Eutelsat prêt à dégainer une offre pour s'offrir Inmarsat

L'opérateur de satellites européen examine la possibilité de présenter une offre sur son concurrent britannique Inmarsat. EchoStar est déjà passé à l'attaque.
Michel Cabirol
Inmarsat suscite des convoitises, beaucoup de convoitises, notamment de la part du patron d'Eutelsat, Rodolphe Belmer
Inmarsat suscite des convoitises, beaucoup de convoitises, notamment de la part du patron d'Eutelsat, Rodolphe Belmer (Crédits : Joshua Roberts)

Dans le monde des opérateurs de satellites, Inmarsat suscite des convoitises, beaucoup de convoitises. Après l'américain Echostar, c'est au tour d'Eutelsat de confirmer son intérêt pour l'opérateur britannique. Eutelsat Communications S.A "confirme examiner la possibilité de présenter une offre sur les titres Inmarsat, qui sont admis au marché réglementé du London Stock Exchange". Pour autant, explique le groupe européen, "il n'y a toutefois aucune certitude quant à la remise effective d'une offre, ni quant aux termes d'une telle offre".

L'annonce d'Eutelsat a fait baisser son cours de Bourse, l'action terminant à 16,53 euros en baisse de 6,21% sur l'ouverture. A l'inverse, l'action Inmarsat gagnait 4,32% à la Bourse de Londres, à 632,20 livres. Eutelsat et Inmarsat sont deux opérateurs comparables en termes de chiffre d'affaires, avec un avantage pour Eutelsat. Inmarsat a réalisé des ventes de 1,4 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros) en 2017, en hausse de 5,2%. Eutelsat a de son côté réalisé un chiffre d'affaires de 1,48 milliard d'euros sur son exercice décalé 2016/2017 (juillet à juin), en baisse de 3,3%.

Inmarsat refuse une offre d'EchoStar

Pour se mettre en conformité avec le Takeover Code, le code britannique régissant les offres publiques d'achat, Eutelsat devra annoncer, avant 17 heures le 23 juillet prochain, son intention ferme de déposer une offre ou annoncer qu'il n'entend pas déposer d'offre. Au début du mois, Inmarsat avait rejeté une offre de rachat de l'opérateur américain EchoStar, la jugeant insuffisante. L'offre portait sur la totalité d'Inmarsat.

"Après avoir soigneusement examiné la proposition avec ses conseillers, le conseil d'administration a rejeté la proposition au motif qu'elle sous-estimait très significativement Inmarsat et en raison de ses perspectives en tant qu'entreprise indépendante", avait expliqué le 9 juin la société dans un communiqué publié après la fermeture du marché. EchoStar, qui a jusqu'au 6 juillet pour dire s'il persiste ou non dans son projet, a annoncé vendredi détenir un peu moins de 3% du capital d'Inmarsat et 10,4% de son encours d'obligations convertibles. Va-t-on vers une méga-bagarre boursière entre des acteurs (EchoStar, Eutelsat mais aussi ViaSat et SES) malmenés par les marchés ces derniers mois ou bien...

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 26/06/2018 à 9:02
Signaler
Technologie et économie de pointe il y a trente ans sa financiarisation trop rapide l'a anéanti au final. Ce serait bien de laisser s'épanouir une économie avant de l'abandonner à la destructrice finance hein...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.