En dépit des retards, l'armée de Terre a reçu in extremis ses 92 véhicules Griffon prévus en 2019

Composé de Nexter, Arquus et Thales, le Groupement momentané d'entreprises EBMR (Engins blindés multirôles), a livré avant la fin de 2019 le dernier véhicule Griffon sur les 92 prévus.
Michel Cabirol
La production des 92 Griffon a été effectuée et qualifiée en six mois
La production des 92 Griffon a été effectuée et qualifiée en six mois (Crédits : Reuters)

"Les 92 véhicules blindés Griffon seront bien livrés en 2019 à l'armée de Terre. Comme prévu", avait dévoilé lundi dans un tweet la ministre des Armées, Florence Parly. En dépit des incertitudes, le GME (Groupement momentané d'Entreprises) EBMR (Engins blindés multirôles), qui a livré le dernier véhicule de 25 tonnes avant la fin de l'année, a relevé avec succès le pari de livrer les 92 Griffon attendus par l'armée de Terre en 2019. Composé de Nexter, Arquus et Thales, le GME a effectivement reçu le 24 décembre le procès-verbal de constatation du 92ème Griffon de la part du service qualité de la Direction générale de l'armement (DGA), a confirmé un communiqué du GME publié mardi.

Dès début juillet 2019, un premier lot de six véhicules était remis à l'armée de Terre par la DGA en présence de Florence Parly. "Le fait que le Griffon VTT (véhicule de transport de troupes) ait été qualifié et livré montre que les difficultés que nous avons pu rencontrer ont été surmontées", avait affirmé en juillet dernier à l'Assemblée nationale le Délégué général pour l'armement (DGA), Joël Barre. La production des 92 Griffon a donc été effectuée et qualifiée en six mois, ce qui constitue "une véritable performance industrielle", a estimé le GME. L'arrivée du Griffon s'accompagne d'un nouveau système d'information (SICS) et d'entraînement (SPO) qui doit permettre un combat collaboratif, grâce à l'interopérabilité des matériels entre eux (Scorpion).

Quelles difficultés

Pour surmonter les difficultés, un trilogue renforcé entre l'armée de Terre, la DGA et les industriels a permis de préserver les calendriers de livraisons, notamment les 92 Griffon en 2019. Selon le rapporteur pour avis, Thomas Gassilloud, le premier Griffon est toutefois arrivé avec quatre mois de retard au 1er régiment de chasseurs d'Afrique, à Canjuers, où aura lieu la formation des formateurs sur les nouveaux matériels. Thales, qui apporte à bord des véhicules l'ensemble des technologies permettant la valorisation des données et des informations pour l'engagement collaboratif des plateformes, a quelque peu sous-estimé le logiciel du Griffon. Le groupe d'électronique était en charge de la vétronique commune embarquée, qui s'appuie sur des calculateurs et fait le lien entre tous les systèmes de navigation, de protection, d'observation et de communication.

Selon une source proche du dossier, Thales a mal dimensionné au départ "la taille des tuyaux", qui n'étaient pas capables d'absorber tous les flux de données arrivant de tous les senseurs. "Le tuyau était trop petit, donc quand les différents flux arrivent, l'ordinateur de bord bugue", explique-t-on à La Tribune. Résultat, le véhicule blindé roule mais sans son système d'armes. Le Griffon a donc eu "un problème de programmation de logiciel", précise-t-on. Pourtant, un des métiers de base de Thales, qui a dû complètement re-designer le logiciel et réécrire une bonne partie du code du système embarqué du Griffon. Ce qui provoqué des tensions entre le groupe et le ministère des Armées. En outre, l'industriel a rencontré des difficultés à mettre au point l'interface entre sa radio logicielle Contact et les SICS, développés par Atos.

128 Griffon livrés en 2020

Au total, le programme Scorpion prévoit une livraison de 1.872 véhicules Griffon à l'armée de Terre, dont 936 d'ici à 2025, ainsi que les moyens de soutien logistique associés. En 2020, 128 véhicules Griffon doivent être livrés, 716 entre 2021 et 2025, et, enfin 936 après 2025. S'agissant des commandes, le ministère des Armées, qui a déjà commandé 339, a prévu de lancer une nouvelle commande de 271 véhicules blindés en 2020, puis 606 entre 2021 et 2025, et, enfin, 936 après 2025.

Michel Cabirol

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Commentaires 8
à écrit le 06/01/2020 à 7:56
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"Pourtant, un des métiers de base de Thales, qui a dû complètement re-designer le logiciel et réécrire une bonne partie du code du système embarqué du Griffon." ... trop forts ces industriels, refaire en 4 mois ce qu'ils avaient réalisés en 4 ans ......

à écrit le 01/01/2020 à 18:55
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Pas étonnant de la part de Thales, ils sont simplement mauvais!

à écrit le 01/01/2020 à 14:38
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Comme toujours le tuyaux numérique n'est pas assez importànte... Apres tous , çela est habituel , tous le systeme de numérisation dû champs de bataille souffrent du meme meaux. Bon , pour revenir au véhicule, j'espère que ses du costaud, çar le VAB...

à écrit le 01/01/2020 à 10:16
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les rentiers ont encore et toujours été gavés avec notre argent et tout cela pourquoi ?? pour rien comme d'habitude

le 01/01/2020 à 12:40
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En quoi construire du matériel de défense est-il une rente ? Pourquoi dite-vous que cet argent à été dépensé en vain alors que les véhicules ont bel et bien été livrés ? Pouvez-vous justifier que vos propres revenus ne sont pas eux aussi des rentes ...

le 01/01/2020 à 17:34
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Vous avez raison bertrand, on fout le fric des contribuales dans des conneries. La on trouve de l'argent, ça coule a flot. Rien pour les hopitaux, tout pour la mort.

à écrit le 01/01/2020 à 7:50
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je préfère le second ! vive le français et vive la France !

à écrit le 31/12/2019 à 21:21
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Thales peut avoir des problèmes de développement, ses systèmes finissent toujours par fonctionner.

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