Bourse : Credit Suisse s'effondre, les banques européennes plongent

Désavoué par son principal actionnaire, le titre Credit Suisse a chuté jusqu'à -30% ce mercredi, tombant à son plus bas historique, alors que BNP Paribas a perdu 10%, la Société Générale 12% et Commerzbank 9%. Les indices européens ont chuté dans le même temps, dans un mercredi noir au CAC 40 en chute de 3,5%. Les inquiétudes autour de Crédit Suisse interviennent dans une atmosphère déjà tendue par la faillite de Silicon Valley Bank ce week-end.
Ce mercredi, l'action de Credit Suisse s'effondrait dans la matinée de près de 20%, tombant ainsi à son plus bas historique.
Ce mercredi, l'action de Credit Suisse s'effondrait dans la matinée de près de 20%, tombant ainsi à son plus bas historique. (Crédits : Reuters)

Sur les marchés financiers, le vent de nervosité soulevé par la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ne retombe pas. L'inquiétude vient aujourd'hui d'un établissement en difficulté de longue date, Credit Suisse, sans lien apparent avec la banque californienne SVB si ce n'est un état de tension généralisée sur les marchés financiers.

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Ce mercredi, l'action de Credit Suisse s'est écroulée jusqu'à -30%, tombant ainsi à son plus bas historique après une déclaration de son principal actionnaire saoudien, qui ne compte « absolument pas » soutenir la banque en la recapitalisant. Le titre de la banque suisse a clôturé à -24%.

La banque nationale saoudienne détient actuellement autour de 9,8% de Crédit Suisse, juste en-dessous du seuil critique de 10%. Credit Suisse avait dû lever fin 2022 quatre milliards de francs suisses via une augmentation de capital qui avait permis l'entrée de la Saudi National Bank.

Les indices européens dans le rouge

Dans son sillage, les principales valeurs bancaires européennes ont dégringolé ce mercredi en Bourse. A la clôture des Bourses, BNP Paribas a perdu 10%, la Société Générale 12% et Commerzbank 9%. Les principaux indices européens chutaient dans le même temps, le CAC 40 connaissant un mercredi noir à -3,5% à Paris, -3,3% à Francfort et de 4,5% à Milan. En début de semaine, les titres des banques européennes avaient déjà souffert suite à la faillite de SVB.

Les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) étaient parvenues à stabiliser les marchés mardi. Mais « les craintes quant à la solidité du secteur » persistent et « l'ombre de l'effondrement de la SVB plane toujours », souligne Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown. Le prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, n'a pas exclu d'autres défaillances dans un entretien à l'AFP mercredi.

La banque centrale suisse (BNS) a annoncé, en fin de journée, qu'elle était prête à mettre des liquidités à disposition de l'institution zurichoise « en cas de besoin ». Grâce à son intervention, Wall Street a limité les dégâts. Le Dow Jones a reculé de 0,87%, l'indice Nasdaq a gagné 0,05% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,69%.

Elisabeth Borne réagit et pousse les autorités suisses à intervenir

Signe de cette nervosité, la Première ministre française Elisabeth Borne a réclamé ce mercredi après midi aux autorités suisses de se pencher sur les problèmes de la banque Credit Suisse. « Ce sujet est du ressort des autorités suisses. Il doit être réglé par elles », a expliqué devant le Sénat la Première ministre française, assurant que le ministre français des Finances Bruno Le Maire « aurait un contact avec son homologue suisse dans les prochaines heures ».

Pour Credit Suisse, ce nouveau dérapage boursier s'inscrit dans la lignée de difficultés récurrentes. Son titre a fondu plus de 83% de sa valeur depuis la faillite spectaculaire de la société financière britannique Greensill en 2021, qui avait marqué le début d'une série de scandales qui ont fragilisé la banque.

Les difficultés sans fin de Crédit Suisse

Certains actionnaires ont fini par renoncer à leurs parts à l'image de la société d'investissement américaine Harris Associates, longtemps premier actionnaire de Crédit Suisse, qui avait reconnu la semaine passée avoir entièrement vendu sa participation dans la banque.

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En février, Credit Suisse avait fait état d'une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 milliards d'euros) pour l'exercice 2022, sous l'effet de retraits massifs des dépôts de ses clients et a dit anticiper une perte avant impôts « substantielle » en 2023. Mardi, le titre a déjà été secoué en Bourse quand la banque a averti de « faiblesses substantielles » dans ses mécanismes de contrôles internes.

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Commentaires 17
à écrit le 16/03/2023 à 4:55
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"Tout va bien, ne vous inquietez pas". B. Lemaire. Genie micronnien.

le 16/03/2023 à 7:45
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a part a la france qui peut preter 50 milliard a une foireuse banque suisse cette societe ne vaut meme pas 1franc helvetiques

le 16/03/2023 à 7:45
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a part a la france qui peut preter 50 milliard a une foireuse banque suisse cette societe ne vaut meme pas 1franc helvetiques c'est la machine a laver des autorites francaise

à écrit le 16/03/2023 à 1:07
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Ca va saigner.

à écrit le 15/03/2023 à 20:39
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Je pense que les banques françaises vont en profiter pour déclencher le plan de récapitulation avec l'argent des comptes de particuliers. Depuis le temps qu'ils en rêvent.

à écrit le 15/03/2023 à 20:12
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pour une fois borne a raison, pas la peine de refiler la patate aux autres

à écrit le 15/03/2023 à 19:41
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Aucune inquiétude, la confédération helvétique va bientôt faire une demande pour intégrer l'eurozone et collectiviser sa dette avec ses voisins européons...

à écrit le 15/03/2023 à 18:58
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Petit rappel : le Crédit Suisse est une banque systémique et si elle fait faillite les conséquences seront infiniment plus graves que la faillite de Lehman Brothers. "Elisabeth Borne réagit et pousse les autorités suisses à intervenir". Oui ça semb...

le 15/03/2023 à 20:14
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Crédit suisse reste une "pauvre" banque, UBS se frotte les mains et va n'en faire qu'une bouchée.

à écrit le 15/03/2023 à 17:41
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Pourtant Bruno Le Maire nous avait garanti que les banques françaises étaient toutes derrière la ligne Maginot! Gloire aux boussoles qui indiquent le sud en toute circonstance!

le 15/03/2023 à 20:17
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Le Maire aurait il de l'avance sur l'insertion des pôles ? Pourtant il aime suivre.

à écrit le 15/03/2023 à 17:06
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Ahh oui, plutôt que de s'occuper de la SVB en Californie, il y a déjà le feu chez nous... ahlala quand je disais que les politiques ne savent absolument pas ce qu'il se passe chez eux. ça fait bien de bavasser sur des trucs secondaires, mais ne pas ...

à écrit le 15/03/2023 à 16:20
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Notre grand et compétent!!!! argentier le cher M. Lemaire a dit pas de répercutions en France. Il vaut mieux rire des foutaises "lemairistes" Il en est coutumier. Comme les approximations de sa consoeur de la BCE elle aussi dont les messages sont dém...

le 15/03/2023 à 19:03
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BLM, comme Lagarde ne sont pas payés pour dire des choses sensées ou réelles, mais pour rassurer les français et les européens.

à écrit le 15/03/2023 à 14:53
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Tous va bien tous est sous contrôle. On a mis les équipes qui ont géré le COVID , l'inflation et la guerre en Ukraine sur le coup. Macron aurait rajouté :" il n'y a qu'à traverser la rue pour trouver de l'argent " et à conclu par " et si cela ne s...

à écrit le 15/03/2023 à 14:40
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et la france paie comme toujours les erreurs des autre banques international et comme le reste les capitaux pour achats internationaux transit par la suisse ou il prenne leur commission alors que ce soit la suisse ou le dollard qui sont les pigeon...

le 15/03/2023 à 22:15
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La cure d'austérité imposée à la Grèce et ayant surtout réussi à faire de cette dernière le cheval de Troie des Chinois en Europe visait au départ à protéger les banques françaises ayant imprudemment acheté beaucoup de dette grecque.

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