Rachat de Credit Suisse : après un début de séance agité, les Bourses européennes repassent dans le vert

Dans le sillage des bourses asiatiques, les bourses européennes avaient ouvert en baisse ce lundi 20 mars. Elles ont toutefois repris des couleurs dans la matinée. Cette nouvelle séance intervient au lendemain du bouclage précipité du rachat de Credit Suisse par UBS. L'action Credit Suisse chute de 63,70% en dessous du prix de rachat. L'action du géant bancaire suisse UBS chutait, elle, de 8,77% dans les premiers échanges.
L'action de Credit Suisse chute en dessous du prix de l'offre d'UBS, s'effondrant de 63,70% à 0,6752 franc suisse.
L'action de Credit Suisse chute en dessous du prix de l'offre d'UBS, s'effondrant de 63,70% à 0,6752 franc suisse. (Crédits : EDGAR SU)

[Article publié le lundi 20 mars 2023 à 09h55 et mis à jour à 16h36]

Le retour de la « confiance » des investisseurs mondiaux dans le système bancaire est loin d'être acquis. À l'ouverture, les places financières européennes avaient démarré en baisse. Les Bourses européennes parvenaient toutefois à combler leurs pertes.

Lire aussiLe rachat de Credit Suisse par UBS ne rassure pas les bourses asiatiques

Après une ouverture dans le rouge et de fortes hésitations, les indices européens repassaient dans le vert, mais tout proche de l'équilibre à Paris (+0,14%), Francfort (+0,04%) comme à Londres, à 10 heures GMT. À 09h10, la place parisienne reculait de 0,83%, celle de Francfort de 1,06% et Londres de 1,01%.

UBS chute, Credit Suisse s'effondre

Déjà marquées par une semaine noire sur le secteur bancaire qui a plombé l'ensemble des marchés, les Bourses européennes sont sceptiques au lendemain du bouclage précipité du rachat de Credit Suisse par UBS, qui n'efface pas les craintes sur le secteur bancaire.

L'action du géant bancaire suisse UBS chutait de 8,77% dans les premiers échanges ce lundi, à 15,61 francs suisses. Dans la première heure de cotation, l'action a perdu jusqu'à 15% de sa valeur avant de se reprendre, lâchant néanmoins toujours 8,68% à 15,625 francs suisses à 9h18 GMT. A 13h03, le titre d'UBS prenait toutefois 2,16%, à 17,48 francs suisses.

De son côté, l'action de Credit Suisse chutait en dessous du prix de l'offre d'UBS, s'effondrant de 63,70% à 0,6752 franc suisse. Grâce à cette transaction, « un effondrement de Credit Suisse a été évité », a réagi Andreas Venditti, analyste chez Vontobel dans un commentaire boursier. « Cela aurait eu des conséquences massives pour l'économie suisse, la place financière suisse et pour UBS aussi ».

UBS rachète Credit Suisse pour une fraction de ce que valait la banque, mais « il y a beaucoup d'incertitudes et des risques significatifs », insiste l'analyste, soulignant que la façon dont les investisseurs évaluent UBS va changer « substantiellement ».

Le secteur bancaire européen dévissait, lui aussi, ce lundi matin. Vers 08h15 GMT (09H15 heure de Paris), l'indice du secteur européen des banques (Stoxx Europe 600/banks) chutait de 5,92%. À Paris, BNP Paribas dégringolait de plus de 8% et Société Générale de plus de 7%. À Francfort, Deutsche Bank perdait plus de 6% et Commerzbank près de 5%.

« Un bon accord », estime Bruno Le Maire

À Londres, Standard Chartered cédait plus de 6%, NatWest plus de 4% et HSBC 3%. Force est de constater que l'opération de sauvetage n'a pas rassuré les investisseurs sur la stabilité du système bancaire malgré des déclarations rassurantes des autorités européennes.

Invité de BFMTV et RMC, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a salué un « bon accord ».

« Pour autant, nous parlons d'une banque qui a un bilan de plus de 750 milliards d'euros, elle pèse lourd dans le contexte européen donc nous restons extrêmement vigilants sur la réaction des marchés », a-t-il nuancé.

Un mastodonte de plus de 5.000 milliards de dollars

Bruno Le Maire estime toutefois que les banques françaises et européennes sont solides. Avec les accords de Bâle III, « nous avons imposé des règles extrêmement strictes aux banques françaises », a-t-il poursuivi.

À l'issue d'intenses tractations, le premier groupe bancaire suisse UBS a consenti dimanche à racheter pour une bouchée de pain son rival en difficulté Credit Suisse, avec d'importantes garanties du gouvernement de Berne. Le montant du rachat de Credit Suisse, qui traversait une intense phase de turbulences depuis le début de la semaine dernière, s'élève à 3 milliards de francs suisses (3,02 milliards d'euros), payables en actions UBS, pour une banque qui en valait près du triple vendredi à la clôture de la Bourse.

Dans le cadre de cette opération, qui forme un mastodonte de plus de 5.000 milliards de dollars d'actifs investis, la Banque nationale suisse accorde une aide en liquidités allant jusqu'à 100 milliards de francs suisses aux deux établissements. En outre, l'Etat suisse octroie une garantie de 9 milliards de francs pour les pertes potentielles liées aux actifs repris par UBS.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 20/03/2023 à 21:23
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"Un mastodonte de plus de 5.000 milliards de dollars" Too big to fail! To continue...

à écrit le 20/03/2023 à 14:24
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test

à écrit le 20/03/2023 à 14:05
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Après la pluie, c'est toujours le beau temps, en bourse comme ailleurs. La bourse qui baisse n'est qu'opportunité. C'est le meilleur moment pour investir au lieu de toujours se lamenter.

à écrit le 20/03/2023 à 11:16
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Thanks

à écrit le 20/03/2023 à 11:07
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B.Lemaire ferait mieux de se taire, sa crédibilité actuelle vaut moins que l'action du crédit suisse.

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