Emploi : en Bretagne, la région la plus active de France, les offres sont pourvues en 33 jours

Avec 60.000 offres disponibles, la demande d’emploi en Bretagne diminue de façon notable, selon le bilan 2021 de Pôle Emploi Bretagne. La région affiche le taux de chômage le plus bas de France, à 6,5%. En 2022, l’établissement public veut amplifier ses actions sur les secteurs en tension sur les recrutements, ainsi qu’auprès des plus éloignés de l’emploi : les jeunes, les chômeurs de longue durée et en situation de handicap, les seniors.
En 2021, Pôle Emploi Bretagne a initié 2.866 événements (job-dating, découverte des métiers et des formations) dans le cadre de l'opération #TousMobilisés accompagnant le Plan de relance.
En 2021, Pôle Emploi Bretagne a initié 2.866 événements (job-dating, découverte des métiers et des formations) dans le cadre de l'opération #TousMobilisés accompagnant le Plan de relance. (Crédits : Pôle Emploi Bretagne)

« La Bretagne est une région résiliente, qui résiste mieux et repart plus vite ». À l'occasion de la présentation jeudi à Rennes du bilan 2021, Frédéric Sévignon, le directeur régional de Pôle Emploi Bretagne, est revenu sur l'évolution d'une année atypique marquée à la fois par la crise sanitaire et une reprise économique forte, dès le milieu d'année.

Globalement, les indicateurs sont plutôt au vert. La situation économique de la Bretagne reste dynamique. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, B, C, s'est établi à 250.940 au 4e trimestre 2021, en baisse de 6,5% sur un an. Ils étaient 125.340 en catégorie A (-13,6% sur un an).

Avec 6,5%, la Bretagne affiche le taux de chômage le plus bas de France (7,9% au niveau national). Porté par la dynamique du bassin rennais, le département d'Ille-et-Vilaine descend même à 5,8%, avec un record à Vitré.

La diagonale Lannion, Morlaix Guingamp jusqu'à Lorient est plus proche des 7,3%. « Depuis avril 2020, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A a diminué de 70.000 personnes. La demande d'emploi est en constante diminution et se situe aujourd'hui en deçà de celle observée avant la crise », constate Frédéric Sévignon.

« Dans le même temps, de nombreuses offres d'emploi nous sont confiées. Entre 2021, nous en avons enregistré 191.740. Actuellement, plus de 60.000 offres sont disponibles sur notre site internet. Cela représente une hausse de 16,2% sur deux ans ! »

Les principaux métiers qui portent cette augmentation sont ceux de l'hôtellerie-restauration, de la santé et de l'action sociale, de la construction, de l'agroalimentaire, du commerce, du transport-logistique et de l'industrie. Secteurs qui par ailleurs, se trouvent en « tensions structurelles et persistantes de recrutement ».

Des offres pourvues sous 33 jours

La filière agro-agri connaît ainsi un certain déficit d'attractivité, souvent lié à un défaut d'image (horaires, conditions de travail). Pour répondre à ces difficultés, Pôle Emploi Bretagne s'appuie sur des actions nationales.

En 2021, l'organisme a ainsi initié 2.866 événements (job-dating, découverte des métiers et des formations) dans le cadre de l'opération #TousMobilisés accompagnant le Plan de relance, au travers de semaines thématiques sectorielles (agroalimentaire, agriculture, numérique, logistique, santé, BTP, hôtellerie-restauration...).

En novembre dernier, 1.800 postes étaient ainsi à pourvoir dans l'industrie agro-alimentaire, qui emploie 51.260 salariés au niveau régional. Pôle Emploi Bretagne a mené avec les entreprises une campagne de promotion pour présenter les différents débouchés du secteur.

Après une semaine des métiers du numérique, une semaine dédiée à la santé et au « prendre-soin » est en cours. 8.000 offres sont actuellement disponibles dans le secteur de la santé.

Frédéric Sévignon se veut toutefois rassurant pour les entreprises en tension. « Les offres d'emploi déposées trouvent majoritairement un candidat », relève-t-il. « Au cours des dernières semaines, elles ont été pourvues dans un délai moyen de 33 jours, contre 41 jours sur la même période de 2019. »

En 2021, 218.190 demandeurs ont retrouvé un emploi, ils étaient 209.051 en 2020.

Priorité aux jeunes, chômeurs de longue durée et en situation de handicap

L'un des enjeux de 2022 de l'antenne régionale va donc porter sur la poursuite des actions visant quatre publics prioritaires et éloignés de l'emploi : les publics jeunes, les demandeurs d'emploi de longue durée, (plus d'un an) qui représentent 48,5% des demandeurs, ou en situation de handicap, ainsi que les seniors.

En 2021, l'opération #1jeune1solution a permis à plus de 9.800 jeunes d'entrer en accompagnement intensif jeune (AIJ) contre 4.400 en 2020, et 2.550 en contrat initiative emploi (CIE).

Entre 2019 et 2021, 150.000 jeunes bretons sont entrés en formation. Pôle Emploi Bretagne souhaite aussi renforcer l'accompagnement auprès des demandeurs d'emploi de longue durée. Au 31 décembre 2021, 84,4% d'entre eux avaient eu un contact ou une issue positive. 13.200 chômeurs en situation de handicap ont pour leur part retrouvé un emploi, ce qui représente 10,3% de plus qu'en 2020.

Moyens humains autour du CEJ

Sur le plan des moyens humains, l'établissement, qui compte 37 agences et 2.400 conseillers a recruté 39 nouveaux collaborateurs fin 2021.

Il peut ainsi mobiliser sept conseillers pour les quartiers prioritaires de la ville, 55 pour l'AIJ et 75 pour accompagner, cette année, 4.800 jeunes de 18 à 25 ans dans le cadre du contrat d'engagement jeune (CEJ). Mis en œuvre au 1er mars, il offrira un suivi de six mois. C'est l'équivalent de 30 jeunes par conseiller, fait valoir Pôle Emploi Bretagne, dont le budget d'intervention en 2021 s'est élevé à 64,8 millions d'euros.

Revendiquant la continuité de ses services dans un contexte d'augmentation marquée des sollicitations, Pôle Emploi Bretagne se félicite de la hausse du taux de satisfaction des demandeurs d'emplois, qui est passé à 82,4% (78,1% en 2020). Celui des employeurs a en revanche baissé de cinq points en un an à 80,7%.

« Le recul de la satisfaction des entreprises aux 2e et 3e trimestres s'inscrit dans un contexte de hausse significative des offres d'emploi, mais il y eu un rebond au 4e trimestre », tempère Frédéric Sévignon.

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Commentaire 1
à écrit le 04/02/2022 à 22:45
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Ben j'ai même des amies qui ne cherchaient pas de travail: femme au foyer qui sont parties bosser à un prix correct, déçu, je pensais pays de la Loire devant. On sort du même moule. Bretons bretonnants, ou galo, même culture: "pas nés fainéants!"

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