Défense : l'Inde veut faire le ménage dans les contrats d'armement

Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a promis jeudi de lutter contre la corruption dans le secteur de la défense. Le ministère de la Défense indien a déjà exclu pendant une période de dix ans six entreprises, dont quatre étrangères, à participer à des procédures d'acquisitions.
L'ex-patron du groupe italien Finmeccanica Giuseppe Orsi a été rattrapé par une possible affaire de corruption en Inde Copyright Reuters

Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a promis jeudi de lutter contre la corruption dans le secteur de la défense après un récent scandale dans l'attribution d'un contrat portant sur l'acquisition d'hélicoptères, en affirmant vouloir rendre les processus d'acquisitions militaires "plus transparents". Manmohan Singh s'est engagé à ce que les achats d'armement et d'équipement militaires soient "plus transparents, lisses, efficaces et moins vulnérables aux pratiques contraires à l'éthique", lors de la pose de la pierre inaugurale de la première université de la Défense, dans une ville périphérique de New Delhi. "Nous continuerons à rechercher les plus hauts critères de probité dans les acquisitions en matière de défense", a assuré le Premier ministre. L'Inde est actuellement en négociations pour plusieurs contrats avec des groupes français en vue d'acquérir des matériels tricolores, notamment l'achat de 126 Rafale à Dassault Aviation. 

L'étau se resserre sur Finmeccanica

En février, New Delhi a suspendu ses paiements à la firme italienne Finmeccanica et à sa filiale hélicoptériste AgustaWestland et prévenu qu'il annulerait un contrat de 556 millions d'euros pour l'achat de 12 hélicoptères VVIP-VIP (EH-101), si les accusations de corruption contre le patron de Finmeccanica étaient avérées. Selon nos informations, le contrat n'a pas été encore annulé mais l'étau se resserre sur le groupe italien. Selon son enquête préliminaire, le Bureau d'enquêtes Central (CBI) a identifié 19 personnes, y compris 6 sociétés, soupçonnées de conspiration criminelle et d'abus de position officielle. En Italie, l'ex-patron de Finmeccanica Giuseppe Orsi est visé depuis avril 2012 par une enquête dans le cadre de ce contrat portant sur la livraison de 12 hélicoptères au gouvernement indien par sa filiale britannique AgustaWestland. Il a été arrêté et a démissionné mais il dément toute malversation. Les enquêteurs italiens soupçonnent que des pots-de-vin de l'ordre de 10 % du montant du contrat ont été versés à des responsables indiens pour sceller le contrat, selon la presse italienne.

Des sociétés blacklistées en Inde

A la suite d'irrégularités, le ministère de la Défense indien a exclu des procédures d'acquisition six sociétés, dont quatre étrangères, pour une période de dix ans. Parmi elles, on retrouve une société israélienne IMI (Israel Military Industries), une singapourienne Singapore Technologies Kinetics, une suisse (Rheinmetall Air Defence) et enfin une russe Corporation Defence. IMI a commis certaines irrégularités dans la construction d'une usine de production de systèmes de charge bi-modulaires (BMCS) pour des canons de 155 mm, à Nalanda au Bihar. La société israélienne avait signé un contrat en mars 2009, qui a été annulé trois ans plus tard en mars 2012.

Récemment le CBI a enquêté sur un contrat signé en octobre 2005 par DCNS et Mazagon Docks Limited pour la vente de six sous-marins à la marine indienne.Le CBI a informé le ministère de la Défense que selon les informations disponibles, il n'y avait pas de traces d'irrégularités dans le cadre de ce contrat. "Il n'y a actuellement aucune proposition de placer ces sociétés sur la liste noire", a souligné en décembre dernier le ministère de la Défense indien.

L'image de Singh écornée

Ces dernières années, l'image de "Monsieur Propre" dont bénéficiait Singh a été sérieusement écornée par divers scandales au sein de son administration. En 2010 le gouvernement avait été éclaboussé par un gigantesque scandale dans les télécommunications: une vente aux enchères de licences de téléphonie mobile présumée frauduleuse, orchestrée par un ancien ministre des Télécommunications, aurait fait perdre au Trésor public 31 milliards de dollars (24 milliards d'euros). Selon une enquête d'opinion réalisée cette semaine par la chaîne CNN-IBN, 67% des personnes interrogées estiment que le parti du Congrès a perdu toute crédibilité et 61% pensent que Manmohan Singh devrait démissionner.

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Commentaires 6
à écrit le 24/05/2013 à 21:26
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Si l'Inde continue comme cela, il n y aura plus de fournisseurs d'armements !

à écrit le 24/05/2013 à 15:59
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Bonjour, comme toujours dans se type de contract il y a des rétros commission pour les partie politique ( français en particulier).... Mais il faut bien savoir que pas tout les pays du monde ons des savoir faire technologique en armement.... Mais ce...

à écrit le 24/05/2013 à 15:04
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il y a des campagnes électorales à préparer ?

à écrit le 24/05/2013 à 10:18
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Serait-ce le fruit du Lobbying anti-rafale des britanniques qui porterait ses fruits ???

le 24/05/2013 à 10:42
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C'est surtout le fruit d'une corruption que l'Inde ne peut plus caché. L'inde dépense des sommes importantes pour la défense (c'est le premier importateur d'arme au monde) et il faut qu'elle freine la corruption sinon elle va se retrouver sans argent...

le 24/05/2013 à 14:06
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Ne nous avançons pas trop, pour l'instant aucune société française n'est blacklistée. Et donc Dassault est toujours dans le course.

le 02/06/2016 à 18:51
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le champagne à nouveau pour la clôture des réunions des conseils municipaux avec la mise en sourdine les contrôles alcoolémie

le 02/06/2016 à 20:45
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