Une banque verte pour accélérer la transition énergétique en Auvergne-Rhône-Alpes

La Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes a dévoilé la Banque de la Transition Énergétique, une nouvelle marque entièrement dédiée à la collecte d'épargne verte pour le financement de projets de rénovation énergétique, de production d'énergies renouvelables et d'innovations au service de l'environnement. L'ensemble de ces projets se situeront dans la région et la banque s'engage à tracer l'utilisation de ces flux d'épargne pour une meilleure transparence.
Juliette Raynal
Installations photovoltaïques dans la Drôme.
Installations photovoltaïques dans la Drôme. (Crédits : DR)

Une unité de méthanisation à Frangy en Haute-Savoie, une autre à Sainte Eulalie dans le Cantal, des centrales photovoltaïques à Gières, Seyssins et Vif dans l'Isère et une centrale hydroélectrique à Cervières dans les Hautes-Alpes... Toutes ces installations dédiées à la production d'énergies renouvelables ont un point commun. Toutes ont été financées par la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes (BPAURA), qui se targue d'avoir déjà octroyé plus de cent millions d'euros de crédits verts sur l'ensemble de son territoire. Une somme à comparer toutefois avec les 5,3 milliards d'euros de crédits distribués sur la seule année 2018.

Pour aller plus loin, la banque, membre du groupe coopératif BPCE, a donné le coup d'envoi, mardi, de la Banque de la Transition Énergétique, une structure entièrement dédiée au financement de projets verts (rénovation énergétique, développement des énergies renouvelables et innovations au service de l'environnement) situés en  Auvergne-Rhône-Alpes, dans les Hautes-Alpes, les Alpes de Haute-Provence et la Corrèze.

Une marque et une équipe dédiée

"La Banque de la Transition Énergétique est une marque à part entière, dont le nom a été déposé l'année dernière. Elle a une organisation qui lui est propre permettant une traçabilité de tous les flux d'épargne confiés par nos clients avec la volonté explicite de les flécher vers des projets liés à la transition énergétique. Une équipe dédiée de cinq personnes travaillent en collaboration avec une vingtaine de correspondants. Ce sont des conseillers ou des chargés de clientèle qui ont reçu une formation spécifique. Ce seront des points de relais pour diffuser l'offre et ses spécificités", expose à La Tribune Daniel Karyotis, directeur général de BPAURA. "Cette banque est vouée à grandir au fil de l'eau", poursuit-il.

Aux manettes de cette initiative : Pierre-Henri Grenier, précédemment directeur général adjoint de BPAURA et ex-président du fonds OSER ENR, un outil de financement régional pour le développement des énergies renouvelables. Un comité scientifique, composé d'experts de l'Ademe, des pôles de compétitivité Tenerrdis et Minalogic ou encore du CNR (concessionnaire du Rhône pour la production d'hydroélectricité), a par ailleurs été constitué pour épauler les équipes.

Où est placé mon argent ?

Concrètement, les clients particuliers, qui se rendront dans l'une des 300 agences du réseau, pourront placer leur argent dans un Livret de transition énergétique, un Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou dans un compte à terme Transition énergétique. Chaque euro placé dans ces produits servira à financer des projets verts.

"Nous ne nous sommes pas fixés d'objectif de collecte d'épargne, mais je pense que nos clients ont une appétence assez forte sur ces sujets pour placer une partie de leur épargne sur des produits verts, avec des exigences de traçabilité", explique Daniel Karyotis. "Nous dresserons des bilans réguliers de manière à ce que les clients aient une connaissance précise de là où a été placé leur argent", ajoute-il.

Une promesse qui vient répondre à une forte attente. Selon un sondage effectué auprès des clients BPAURA,  74,5% d'entre eux sollicitent davantage de transparence quant à l'utilisation de leur épargne. Et, ils sont presque 9 sur 10 à vouloir participer à la transition énergétique.

D'autres initiatives

Côté financement, la Banque de la Transition Énergétique propose un prêt à taux zéro et un prêt rénovation énergétique pour les particuliers, un prêt transition énergétique et d'autres outils de financement pour les professionnels et entreprises.

La démarche sera-t-elle déclinée dans d'autres Banques Populaires ? Pour l'heure, aucune décision n'a été prise mais une telle possibilité n'est pas écartée, les échanges étant courants avec le groupe BPCE. "Un groupe mutualiste est irrigué dans les deux sens. C'est ce qui fait sa singularité et sa force", fait valoir Daniel Karyotis, pour qui "notre modèle économique est à bout de souffle". "Ma conviction c'est que les entreprises (dont les banques, ndlr) ont une responsabilité environnementale et sociétale particulière à jouer", insiste-t-il.

L'initiative de la BPAURA n'est toutefois pas isolée, même si elle reste unique pour un acteur bancaire privé. Le 9 septembre dernier, Bpifrance et la Banque des Territoires, deux entités de la Caisse des Dépôts, ont présenté un plan climat doté d'une enveloppe de 40 milliards d'euros. Bpifrance entend notamment doubler le montant des crédits pour financer les énergies renouvelables afin d'en distribuer 3,2 milliards d'euros en 2020.

Juliette Raynal

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Commentaires 2
à écrit le 17/09/2020 à 8:38
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Ah si on pouvait avoir ce type de hangars par chez nous, ils sont beaux comme tout ! Au lieu de cela nous avons tout un tas de bâtiments agricoles, d'entrepôts en tôles, de zones marchandes hideuses, au mieux, voir en plastique mais encore bien souve...

à écrit le 16/09/2020 à 16:16
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Une banque n'a pour but que d'accélérer ses bénéfices, elle n'aura aucune médaille pour le social!

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