiscale aurait lancé la procédure de redressement en novembre, ce que n'a pas confirmé la banque, qui s'en tient à la règle du secret fiscal.

Delphine Cuny

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Commentaires 13
à écrit le 29/05/2017 à 7:48
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Ce type qui fonctionne à la haine et au ressentiment ensemble dérapant dans le manteau du populisme est extrêmement dangereux. Tribunal de pacotille et caution bobo de l'extrême gauche.

à écrit le 26/05/2017 à 12:31
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Merci au journaliste d'avoir omis de préciser dans son article pour quelles raisons JLM a prononcé de telles paroles. Cela empêche le lecteur non averti de bien saisir la teneur de cette affaire. En avril 2012, Frédérique Oudéa a juré sous serment...

à écrit le 25/05/2017 à 17:47
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Quand cessera la complaisance journalistique à l'endroit qui slalom joue grossièrement à la Robespierre d'opérette ?

à écrit le 25/05/2017 à 11:07
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Lors de la crise de 2008 ou le contribuable à du sauver les banques pour éviter notre ruine, aucun banquier n'est passé au tribunal. Sauf en Islande. Pourquoi Oudea, directeur, n'est il pas convoqué ? Parce-quil en sait trop?

à écrit le 25/05/2017 à 8:39
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En dehors que M. Mélenchon est outrancier et peu crédible dans son programme avec sa constituante et VI ème république un truc qui permet aux fachos de droite comme de gauche de créer des camps de lavage de cerveau où le peuple commande!!sous la ho...

à écrit le 25/05/2017 à 8:10
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Je ne vois pas de diffamation à affirmer que les banques sont impliquées dans ce flou que représentent les sociétés offshore et l'évasion fiscale :-)

à écrit le 24/05/2017 à 18:12
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La Société Générale est une banque qui, comme toutes les autres banques, flirte constamment avec l'illégalité. Blanchiment d'argent, cavalerie, produits dérivés, comptes off-shore, manipulation des taux, évasion fiscale, tout y passe, parce que les a...

le 25/05/2017 à 9:32
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Rien à redire , je vous suis tout a fait dans ce domaine.!!!

à écrit le 24/05/2017 à 18:11
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C'est le monsieur qui ne sait pas que la BCE fait des QE, c'est bien le meme, il nous dit que c'est la fin de l crise. Soyez sérieux !!!!

le 24/05/2017 à 20:33
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@grans : quel monsieur? Mélenchon? Si c'est lui, vous vous trompez, il en parle assez souvent. Pareil en ce qui concerne la fin de la crise. Par contre si ce n’est pas de lui dont vous parlez, alorsdésolé, ais dits moi odnc de qui vous parlez.

le 24/05/2017 à 20:33
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@grans : quel monsieur? Mélenchon? Si c'est lui, vous vous trompez, il en parle assez souvent. Pareil en ce qui concerne la fin de la crise. Par contre si ce n’est pas de lui dont vous parlez, alors désolé, ais dits moi odnc de qui vous parlez.

le 25/05/2017 à 7:46
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Pas M Mélenchon mais le soi disant économiste de Fr 2 et de RTL, le fameux Lenglet !!!!! Mes excuses.

le 25/05/2017 à 16:59
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LENGLET, pseudo-économise ? Je pense que oui. Comment une nullité pareille peut-elle oser se prétendre économiste. Ses derniers boniments ? (Comme SEUX et BOUCHER des ECHOS) La reprise économique serait due à un effet MACRON ? Ah bon, alors que ce s...

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