
Le communiqué d'Atos est sobre : « Atos prend acte de la décision d'Airbus de ne plus poursuivre les discussions entamées en février 2023, concernant l'acquisition potentielle d'une participation minoritaire de 29,9% dans Evidian », qui regroupe les activités Digital, Big Data et Sécurité du groupe de services du numérique (soit environ 5 milliards de chiffre d'affaires), a expliqué ce mercredi le groupe français dirigé par Nourdine Bihmane. Pour autant, Atos ne ferme pas complètement la porte à Airbus.
Onepoint en embuscade
Au regard du travail déjà effectué sur l'accord stratégique entre les deux groupes, Atos a bien compris tout l'intérêt qu'il avait à travailler sur un partenariat étroit avec l'avionneur européen. Ainsi, explique-t-il dans son communiqué, il « explorera d'autres options avec Airbus et continuera à travailler sur le partenariat stratégique et technologique à long terme entre Airbus et Atos, qui a le potentiel de créer une valeur significative pour les deux sociétés ». Un projet qui sera soumis à son conseil d'administration. Pour l'heure, Atos prend une claque à la bourse de Paris. L'action perdait plus de 16,5 % à 14h30, à 10,72 euros. Ce qui efface tous les gains engrangés depuis son rebond initié le 16 février après l'annonce des discussions avec Airbus (+29% par rapport au 15 février).
Après le retrait d'Airbus, Onepoint, qui avait fait en septembre une proposition de reprise d'Evidian rejetée « à l'unanimité » par le conseil d'administration d'Atos, est plus que jamais en embuscade. « Dans ce contexte, les équipes de Onepoint sont totalement mobilisées et étudieront toutes les possibilités de rapprochement, dans le cadre d'une acquisition d'Evidian, pour apporter une solution Française pérenne et ainsi satisfaire toutes les parties prenantes », a expliqué mercredi le président de Onepoint, David Layani.
Airbus contraint de renoncer ?
En soulevant le capot d'Evidian (due diligence), qui a enregistré un chiffre d'affaires de 5,3 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 276 millions (5,2% du chiffre d'affaires), Airbus a dû brutalement freiner en dépit de son enthousiasme pour cette opération. « Airbus est arrivé à la conclusion que l'acquisition potentielle d'une part minoritaire de 29,9% d'Evidian ne correspond pas aux objectifs de l'entreprise », a indiqué un porte-parole d'Airbus.
Après avoir étudié dans le détail les contrats, la base de coûts et les comptes d'Evidian, le constructeur de Toulouse s'est donc rendu à l'évidence qu'il ne pouvait pas s'engager à acheter les 29,9% du capital d'Evidian au prix exigé par Atos. D'autant que, comme l'explique BFM Business, le conseil d'administration d'Airbus ne semblait vraiment pas unanime. L'un des actionnaires historiques d'Airbus, le fonds TCI, avait fait part fin février de son scepticisme quant à ce projet d'entrée au capital.
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